Ados déglingués, parents dépassés… Vous êtes bien dans Skins, la série trash anglaise qui dépeint le quotidien d’adolescents désabusés prêts à tout pour se faire remarquer. Zoom sur une série pas comme les autres.
Une série ado loin des clichés
Exit l’ado parfait, musclé et populaire des Frères Scott, de Smallville ou de Gossip Girl. Dans Skins, les adolescents à l’écran ressemblent aux ados de la vraie vie. Ils ont des problèmes avec leurs parents, s’accomplissent dans la désobéissance et n’en font qu’à leur tête. Ainsi, Michelle ne supporte pas de voir sa mère se dévaloriser dans l’espoir de trouver un homme, Tony assiste à l’implosion du mariage de ses parents et Cassie vit seule sans que ses parents ne se soucient d’elle car elle est devenue bien trop compliquée à gérer. Chacun vit avec ses problèmes et ses complexes : Sid se trouve moche et est amoureux de la petite copine de son meilleur ami, Tony sort avec Michelle mais allume toutes les filles du coin, Cassie a des troubles alimentaires, Anwar veut à tout prix s’affirmer pour se prouver qu’il n’est pas gay et Maxxie doit justement se faire respecter tout en revendiquant son homosexualité. Pas facile d’être jeune au 21e siècle !
Une série faite par les ados
Mais pourquoi Skins parle-t-elle tant aux jeunes ? Tout simplement car les personnages leur ressemblent (toutes proportions gardées bien entendu) : ils sont mal dans leur peau, ne savent pas de quoi sera fait demain, ils ont peur, ils ne sont pas forcément les premiers de leur classe (à part Jal) et leurs parents ne les comprennent pas.
Pour saisir les émois adolescents dans toutes leurs splendeurs, Bryan Elsley et Jamie Brittain, père et fils, se sont entourés d’une équipe de scénaristes dont la moyenne d’âge ne dépassent pas les 24 ans. De cette façon, ils sont sûrs de parvenir à recréer les méandres et les tréfonds de l’âge ingrat.
Un casting « sauvage »
Pour interpréter leurs jeunes héros, Elsley et Brittain ont décidé d’organiser un grand casting dans tout le Royaume-Uni. Hors de question pour eux de choisir des gens connus. Ils veulent des nouveaux visages, des vraies personnes et non des acteurs professionnels. Au final, seul Nicholas Hoult, qui a tourné dans Comme un Garçon avec Hugh Grant, est un habitué des plateaux. Les autres n’ont jamais foulé les coulisses du cinéma.
La distribution est changée tous les 2 ans pour correspondre aux années de lycée anglaise et « surtout que des acteurs de plus de 25 ans ne tiennent pas des rôles de lycéens, comme cela est souvent le cas aux États-Unis ». Elsley et Brittain veulent du réalisme et cela passe par le renouvellement régulier de son casting et un apport de têtes inconnues.
L’après-Skins
Après 2 années de succès et de paillettes, les acteurs de Skins ont pour la plupart décidé de retourner sur les bancs de la fac. A la tête d’un petit pactole, les frais de scolarité leur paraissent bien plus légers. Ainsi, Hannah Murray (Cassie) a entrepris des études de littérature anglaise, Aimee-Ffion Edwards (Lucy) a repris ses cours de chant classique, Larissa Wilson (Jal) suit des cours à la John Cabot Academy de Bristol et Ollie Barbieri (J.J.) étudie l’espagnol.
Certains continuent toutefois leur carrière de comédien avec plus ou moins de succès. Parmi les plus chanceux, citons Luke Pasqualino (Freddie) qui vient d’être choisi pour interpréter Will Adama dans Battlestar Galactica : Blood and Chrome et un membre de la famille Borgia dans The Borgias de Canal+.
Kaya Scodelario (Effy) suit aussi son bout de chemin en intégrant le casting des Hauts de Hurlevent en 2011. Elle est auparavant apparue dans Le Choc des Titans, une superproduction américaine. Kathryn Prescott (Emily) vient de décrocher les rôles principaux de Goth et de Lethal, deux productions british. Lily Loveless (Naomi) tient le rôle principal de The Fades.
Mieux qu’une école de la vie, Skins a permis a de jeunes talents d’exploser sur petit écran. Mais il en est un pour qui Skins sera toujours synonyme de bonheur…
Le fantastique destin de Dev Patel
Dev Patel, qui jouait Anwar dans la série, est sans doute celui qui a le plus gagné. Personnage favori du public, il s’est fait remarqué par la fille de… Danny Boyle ! La jeune fille, fan de la série et du personnage d’Anwar, demande à son père d’auditionner le jeune garçon pour le rôle principal de son prochain film. Interpellé par le jeu du jeune comédien, Boyle accepte et appelle Patel. En peu de temps, les jeux sont faits. Le réalisateur engage l’acteur. Le film, Slumdog Millionnaire, apportera tout au garçon : le succès, la reconnaissance et surtout l’amour, puisqu’il sortira avec Freida Pinto, sa partenaire dans le film.
Depuis, il a été à l’affiche du dernier film de M. Night Shaymalan, Le Dernier Maître de l’Air.
La version US
En janvier dernier, la chaîne câblée américaine MTV a créé la polémique en lançant sur son antenne la version US de la série. A coup de pub provoc et trash, Skins US reprend en gros les grandes lignes de la saison 1 de la série anglaise. Très vite, elle a déchaîné les passions et s’est pris de plein fouet les foudres du très puritain American Parents Television Council. Sexe, drogues et rock n’ roll n’ont pas très bonne presse aux États-Unis : pour preuve, de nombreux annonceurs, General Motors, Taco Bell, L’Oréal, Subway, Foot Locker entre autres, se sont retirés après les scandales déclenchés outre-Atlantique. Les audiences, elles, se sont stabilisées depuis la mi-saison à une moyenne de 1.5 millions de téléspectateurs, des chiffres bons pour une chaîne du câble. Une saison 2 serait même à l’étude, de quoi remettre de l’huile sur le feu !
Le film
En guise de cadeau pour les fans du monde entier, les créateurs préparent un film avec tous les acteurs de la série, toutes générations confondues, pour l’été 2011. Tous les acteurs ont signé pour apparaître dans le long-métrage. Mais de l’histoire, on se sait rien, aucune information n’a filtré du tournage. L’effervescence est à son comble. Pour le moment, aucune date de sortie n’a été communiquée en France. Si tel est le cas, un week-end londonien s’imposera !
Indiscrétion
Hannah Murray, qui joue Cassie, est réellement anorexique. Côté carrière, elle était pressentie pour jouer Amy Pond, la nouvelle compagne du Doctor Who, dans la saison 6 de la série britannique culte. Elle a échoué aux dernières auditions.
Mike Bailey, alias Sid, chante vraiment Wild World à la la fin de la saison 1.
Kaya Scodelario, Effy dans le show, est l’actrice qui est restée le plus longtemps dans la série : 4 saisons !
La série a remporté 2 BAFTA (l’équivalent des Grammy Awards américains) entre 2008 et 2009.
Skins est tournée à Bristol. Seul un épisode (le 1×06) a été tourné en Lituanie.
Chaque épisode s’intéresse à un personnage en particulier. Pour ceux qui ont le coup d’œil rapide, on peut découvrir le personnage en question puisque son visage apparaît à la toute fin du générique.
Des clins d’œil aux anciens protagonistes sont constamment insérés dans les épisodes. Tendez bien l’oreille !
Pourquoi la série s’appelle « Skins » ? Tout simplement car en dans l’argot anglais, cela signifie « papier à rouler » !
Conclusion
Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, Skins est à découvrir. Passée la sensation de « mais c’est quoi ce truc », on s’attache aux personnages, touts plus attendrissants les uns que les autres. Car oui, on a tous connu la situation d’un tel ou d’un autre à un moment. La force de Skins réside là, parler de sujets tabous et qui partout rythme la vide des adolescents : familles monoparentales, homosexualité, anorexie, grossesses précoces, mort, addiction…
Finalement, on en sort grandi… même si on est déjà adulte…