Focus sur Doctor Who

Aujourd’hui, penchons-nous sur une série kitsch à souhait, Doctor Who. Diffusé en catimini sur France4 depuis novembre 2005, la série est un véritable objet de culte outre-Manche. Décryptage d’un phénomène au lendemain du lancement de la saison 6 (ou 32 si on compte les anciennes versions) sur BBC et BBC America.

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Doctor Who, roi de la science-fiction

Il n’a l’air de rien comme ça, le Doctor avec ses converses au pied, son nœud papillon ou sa veste de cuir mais Monsieur a quand même plus de 900 ans ! Ce Doctor un peu spécial, qui n’a pas de nom véritable, a débarqué un beau jour de 1963 sur les petits écrans britanniques… et les a jamais quittés depuis ! Pire, il a investé les télés du monde entier et est devenu une figure de légende incontestée du milieu geek.

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Il faut dire qu’après 32 saisons toutes versions confondues, on a le droit à un peu de respect ! La série qui a débuté en 1963 a connu 26 saisons et de 3 téléfilms (Doctor Who contre les Daleks en 1965, Les Daleks envahissent la Terre en 1966 et Le Seigneur du Temps en 1996). « Abandonnée «  par la BBC en 1989, elle retrouve de sa splendeur en 2005 sous la plume aguerrie de Steven Moffat, fan de la première heure. Depuis, la série enchaîne les saisons : la sixième a débuté en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis hier soir.

Doctor Who, une histoire de fous !

Mais qu’est-ce qui a donc permis à ce Doctor, au sommaire, si banal de tenir dès le début de sa carrière la dragée la haute à des héros comme Superman ou James Bond ? La réponse est simple : c’est son authenticité. Le Doctor n’est pas un super héros, il n’a pas de supers pouvoirs et sa seule arme est son intelligence (si on excepte son tournevis sonique, mais c’est encore autre chose…). Il est une personne comme vous, comme moi qui évolue dans la Grande-Bretagne de son époque. A un détail près, c’est un extraterrestre qui a fuit sa planète natale, Gallifrey, sur le point de s’autodétruire suite à une guerre entre seigneurs du temps. Ce « monde de lumière aux sept systèmes et au continent de la tentation sauvage » maintenant disparu, le Doctor erre dans la galaxie et vient en aide aux Terriens pour contrer les invasions aliens qui sont plus fréquentes qu’on le croit !

L’originalité de Doctor Who réside dans le fait que plusieurs acteurs différents ont tenu le rôle-titre. Pour ce faire, rien de plus simple : il faut trouver un argument valable qui permettent au comédien phare de changer régulièrement. Ici, on apprend dès le début du feuilleton que le Doctor peut se régénérer lorsqu’il est mortellement blessé ou atteint d’un mal incurable. Un excellente idée qui a déjà permis au Doctor d’avoir… 11 interprètes différents !

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Petite photo de famille des 11 Doctors ©Allociné

Par ordre d’apparition : William Hartnell, Patrick Troughton, Jon Pertwee, Tom Baker, Peter Davison, Colin Baker, Sylvester McCoy, Paul McGann, Christopher Eccleston, David Tennant et Matt Smith

Pour vois à quoi ressemble une régénération, c’est par ICI.

A ce jour, Matt Smith du haut de ses 26 ans est le plus jeunes des interprètes de Doctor Who. Le chouchou toutes catégories reste David Tennant, qui a été élu en 2006 par les lecteurs du Doctor Who Magazine « Meilleur Doctor Who de tous les temps » terrassant ainsi Tom Baker qui squattait la première place depuis… 1974 !

Des ennemis en pagaille

Le moins que l’on puisse dire c’est que les ennemis du Doctor sont légions. Beaucoup ne le tiennent pas haut dans leur estime car malgré sa répulsion pour les armes, il est le seul à les mettre au tapis. Les plus connus sont sans doute les Daleks, sorte de boites à conserve roulantes criant à tout –va « Extermination ». Débarquant de la planète Skaro et œuvre du scientifique Davros, ils sont les plus anciens ennemis du Doctor. D’une patience à toute épreuve, ils ne rêvent que d’une seule chose : régner sur le monde et assujettir toute forme de vie. Cette envie de super puissance, ils ne sont pas les seuls à l’avoir, à l’image des Cybermen, leurs alliés d’un jour (Doomsday), des Judoons (sortes de Rhinocéros mercenaires de l’espace) ou des Sontariens (militaires assoiffés de batailles). Toutefois, ils sont les plus retors, les plus décidés et les plus avancés technologiquement pour pouvoir s’opposer de front au Doctor.

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La palme de l’horreur revient tout de même aux Anges Pleureurs. Rencontrés par le Doctor pour la première fois lors de la saison 3, ils récidivent pendant la saison 5. Leur particularité : changer en statue de pierre pour le le reste de leur vie quiconque aurait le malheur de cligner des yeux devant elles. Après ça, n’importe qui devient parano !

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Au rayon mégalo, Le Maître détient la première place. Interprété par un John Simm en état de grâce, le Doctor trouve un ennemi à sa hauteur intellectuellement. Maître du temps et élevé sur Gallifrey tout comme le Doctor, il a vu la fin des temps et en ait revenu psychiquement dérangé. Pour accéder au pouvoir ultime, il se fait élire Premier Ministre de Grande Bretagne mais finira tuer par sa femme. Aux dernières nouvelles, il errerait dans les méandres du temps…

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Une panoplie de méchants qui permettent au Doctor d’élaborer encore et toujours d’encore meilleurs tours de passe-passe !

Des amis et des compagnes dévoués

Mais le Doctor ne serait pas le Doctor sans ses différentes « compagnes » et amis qui lui sont dévoués corps et âme. Souvent accompagnés par des jeunes femmes prêtes à l’aider à tout prix dans ses combats, il a que peu connu la solitude mais celle-ci à parfois été essentielle pour qu’il parvienne à reconstruire après une mauvaise expérience.

Parmi ses compagnes les plus connues, on note Rose Tyler (Billie Piper), blondinette et vendeuse de vêtements. Arrivée lors de la première saison de Steven Mofatt, elle fait d’abord équipe avec le 9e Doctor avant d’assister à sa régénération. Suivra une saison magique avec le 10e Doctor : complicité sans faille, entente parfaite… Rose est jusqu’à présent la seule femme dont le Doctor soit tombé sincèrement amoureux. Leur dernière scène ensemble lors de Doomsday a arraché des larmes même aux plus insensibles des téléspectateurs.

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Les autres auront toutes un petit béguin pour le Doctor : Martha (Freema Agyeman), la première compagne de couleur, Donna (Catherine Tate), la râleuse professionnelle, Sarah Jane ‘(Elisabeth Sladen), douce mais déterminée, Amy (Karen Gillan), caractérielle et entêtée… Les compagnes se succèdent et ne se ressemblent pas. Même Kylie Minogue a joué dans la série lors d’un épisode spécial, elle aidait le Doctor pour le vaisseau spatial Titanic ne s’écrase pas sur la Terre. Son personnage, Astrid, ne reviendra pas une seconde fois, tout comme Michelle Ryan (Planet of the Dead). Plus que de la compagnie, elles sont là pour permettre au Doctor de ne jamais oublier son humanité.

Mais les compagnes ne sont pas les seules personnes sur qui le Doctor peut compter : les Oods, extraterrestres pacifiques à la bouche couvertes de tentacules, que le Doctor a sauvé de l’esclavage et Jack Harkness (John Barrowman), héros de Torchwood, qui en a toujours pincé pour le passager du TARDIS. D’ailleurs, en parlant du TARDIS (Time And Relative Dimension In Space), il s’agit probablement de l’entité la plus proche du héros. Ils voyagent ensemble depuis des années, se contactent à distance et se comprennent mieux que quiconque.

Des soutiens sur qui il peut toujours compter en cas de problèmes car même si le Doctor se croit seul au monde, beaucoup de personnes tiennent à lui.

Humour second degré requis

Pour apprécier Doctor Who à sa juste valeur, l’humour au second degré est de mise car la série ne mise pas sur la crédibilité des ses décors ou de ses méchants. Ici, tout fait un peu carton pâte à un moment donné, les ennemis ressemblent à des rhinocéros, des bonhommes rouges ou des abeilles géantes.

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D’ailleurs le Doctor ne rate pas un moment pour s’extasier devant un nom original comme la planète native des Slitheens, Raxacoricofallapatorius. Sans oublier,ses jeux de mots potaches qui émaillent les épisodes : « Allons-y, Alonso » et « Geronimo » étant ses 2 favoris.

Indiscrétions

Tous les ans, le 25 décembre, des épisodes de Noël sont proposés. Spécialement produits pour l’occasion, ils relatent une aventure du Doctor à l’approche de Noël. Depuis plusieurs années, il a évité au vaisseau Titanic de s’écraser sur Terre (Une Croisière autour de la Terre), empêché que l’impératrice de Rachnoss détruise notre planète (Le Mariage de Noël) et que les Sycorax prennent le pouvoir sur notre bonne vieille planète (L’Invasion de Noël). Il a une santé d’enfer ce Doctor !

Des goodies en pagaille sont disponibles au Royaume-Uni : des figurines, des calendriers, des magazines, des déguisements, de la vaisselles ou des… tournevis soniques, l’objet préféré du Doctor capables de tout faire ! Plus d’informations, ICI.

La série a donné naissance en 2006 à un spin off, Torchwood mettant en scène Jack Harkness, l’ami du Doctor. Pourquoi Torchwood ? Tout simplement car c’est l’anagramme de Doctor Who !

L’interprète de Sarah Jane Smith, Elisabeth Sladen, nous a quittée le 19 avril dernier. Régulière dans la série de 1973 à 1983 puis héroïne de son propre feuilleton The Sarah Jane Adventures de 2006 à 2010, l’actrice était devenue une icône du Whoniverse (univers de Doctor Who, ndlr). “Pour tout le monde Sarah Jane Smith était l’héroïne de la série” conclut Steven Moffat.

Conclusion

Si vous n’avez pas encore vu Doctor Who, courez vite dans un magasin spécialisé pour vous procurer les dernières saisons. Pour découvrir la première mouture de la séries, il faudra par contre les commander en Grande-Bretagne car elles ne sont pas disponibles en France. Au menu, des heures de rires, de pleurs, de suspense et de révélations. Bref, un must pour tout fan de bonne série qui aime passer du bon temps.

Et pour bien conclure ce focus, voici le trailer du premier épisode de la saison 6.

Trailer de la saison 6 du Doctor Who