« L’affaire Nabilla » suscite de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux

Plus qu’un phénomène, les réactions suscitées par « l’affaire Nabilla » sur les réseaux sociaux caractérisent les effets d’emballement 2.0.

PHOTO : ERIC FEFERBERG / AFP

PHOTO : ERIC FEFERBERG / AFP

Soupçonnée d’avoir poignardé son compagnon durant la nuit du 6 au 7 novembre, Nabilla est placée en détention provisoire depuis la nuit du 8 au 9 à la maison d’arrêt de Versailles. La jeune femme est mise en examen pour « tentative d’homicide volontaire ». La victime est sortie d’hôpital mercredi dernier.
Cette affaire suscite de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Humour, haine, soutien ; souvent proche du dérapage, les internautes ne mâchent pas leurs mots.
Sur la page « Nabilla Benattia », les fans défendent leur idole:

 

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Sur twitter, certains utilisateurs sous pseudonyme tournent le fait divers en dérision, jusqu’à la désinformation:

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Certains messages postés sont d’une violence inouïe:

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Des utilisateurs s’indignent cependant du lynchage dont la jeune femme est l’objet sur les réseaux sociaux depuis plus de deux semaines:

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Mais que révèle cet emballement?
Les réseaux sociaux, et plus largement internet, s’inspirent d’une idéologie datant de 1942. Selon Norbert Wienner, mathématicien dont les recherches sont à l’origine de la science cybernétique, seule une communication développée permettait de lutter contre des phénomènes d’entropie. Cette idée fut cependant vivement contestée par de nombreux universitaires, dont Philippe Breton dans son ouvrage L’utopie de la communication. Selon l’enseignant, l’idéologie de communication, dont les réseaux sociaux sont une manifestation, peut créer des effets inverses; l’actuel emballement sur les RSN en est représentatif.

Tristan Sicilia