Plongez dans l’univers musical « Made in Franck » d’un jeune homme dans le vent qui ressort de son sac en coton bio des titres d’hier, d’aujourd’hui ou de demain. Un océan de notes où se mêlent récits et photos d’une époque, le tout en chanson. Cette semaine, lumière sur FOSTER THE PEOPLE ou comment le bouche à oreille fonctionne encore.
Au moins de juin dernier, alors que je savourais les jours à rallonge que m’offrait cette fin de printemps avant de célébrer la fête de la musique, c’est une nouvelle musique qui s’apprêtait à me faire ma fête. Ce soir-là, après un dîner entre amis, l’un d’eux proposait de me raccompagner chez moi en voiture. Alors que la vie défilait sur les bas-côtés dans l’obscurité naissante, notre road-trip provincial ne manquait plus que d’une musique « bande son » de cette fin de soirée. C’est alors que mon ami me lance, aussi excité que sûr de lui : « Ecoute, ça vient de sortir et ça va cartonner ! ». Le nom du groupe ? FOSTER THE PEOPLE.
Il y a de ces groupes qui n’ont pas besoin de bénéficier d’une stratégie marketing élaborée par des directeurs artistiques de gros labels (désolé les amis !). Il y a des groupes qui n’ont besoin que d’eux, de leur talent et de leur son innovant, pour se faire connaître ou créer « le buzz » comme on dit de nos jours. Foster The People avaient d’abord mis leurs chansons en écoute en ligne sur Internet après avoir monté le groupe en 2009. Et vous connaissez l’histoire… Seulement 2 ans plus tard des internautes du monde entier se les envoient, les partagent et les font vivre avant que les maisons de disques et les médias s’en emparent. Le + : de la musique fraîche non marquetée et matraquée disponible avant le grand public. Le risque : d’en être saoulé avant que les radios la diffusent toutes les heures.
« Helena Beat » a retenti la première dans la voiture qui ne roulait plus mais flottait au rythme des sons. D’un sourire agréable, nous nous sommes alors dit qu’« ils sont les nouveaux MGMT ! » avec à l’instar de « Kids » un titre qui allait devenir un hymne « hype » presque indé (avant la récupération commerciale, of course). Eux aussi avait mis leurs titres démo en écoute sur la Toile, qui s‘est répandue de New-York au reste du monde comme une traînée de poudre… Poudre qui les a sans doute ensuite perdus dans le second album. « Contragtulations » les gars ! En dehors de la viralité et du son ingénieux, leur musique est colorée, positive, dansante. Normal quand on sait que le groupe s’est monté à Los Angeles ! Si on reconnaît rock Californien entre tous les genres, la musique de Mark Foster (voix, claviers, piano, synthétiseurs, guitares et percussions), Mark Pontius (batterie et percussions additionnelles) et Cubbie Fink (basse et chœurs) rapporte elle aussi cette lumière bien claire et distincte. Le genre de musique qui s’écoute n’importe quand : au réveil pour se lever du bon pied et être de bonne humeur pendant un moment de spleen en marchant dans la rue casque sur les oreilles, en faisant ses exercices à la salle de sport, pour faire la fête les fenêtres ouvertes, ou en avançant dans la nuit à deux en voiture… De quoi se sentir accueilli par la musique d’un groupe qui porte bien son nom.
Un des avantages d’être journaliste musical et d’avoir son meilleur ami qui bosse en maison de disques, c’est d’avoir tous les nouveaux CD en exclu bien avant leur sortie officielle. C’est ainsi qu’un mois à peine après avoir entendu les chansons presque piratées sur le web de Foster The People, je recevais leur premier album « TORCHES » dans mon courrier quotidien. Dans un son bien meilleur en qualité, je rentrais le CD dans ma chaîne stéréo et était replongé dans le beat reconnaissable de ce qui allait devenir maintenant leur tube : « Pump Up Kicks ». Une chanson qui parait à la fois si simple et si évidente, sans efforts. Et pourtant derrière leur son rappelant encore une fois le MGMT du début, il y avait du rock, de l’électro, du hip-hop et résolument de la pop. Le single « Houdini » finit de me convaincre qu’avec 3 tubes sur un premier album, ces 3 gars-là tenaient un disque qui allait devenir incontournable… jusqu’au jingle de la météo de Solweig sur Canal+, avec le morceau « Don’t Stop ».
Je pense qu’en ce début de décennie, les gens ont besoin de musique joyeuse, positive et entraînante. Sans forcément en comprendre les paroles, juste pour se sentir léger sur ces airs lumineux. C’est cet éclairage pop-coloré que procurent les 10 titres de « TORCHES ». Je les ai écoutés tout l’été, et fait écouter à mon tour à mes amis. La galette est sortie dans les bacs lundi dernier. Moi aussi, je leur avais dit que ça allait cartonner. Les ptits gars sans prétentions vont maintenant de plateaux télés et programmations radios. D’interviews en articles sur des sites. De lecteur CD en MP3. De bouche à oreille… Et moi, je ne m’en suis pas lassé. Merci de prolonger mes sensations d’été et de continuer d’éclairer l’hiver qui arrive par la lumière de votre musique, FOSTER THE POEPLE.
Texte : Julien Franck / Photos : Mickaël Komer
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