France Soir pourrait disparaître des kiosques

Avenir sombre pour le journal France Soir. Le quotidien qui traverse les crises depuis une quinzaine d’années devrait disparaître des kiosques dès le mois de décembre. Son existence se poursuivrait sur le Net.

france soir

La nouvelle est tombée ce lundi au sein de la rédaction du journal : France Soir est menacé de disparaître des kiosques ! La pire des nouvelles puisque cette stratégie qui propose de décliner France Soir uniquement sur le web s’accompagnerait d’un plan social de près de 90 salariés sur une équipe qui en compte près de 130. C’est la première fois qu’un quotidien français déciderait d’arrêter son édition papier au profit d’une édition numérique.

Cette décision n’était qu’une perspective qui planait parmi d’autres depuis quelques mois. Après plusieurs tentatives de relance du journal, Alexandre Pugachev, le jeune propriétaire russe venu au secours du titre en 2009, songeait à en faire un journal du soir comme Le Monde, à le transformer en tabloïd trash ou à en faire un hebdomadaire. Sous le poids de la dette – le journal qui a perdu 32 millions d’euros en 2010, supporte des pertes de 2 millions d’euros par mois – c’est la solution de la disparition de l’édition papier qui a été décidée afin de stopper l’hémorragie.
France Soir avait été placé sous procédure de sauvegarde en août dernier après plusieurs lancements de nouvelles formules. Alexandre Pugachev qui a souvent réaffirmé sa détermination sur la relance du titre, a lui-même régulièrement réapprovisionné les comptes du journal à hauteur de près de 100 millions d’euros pour le dynamiser. Le journal est vendu à 70 000 exemplaires aujourd’hui contre 20 000 exemplaires en 2009. Il avait connu son heure de gloire dans les années 70 en s’imposant comme un grand quotidien national populaire avec un million d’exemplaires vendus chaque jour.

France Soir était donc absent des kiosques ce mardi et les employés s’opposent à l’option envisagée par le jeune dirigeant. L’annonce officielle des décisions prises sur l’avenir du titre seront faites ce vendredi lors d’un comité d’entreprise extraordinaire. Reste à savoir si elles seront validées par le Tribunal de Commerce de Paris. Si ce n’était pas le cas, le journal serait placé en liquidation judiciaire en attendant… un nouveau repreneur.