Focus sur Cold Case

Pour fêter la diffusion (enfin !) de la fin de la saison 7 sur Canal +, zoom sur Cold Case, la série policière phare de France 2 qui vit ses dernières heures à la télé française.

Une série humaine

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Cold Case débarque sur les ondes US en septembre 2003. Loin des séries procédurales alors à la mode (Les Experts, NCIS…), la série joue la carte de l’émotion. Ici, point de scientifiques en blouse, de tables d’autopsie ou d’analyses avec un spectrogramme de masse, les héros recherchent la vérité grâce des interrogatoires rondement menés et à leur perspicacité sans faille.

Une série musicale

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Ce qui rend Cold Case unique en son genre, c’est l’utilisation qu’elle fait de la musique. Bien plus qu’un accompagnement ou qu’une mélodie en fond, elle plonge le téléspectateur dans une époque, une année, une atmosphère. La bande-son devient  un personnage à elle-seule et donne à l’histoire un aspect plus marquant, voire plus mélancolique. La série a bénéficié même d’un département musique très prolifique au cours de ses 7 années d’existence, alors jusqu’à dénicher des perles de chansons, dont les droits sont très difficiles à obtenir : Pearl Jam, les Rolling Stones

Mieux, les créateurs de la série se sont permis de créer des épisodes originaux, uniquement rythmés par les chansons d’un seul groupe ou artiste. Ainsi, « 8 :04 » (saison 4, épisode 14) construit son histoire autour des chansons de U2 ( With or Without You, Beautiful Day, Sometimes You Can’t Make It On Your Own…), “the Red and the Blue” (saison 4, épisode 14)  adopte les chansons de Tim McGraw pour un ton résolument country, « Thrill Kill » (saison 5, épisode 1) opte pour le rock grunge de Nirvana tandis que « Blood on the Tracks » (saison 4, épisode 15) joue la carte Bob Dylan.

Des héros blessés

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Comme toute bonne série qui se respecte, Cold Case a des héros que la vie n’a pas épargnés et c’est sans doute pour cela, qu’ils se sont tous trouvés une passion pour résoudre les affaires non classées. Quid des personnages :

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  • Lilly Rush (Kathryn Morris) : la solitaire. Lilly est l’héroïne de la série. D’apparence fragile et vulnérable, elle cache en elle une profonde force et une détermination hors du commun. Pas facile pourtant pour cette jeune femme dont la mère était alcoolique de s’en sortir : s’attachant (trop) facilement aux victimes, Lilly délaisse sa vie privée et trouve du réconfort auprès de ses chats. Ses quelques flirts ont tous tournés court à cause de l’amour qu’elle porte à son travail.

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  • Scotty Valens (Danny Pino) : l’impulsif. Au contraire de sa collègue, Scotty est un fonceur qui peut vite se révéler agressif. Une attitude que le policier a développée suite aux drames ayant jalonné sa vie : viol de son frère enfant, suicide de petite amie schizophrène…Cependant, l’alliance Lilly/Scotty va rapidement faire ses preuves et calmer les ardeurs du monsieur. Scotty finira par mieux contrôler ses émotions sans pour autant, laisser ses vieux démons au placard.

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  • Will Jeffries (Thom Barry) : le sage. Avec son physique de gros nounours, il attire tout de suite la sympathie mais Will cache un lourd passé : sa femme a été renversée par un camion en 1995 et depuis, il n’a jamais trouvé le repos. Très pragmatique, il a l’étoffe d’un chef même s’il préfère ne rester que simple inspecteur. Son refuge : le jazz dont il écoute les grands standards en boucle.

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  • Nick Vera (Jeremy Ratchford) : le grognon. Quoiqu’on dise, quoi qu’on fasse, Vera aime râler…au plus grand bonheur de ses collègues qui s’amusent à le charrier. Balourd au grand cœur, il est le meilleur ami de Jeffries, avec qui il travaille depuis des années. Suite à son divorce, Vera errera entre recherche du bonheur et refus catégorique de l’engagement.

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  • Kat Miller (Tracie Thoms) : la tête brûlée. Comme Lilly, Kat n’est pas du genre à se laisser faire. Très vite, s’installe une relation frère/sœur entre elle et Vera. Entre taquineries et coups bas, ces deux-là ne se laisse pas une minute de répit. A la ville, Kat  est maman d’une petite fille, issue d’une romance lors d’une infiltration. Déterminée à protéger son enfant, elle ne laisse aucun répit aux criminels. Elle intègre l’équipe en début de saison 3.

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  • John Stillman (John Finn) : le chef. Divorcé, papa d’une fille et papi d’un petit garçon, Stillman considère ses équipiers comme sa propre famille. S’investissant toujours, de près ou de loin, dans les enquêtes en cours, il laisse les « jeunes » menés l’enquête comme ils l’entendent. Peu friand de la hiérarchie avec qui il est souvent en conflit,  il privilégie toujours le bien-être de ses agents au détriment de ses promotions.

 

Cold Case raconte avant tout l’histoire d’une équipe, soudée malgré les épreuves. Sans doute, l’explication du succès de la série…

Les victimes enfin reconnues

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Particularité de Cold Case : les victimes ne sont pas que des noms. Elles ont une vie, une identité, un visage. Chacune d’entre elles est un personnage à part entière de l’épisode. Le téléspectateur suit sa descente aux enfers jusqu’au moment fatidique de son meurtre ce qui rend ce moment d’autant plus dur. Mais ce cachet est aussi celui de l’émotion. Il deviendra même la marque de fabrique de la série pendant 7 ans.

Qui ne se souvient de Zic, ce pauvre garçon afro-américain, qui pour avoir oser joué aux échecs avec une femme blanche s’est retrouvé pendu dans un arbre (le Cavalier Noir, saison 2, épisode 19) ? D’Arnold, le petit garçon insupportable, qui avait succombé à des électrochocs (Les Orphelins, saison 1, épisode 15) ? Ou encore d’Ana, passeuse de drogue malgré elle qui finit éventrer (Sanctuaire, saison 3, épisode 15) ?

Bien plus qu’une série policière, Cold Case analyse une société américaine en proie à ses propres doutes et démons. L’occasion aussi pour tous de découvrir des pans de l’histoire des Etats-Unis (McCarthysme, Guerre du Vietnam, ségrégation, suffragettes…) dont beaucoup ignorait l’existence.

FBI : Portés Disparus et Cold Case : un destin lié

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Les 2 séries de CBS produites par Jerry Bruckeimer auront jusqu’au bout suivi la même trajectoire. Comparées dès leur début respectif (26 septembre 2002 pour FBI, 29 septembre 2003 pour Cold Case), elles ont très vite été adoptées par le public. Cependant, au vu de l’audience vieillissante de sa chaîne, CBS décide de faire le ménage dans ses grilles. Premières victimes, Cold Case et FBI :Portés Disparus dont la moyenne d’âge des téléspectateurs tournent entre 35 et 49 ans.

Très vite, la mobilisation des fans des 2 feuilletons est forte et commune mais CBS resserre les boulons en annonçant qu’une seule des 2 séries reviendra pour la saison 2009/2010. Cold Case sortira vainqueur de cette victoire mais verra ses jours comptés. Elle disparaîtra l’année suivante.

Un vrai service de Cold case à Philadelphie !

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La série trouve son inspiration dans le vrai service des affaires non classées de la ville de Philadelphie. Contrairement à la France qui archive à jamais les investigations après 25 ans de recherche, les enquêtes criminelles aux États-Unis ne sont jamais fermées et peuvent être rouvertes à n’importe quel moment, à condition de découvrir une nouvelle preuve étayant le dossier.

Les DVDs ?

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A l’heure actuelle, les DVDs de la série ne verront jamais le jour à cause de problèmes liés aux droits musicaux. Cold Case utilise énormément de chansons, récentes ou anciennes, dont les coûts sont bien trop élévés pour être absorbés par les ventes des DVDs. Espérons qu’un jour, une solution soit trouvée à cet inconvénient.

Conclusion

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Cold Case est une série à voir. Que vous soyez fans de belles histoires, d’Histoire ou du genre policier, la série réussit à mettre tout le monde d’accord. Avec des fins toujours mitonnées aux petits oignons, elle séduit un large public grâce à son savant mélange entre romance, jalousie et suspense. Alors pourquoi ne pas vous laisser (re)tenter ?