« Et si tu n’existais pas » : le pari réussi d’Hélène Ségara

Hélène Ségara conviait le mercredi 18 septembre 2013 quelques médias à une pré-écoute de son album « Et si tu n’existais pas », en duo avec Joe Dassin, qui paraîtra le 7 octobre prochain.

Hélène Ségara

Hélène Ségara

Il est 18h au Studio de la Seine dans le 12ème arrondissement lorsqu’ Hélène Ségara arrive tout sourire afin de dévoiler les titres de ce projet si attendu. Arrivant en fin de contrat avec Universal, la chanteuse explique avoir été contacté pour trois projets différents. Après quelques mois de réflexion, Hélène choisit le projet hommage à Joe Dassin. Touchée par les chansons du chanteur disparu et convaincu par Julien et Jonathan Dassin, la varoise se lance donc dans cette longue aventure, balayant les doutes et se plongeant dans la création. Plus de six mois de travail en studio pour un résultat impressionnant. Au delà d’un simple album de reprises, il s’agit effectivement d’un véritable hommage audacieux et convaincant. C’est en réalité l’histoire d’une petite fille qui écrit à son chanteur préféré et qui s’offre bien des années plus tard un album avec lui, grâce notamment au progrès technique.

Dans « Et si tu n’existais pas », septième album studio d’Hélène Ségara, les chansons de Joe Dassin reprennent vie dans des orchestrations somptueuses, portées par un orchestre symphonique et des instruments atypiques comme un oud où un ukulélé qui s’invite sur « Si tu t’appelles mélancolie ».

A l’écoute, les titres s’enchaînent ponctués par des déclarations d’Hélène Ségara et Philippe Russo (directeur artistique) qui délivrent des anecdotes savoureuses sur le travail en studio.

Des ambiances nouvelles ont été travaillées et c’est ainsi que « L’été Indien » est empli de sonorités orientales tandis que «  Ca va pas changer le monde » devient une bossa nova redoutable, à écouter un cocktail à la main sur une plage déserte selon la chanteuse.

D’autres titres comme « A toi » ou « Dans les yeux d’Emilie » ont été de vrais challenges pour l’artiste qui a du s’adapter au phrasé et à la voix de Joe Dassin. Ces deux titres ajoutent une réelle énergie à l’album avec des orchestrations pop/rock bien senties.

Et que dire de « Salut » qui reste un grand moment de l’album. Véritablement poignante, cette version portée par un piano majestueux laisse le swing de Joe Dassin de côté pour délivrer un rare instant d’émotion dans une valse qui amène une dimension nouvelle à la chanson. Les fans de Joe seront d’ailleurs ravis de découvrir sur ce titre une voix enregistrée inédite du chanteur, retrouvée récemment par ses enfants. Côté émotion, les titres « Happy Birthay » et « Ma Musique » sont également particulièrement réussis alors que « Salut les amoureux » reste plutôt anecdotique bien que plus radiophonique.

Au fil de l’écoute, on découvre l’élégance de cet album qui constitue un travail musical hors norme avec des élans de fraîcheur apportés notamment par « Il était une fois nous deux » ou « Les Champs-Elysées », deux chansons qui siéent à merveille à Hélène.

Hélène Ségara

Hélène Ségara

Touchée par un commentaire sur le net disant que ce projet était macabre, Hélène Ségara répond qu’au contraire son album est lumineux, empli de tendresse. Et c’est vrai. Des échanges se créent entre le chanteur disparu et l’éternelle Esméralda. Diverses ambiances et émotions se mêlent dans un album qui redonne de bien belles lettres de noblesse à la Variété, souvent qualifiée de  »sous genre ». La chanteuse promettait un projet audacieux et le pari semble réussi lorsque les dernières notes du « Jardin du Luxembourg » s’achèvent dans une version de 8 minutes parfaitement actualisée.

Parmi l’amoncellement des albums de reprises qui inondent actuellement le marché, nul doute que « Et si tu n’existais pas » trouvera une place de choix, s’éloignant d’un pur projet marketing pour s’approcher d’une réelle œuvre artistique respectueuse des sons passés.

En attendant la sortie de l’album prévu le 7 octobre prochain, découvrez le premier extrait : « Et si tu n’existais pas »

Ludovic Le Strat