Made in Franck : RIHANNA (HELLA HELLA, HE HE)

« Made in Franck », ou la photographie musicale d’un jeune homme dans le vent qui ressort de son sac des titres d’hier, d’aujourd’hui ou de demain, le tout à la première personne. Cette semaine, nage synchronisée avec Rihanna.

Vendredi 21 octobre 2011. Je suis invité à la soirée IT’S RIHANNA BITCH PARTY, sorte d’aftershow non officiel de ses 2 concerts parisiens. Chaque mois, selon son actu, une princesse de la pop est à l’honneur de ces soirées à thèmes. Le principe est de passer un son l’artiste à l’affiche tous les 3 titres. Je me retrouve donc au Blue Square avec mes acolytes compagnons de toujours et compagnons de party.

Autour de moi des garçons, des filles, des homos, des hétéros, des amoureux de musique pop, et des amoureux de Rihanna (il faut bien ça pour en supporter tous les 3 morceaux !). « Pon de Replay », son premier single, ouvre le bal. On s’en souvient tous, la petite fille de la Barbade, jeune, danse en boite, comme nous. On rêvait que ce soit notre copine de soirée. C’était en 2005. Elle avait 17 ans et nous offrait son premier album bien nommé « Music of the Sun ».

A l’instar de Britney, Rihanna devient une femme sous nos yeux, et nous encore une fois en même temps qu’elle. Acharnée de travail et de succès Riri (on est intime maintenant) sort un an plus tard son deuxième album, « A Girl Like Me », processus d’identification. Des tubes à foisons, de salons et de dancefloor. Je me revois étudiant passant ses premiers énormes tubes dans mon petit appartement. « Good Girl Gone Bad », troisième album, la tigresse annonce la couleur et signe un tube et un clip fracassant avec « Umbrella » hella hella, hé hé… Sans doute LE tube dont on se souviendra d’elle. Merci Jay-Z ! Rihanna s’installe, c’est une princesse de la pop. A mi-chemin entre une Brit-Brit qu’on voudrait comme copine, et une Beyonce performeuse, la côté diva glaciale en moins. Elle, on voudrait la croquer sous toutes ses coutures, et on n’aurait même pas peur ! Et on n’est pas les seuls, véritable caméléon autant musical que côté look, Riri collabore aussi bien avec Justin Timberlake que Kanye West, Ne-Yo, T.I., les Maroon 5, Drake, Nicki Minaj ou dernièrement Coldplay

Début 2009. J’entre dans la vie active au sein d’une rédaction web. Au même moment, Rihanna, après avoir fait danser la planète entière, quitte le statut de star pour reprendre celui de simple humaine… On parle bien sûr de son agression par son ex-boyfriend Chris Brown. La question que l’on s’est professionnellement posé était alors de savoir si on allait publier ou non sur notre média les fameuses photos d’une Riri tuméfiée que tout le monde a finalement vu… ? Par respect, on s’est dit que non. Le monde de la musique est choqué, le monde des people est choqué, le monde entier est choqué. Rihanna redevient notre copine, notre voisine, à qui ça peut aussi arriver. Un élan de compassion et de soutient l’a alors entouré. On respecte son silence. Quelques mois plus tard, elle revient avec « Run This Town », métamorphosée, plus forte que jamais. Son public est là, prêt à redanser avec elle. Riri est toujours (bien) entourée, autant que nous sur les pistes de danse.

L’album du retour et de la vengeance suit en fin d’année, « Rated R ». Dark, rock ; une fille tatouée, un peu garçon manqué, une « Reb’l Fleur ». Sur son site officiel un long décompte avant que le premier son ne soit dévoilé. « The Wait Is Over », Rihanna est de retour, et compte bien tout rafler sur son passage. Ça tombe bien, on est prêt. L’année qui a suivi, je l’ai vu en concert pour la première fois. Un show à l’américaine, mais une Riri humaine, avec des formes, et une (vraie) voix. Ou comment faire des 17 000 places de Paris-Bercy un dancefloor géant. Rihanna est toujours présente, voire omni-présente (un peu forcée face à la déferlante Gaga) mais sans la prétention ni la volonté d’évincer ses rivales Queen B & co. Rihanna, elle existe, pour elle, en tant qu’elle, avec ses tubes. Rihanna n’est pas dans la compétition, elle a sa place. Rihanna c’est notre petite sœur qui a eu une mauvaise histoire d’amour mais qui chante et danse bien et qui tente de s’en remettre. Rihanna c’est notre copine cool de la Barbade qui se baigne en bikini, fait des bêtises, provoque, mais toujours avec le sourire. Rihanna c’est autant de coupe de cheveux que de singles à succès.

L’air de « Loud » son dernier album en date a un peu tout allégé, avec l’arrivé de l’euro-dance aux Etats-Unis. Rihanna revient moins d’un an après son dernier effort comme une « Only Girl In The World », et nous on se remet à danser en boite. Un disque pop, R&B et dance avec la voix bien spécifique qu’est la sienne pour nous soulever et faire booty-checker notre popotin sur ses rythmes chauds. Rihanna ne s’arrête pas et sort un album par un. Rihanna « found love in a hopeless place » et nous promet d’encore nous parler avec « Talk Talk Talk » son nouvel opus à venir. Et nous, on en redemande encore et encore. Rihanna, je suis mordu de toi… Hella hella, hé hé.

Texte : Julien Franck / Photos : Mickaël Komer