Made in Franck : JUSTICE

« Made in Franck », ou la photographie musicale d’un jeune homme dans le vent qui ressort de son sac des chansons d’hier, d’aujourd’hui ou de demain, le tout à la première personne. Cette semaine, on passe en mode Justice.

Texte : Julien Franck / Photos : Mickaël Komer / Modèles : Clara Chaponot et Célia Bergougnan

 

« Audio, Video, Disco ». Ces 3 mots sont sur toutes les lèvres depuis lundi dernier, jour de sortie de l’attendu second disque de Justice.  Un nom d’album rappelant les trois principales influences de ces dix nouvelles pistes. Comme toujours, avec les paroles-gimmick de ses chansons, le duo Gaspard Augé Xavier de Rosnay fait subtilement entrer dans nos têtes des phrases simples devenues rapidement des hymnes.

We are your friends ! Never  be alone again… Come on !”, les paroles de leur premier tube (pour rappel il s’agit d’un remix de Simian), c’était en 2006. On a tous chanté ce slogan, dans la rue au-dessus de nos écouteurs d’iPod, dans toutes les fêtes où l’on pouvait aller, et marqué dans nos statuts Facebook. En tout cas, moi oui ! Dès leur premier morceau, ces nouvelles stars de l’électro ont réussi à toucher toutes les cibles et à mettre d’accord les jeunes et les moins jeunes, les « hypsters » et un public plus large. A la fac, on s’y passionnait tous, à la recherche de « D.A.N.C.E. », leur premier EP paru la même année.

 

« Do The D.A.N.C.E. », un deuxième single-hymne signé Justice. Simple, efficace, entêtant, comme l’est le son. « Just easy as ABC ». A partir de ce clip qui a remporté un MTV Europe Music Award, Justice ce n’est plus seulement une musique, c’est aussi une image, un graphisme. Gaspard et Xavier se sont vus propulsé icones de mode avec leur look de rockeurs 80’s, T-shirt à imprimés colorés et perfectos cintrés. Sans parler de la barbe… Heureusement qu’on ne suit pas toutes les modes! Leur logo-croix et ce clip ont suffi à installer leur univers, et au-delà d’une mode, presque un mode de vie. La sobriété d’une vidéo noir et blanc avec cette succession épileptique de T-shirts imprimés, tendance années 80, avec plein de couleurs vives et de dessins mouvants partout ! Des t-shirts qu’on a tous essayé de se procurer ou de se fabriquer… Et combien d’entre nous sont même allé jusqu’à se faire le même tatouage triangulaire de nos deux Justice ?! Pas moi.

J’ai quelques fois eu la chance de croiser Gaspard et Xavier en soirées ou à des vernissages. Même si tout le monde y semble looké de la même façon (voir description plus haut), on les remarque au milieu de la foule les Justice. Avec leur musique taxée autant de  « compliquée » que «  d’accessible », ils sont nos amis de party et de beuverie. « We are your friends » qu’ils nous disaient ! Mais nos amis, prit par leur succès mondial, se sont fait discret ces dernières années (malgré un DVD live et de nombreux remix). Et ça nous manquait, du Justice « frais » dans nos soirées. Pas que leurs précédents tubes aient déjà pris un coup de vieux (contrairement à cette chère « Barbra Streisand »), mais on voulait encore d’autres et de nouveaux plaisirs, impatients de voir quels sons ils avaient encore à nous offrir…

C’est donc quatre ans après la folie logotisée Justice, qu’une nouvelle galette arrive sur nos platines. Depuis, on n’a pas oublié nos hymnes mais on a pris quelques années, et pourtant dès la première écoute, ça recommence comme un lendemain de cuite : la tête dans le derrière au réveil et l’envie vitale d’un « Domac », avec en prime l’amnésie de la veille… « Come on ». On est toujours là, nous, la génération qui elle aussi a comme références « Audio, Video, Disco ».