Julien Franck dans la peau des VOCA PEOPLE…

Plongez dans l’univers musical « Made in Franck » d’un jeune homme d’aujourd’hui qui ressort de son sac en coton bio des titres d’hier, de maintenant ou de demain. Un océan de notes où se mêlent récits à la première personne et photographies d’un instant, d’une époque, le tout en chanson. Cette semaine, saut de l’ange avec les Voca People, ou comment la musique peut rassembler les peuples.

L’avantage d’être journaliste culturel, c’est d’être invité à a peu près tous les spectacles du moment. Et on a vu de tout : des soirées de lancement de magazines déguisées en fête de la bière et de la saucisse, des concerts de présentation de vingt minutes à peine, des écoutes de disques seul dans une salle vide (téléphone portable confisqué), des soirées privées de maisons de disques en pleine banlieue… Bref, derrière chaque carton d’invitation se cachait une surprise ! Ce soir-là, j’étais convié à la première du spectacle des Voca People au théâtre Bobino. Après les petits hommes verts, les Schtroumpfs tout bleus et les Men In Black, faites places à présent aux bonshommes tout en blanc ! De ces huit personnages je ne connaissais que les affiches placardées dans toute la capitale, et la pub Tic-Tac avec qui ils ont signés un gros partenariat publicitaire, qui m’effrayait déjà bien assez. Comme le dit Carrie Bradshaw « il n’y a rien de plus effrayant qu’un clown ! », et pour moi qui était déjà terrifié par les mimes et autres automates qui peuplent les lieux touristiques de Paris, l’idée de me retrouver enfermé avec ces espèces de « clowns blancs » ne me réjouissait pas vraiment…

Téméraire comme je suis – et après avoir écouté « L’Aventurier » d’Indochine – j’ai pris mon courage dans une main et la main de ma mère qui m’y a accompagné dans l’autre et je me suis rendu dans l’univers Voca. Voca est le nom d’une planète blanche et unique, une planète musicale d’où viennent nos huit People. Après un millénaire de voyage intergalactique, le générateur de leur vaisseau spatial qui fonctionne à l’énergie musicale est déchargé et les pauvres se retrouvent à atterrir d’urgence sur Terre (et donc à Bobino). Mais grâce à nous, public, Beat On, Scratcher, Tubas, Tenoro, Bari-ton, Alta, Mezzo et Soprana (le nom de leurs personnages) vont pouvoir se remplir d’énergie et de notes de musique pour se régénérer et repartir rejoindre leur planète. Moi qui pensais pouvoir me cacher derrière mon programme (oui, passé le mètre 80 les jupes de ma mère ne suffisent plus), c’est raté ! Car les huit bonshommes blancs passent presque la moitié du spectacle dans la salle, à faire participer le public, quand il ne le fait pas monter sur scène ! Des meddleys contemporains (de Britney Spears à ABBA en passant par Michael Jackson), du classique, des musiques de films… Tout y passe et tout est bon ! Je me suis surpris la tête en avant et la bouche bée comme un enfant dans un magasin de jouets, émerveillé par ce qui peut sortir de leur cordes vocales et de leur cœur, sans aucun autre accompagnement que leurs voix. Et à ce moment-là, plus rien ne compte que l’amour de la musique et l’amour du risque pour ceux qui sont choisis pour monter sur scène ; adolescents, cadres sup, mères de famille, tout le monde est égal à leurs yeux et chacun porte en soi quelques notes de musiques dont se servent les Voca People pour recharger leurs batteries. Le plus beau, c’est que ce phénomène touche tous les pays, toutes les cultures. Simultanément en France, aux Etats-Unis, au Brésil, en Angleterre, en Allemagne, (etc…) ils prêchent la bonne musique et se nourrissent de tout, et de tous ! Du mystère, un art, de l’humour, de l’amour et de la bonne humeur, voilà ce qu’on prend en pleine face pendant 1h30 de show. Après d’innombrables rappels insatiables, les Voca People prennent même la peine de chanter nos standards français… Amis de province, ne vous en faites pas, une grande tournée française est prévue pour 2012 !

En sortant de la planète Voca, je n’avais plus peur de rien. J’avais le sourire aux lèvres, et des notes plein la tête. Comme je l’ai toujours pensé, la musique est la clé, « la musique est l’énergie universelle la plus puissante » comme il est écrit dans le programme, et elle me donnait encore envie d’avancer, de découvrir des choses, de m’ouvrir au monde. Parce que face à l’émotion qu’elle procure, on est tous égaux. On a tous dansés, chantés, aimés et pleurés en écoutant une chanson. Quelque part, nous sommes tous des Voca People… Nous avons tous besoin de musique, elle nous nourrit, nous fait vivre, nous fait rêver. Leur leitmotiv est finalement le nôtre : «Life is music and music is life» !

Texte : Julien Franck / Photos : Mickael Komer