Il était une fois… Ally McBeal

Cette semaine, séquence nostalgie : on retourne 15 ans en arrière pour (re)découvrir une perle comico-dramatique, Ally McBeal.

Ally Mc Beal, késako ?

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Ally McBeal est un petit bout de femme. Avocat de métier, elle se retrouve à la porte de son cabinet d’avocat du jour au lendemain. Par chance, elle tombe sur Richard Fish, un ancien camarade de fac, qui l’embauche sur le champ. Mais le cabinet Cage & Fish est loin d’être conventionnel… et le fait que Billy, premier amour d’Ally et désormais homme marié, y travaille ne rend pas les choses plus faciles.

Genèse d’un succès

En 1997, débarque sur les écrans du monde entier une petite avocate à la langue bien pendue, Ally McBeal. Interprétée par l’inconnue Calista Flockhart ­ -elle n’a alors que quelques pièces de théâtre à son actif – ­ la série trouve son public assez rapidement. Pourquoi ? Car à cette époque, le « girl power » est en marche : Buffy squatte déjà les écrans, les soeurs Halliwell de Charmed et les filles délurées de Sex And the City en sont à leurs prémisses. David E. Kelley, auréolé du succès de High Secret City et de Chicago Hope, va alors créer l’œuvre de sa vie.

Ally ou la naissance d’un genre

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Première du genre à mélanger humour, drame et musique, Ally McBeal est une série à multi-facettes. Kelley se plait et excelle dans le mélange des styles; ses séries précédentes en sont une illustrations parfaites. Celui qui a fait ses classes sur le plateau de la Loi de Los Angeles ne le sait pas encore mais il est sur le point de lancer un nouveau type de série : la dramédie musicale.

Vonda Shepard, chanteuse de folk, très connue outre-atlantique, assurera pendant 5 ans la coordination musicale du feuilleton. Elle y incarnera son propre rôle et permettra la sortie de 5 bandes sons originales. Dans la foulée, beaucoup de séries copieront ce genre et joueront la carte « musique ». Encore aujourd’hui, on peut mesurer l’importance des mélodies dans les productions télévisées.

Des personnages haut en couleurs

La force d’Ally McBeal, ce sont ses personnages. Sans eux, la série ne serait pas devenue le succès qu’on connait. La brochette est large et met en lumière les petits défauts de chacun : John Cage est victime d’une timidité maladive, Elaine manque cruellement de confiance en elle mais fait de son mieux pour le cacher, Georgia sent que son mari lui file entre les doigts, Billy est indécis et Richard jour les enfants de peur de grandir.

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Les incertitudes et les angoisses se traduisent donc par des scènes devenues aujourd’hui cultes : qui pourra oublier la danse de John Cage dans les fameux toilettes mixes sur la musique de Barry White ? Ou encore le deuil de l’ensemble du cabinet quand Stephanie la grenouille est décédé ? Sans oublier, le fameux soutien-visage d’Elaine qui ne trouvera jamais preneur, le bébé danseur imaginaire qu’Ally croit voir partout et les parenthèses burlesques de l’esprit de l’avocate qui laisse libre cours à ses envies les plus profondes.

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Petits instants nostalgiques maintenant, quelques scènes inoubliables pour se remémorer les bons souvenirs. Pour les plus jeunes, c’est l’occasion de découvrir une série pleine de délires hors normes :

John Cage & Co. danse dans les toilettes

Le bébé dansant qui hante Ally

Et le générique en version intégrale

Des guests stars prestigieuses

Grâce à son aura, Ally McBeal reçoit très rapidement la visite des personnalités prestigieuses : Kate Jackson et Farrah Fawcett, ex-Drôles de Dames, les chanteurs Al Green et Barry White, les pop stars Macy Gray et Anastacia, les monstres Sting, Elton John, Mariah Carey et Tina Turner, les acteurs Bruce Willis, Michael Weatherly, Anne Hech et Marcia Cross ont tous fait un détour par la série. Sans oublier Robert Downey Jr qui restera le guest préféré des fans.

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Bien que les critiques des journalistes n’aient jamais encensé le show de la Fox, elle bénéficient d’une excellente base de fans fidèles et dévoués. En 5 ans d’existence, les audiences de la série ne sont jamais descendues en dessous des 9 millions. Une raison qui expliquent sans doute pourquoi Bon Jovi, Christina Ricci et Sofia Coppola ont intégré le cast des épisodes pendant la saison 5.

Une vie mouvementée derrière la caméra

Même si la série était une réussite à l’écran, la vie dans les coulisses était bine plus mouvementée. Robert Downey Jr, alias Larry Paul, dut quitter la série en 2001 à cause de ses addictions. Accro aux drogues et à l’alcool, l’acteur ne se présentait plus aux heures prévues aux tournages ce qui lui a valu son éviction de show. Adoré des fans, son personnage sera régulièrement cité lors de la dernière saison et connaitra, sans même apparaître à l’écran, une fin heureuse.

Lisa Nicole Carlson, Renee Radick dans le feuilleton, sera virée à cause de son attitude grossière et tyrannique sur le plateau. La jeune femme sera finalement internée pour troubles mentaux ! Désormais, elle s’est éloignée de Hollywood pour soigner sa schizophrénie.

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Portia de Rossi (Nelle) fut rapidement stigmatisée à cause de son homosexualité. La grande blonde plantureuse dut faire face aux critiques de l’Amérique puritaine en 2005 en faisant son coming out. Prenant les choses à bras le corps, elle a fait un pied de nez à tous les conservateurs en épousant l’élue de son cœur, Ellen DeGeneres, célèbre présentatrice de talk shows en 2008 et en menant sa carrière tambour battant.

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A bien y regarder, Calista Flockhart (Ally)semble avoir traversé cette période le plus paisiblement possible. Après avoir adopté son petit Liam en 2001, elle a rencontré Harisson Ford en 2002 avant de l’épouser en 2002. Et malgré les rumeurs d’anorexie qu’elle a toujours dementies, elle a su tenir le cap et à rebondir en devenant la star de Brothers & Sisters.

Courtney Thorne-Smith (Georgia) a, elle-aussi, bien mené sa barque. En dépit d’un mariage et d’un divorce express, sa carrière n’est jamais tombé dans l’oubli : guest dans Mon Oncle Charlie, héroïne de According to Jim, elle continue de tourner régulièrement pour la télé. Tout comme Jane Krakowski (Elaine) qui depuis 5 ans est une vedette de la sérue au succès critique, 30Rock.

Conclusion

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S’il fallait résumer la série, elle serait un éternel balancement entre « Ally-ance » et « Beal-an ». Ally se cherche, grandit sous les caméras. Tantôt perdue, tantôt épanouie, il faudra 5 ans à Ally pour comprendre que le bonheur est certes dur à trouver mais également dur à conserver. Les personnages grandissent sous nos yeux, et à vrai dire, nous aussi, on a grandi avec eux. Et c’est bien là ce qui fait la force de la série de David E. Kelley.