Vincent Perrot fête les 40 ans de «Stop ou Encore »

Lire l'interview

C’est l’émission phare du week-end sur RTL (9h30/11h30), elle passe cette saison le cap des 40 ans. Une légende dans la radio ! Pour fêter ça, son animateur Vincent Perrot a accepté d’être notre invité afin de commenter l’histoire et le succès presque inattendu de cette émission.

vincent perrot sur RTL

Coulissesmédias : « Stop ou encore » vient de fêter ses 40 ans. Cette émission a résisté à tout. Comment expliquez-vous cette longévité ?

Vincent Perrot : Elle a résisté à toutes les concurrences, à tous les Directeurs de programmes… L’explication est assez simple : quand un concept arrive à tenir en une phrase, c’est déjà qu’à priori, c’est un bon concept. Un concept qui s’énonce clairement peut arriver à tenir le temps. A l’âge de 7 ou 8 ans, j’écoutais « Stop ou encore », j’avais dans l’idée un jour de faire de la radio mais je n’osais même pas imaginer pouvoir faire une émission comme celle-ci. C’est Fabrice qui l’animait à cette époque là. Et je crois que quand on est à l’écoute de l’air du temps et qu’on sait faire évoluer les choses tout en conservant ce qui en fait son succès et son efficacité, on peut se retrouver 40 ans plus tard aux commandes de l’émission. Des choses ont changé mais la promesse « on vous fait écouter la musique que vous voulez et si ça ne vous plait pas, on arrête », elle, n’a pas changé. Et ça fonctionne au delà de nos espérances puisque cette année, nous avons
réalisé des records d’audience historiques.

Coulissesmédias : Si on remonte un peu le temps, comment est née cette émission ?

Au début, l’idée consistait à faire des mini récitals. A cette époque là, on jouait sur la longueur. Quand ça marchait, on passait quasiment la matinée complète avec un même artiste. C’était une époque où on prenait certainement plus le temps de vivre. C’est parti d’une envie de mettre à l’honneur des artistes populaires en faisant participer l’auditeur jusqu’à ce qu’il ait la décision finale. Les temps changent et à un moment donné, il faut varier. Les gens ont envie d’écouter des artistes très différents et de se balader dans toutes les musiques. Dans l’histoire du « Stop ou encore », il y a eu des exceptions où il était dit « on garde le même artiste jusqu’à ce que vous l’arrêtiez ». ça a été le cas pour Michel Sardou qui a lui même appelé pour arrêter. Au bout de cinq heure, il ne pouvait même plus s’entendre !

vincent perrot animateur RTL

Coulissesmédias : Quels sont les artistes qui ont enregistré des records dans « le Stop ou encore » ?

Michel Sardou, Johnny Hallyday. A un moment donné, il a fallu arrêter parce que c’est tout juste s’il y avait assez de disques et de chansons pour pouvoir continuer. Ce sont vraiment des exceptions. Evidemment, il y a les enfants chéris des auditeurs de RTL depuis des années : Claude François, Francis Cabrel, Goldman… Il y a tous les artistes qui ne sont jamais tombés, qui n’ont jamais été mis en péril ou qui n’ont jamais été mis en dessous de 80% d’encore avec des centaines d’appels à chaque fois ! Ce sont vraiment les piliers mais avec le temps, les gens ont eu envie d’écouter un panel beaucoup plus large. Les goûts des auditeurs se sont beaucoup élargis et aujourd’hui, on a des tubes anciens, de jeunes artistes et des chansons nouvelles. C’est ce qui fait aujourd’hui l’intérêt de cette émission : on y entend absolument tous les styles de musique.

Coulissesmédias : L’émission fait donc vendre des disques ?

Je pense que non seulement, elle fait vendre mais de plus en plus, elle fait télécharger. Il y a un public extrêmement large qui va de l’étudiant à la personne âgée. Et, ce qui est intéressant, c’est que ça ne fait pas vendre que des nouveautés. Cela fait aussi vendre des compils, les fonds de catalogue. Je crois que parfois cette émission donne envie d’approfondir un artiste au delà des tubes évidents. J’aime bien passer la chanson un peu moins connue, la face B, une version live particulièrement époustouflante, une chanson plus ancienne…Et souvent, ça interpelle et ça fait réagir car, n’oublions pas, le samedi et le dimanche, l’auditeur a un rythme de vie différent.

vincent perrot

Coulissesmédias : Vous, comment-êtes vous arrivé dans cette émission ?

J’étais sur RTL depuis plusieurs années. J’animais une quotidienne. Et, comme je commençais à faire beaucoup de télévision et que j’avais des emplois du temps de plus en plus chargés, j’avais fait part de mon envie de passer au week-end au Directeur de programmes de l’époque qui était Alain Tibola. Et on a pensé à moi au moment du départ de Julien Lepers.
C’était en même temps une envie et un besoin qui se faisait sentir par rapport à mon emploi du temps.

Coulissesmédias : Et votre arrivée à RTL était liée à Philippe Bouvard…

A Philippe Bouvard et Philippe Labro. Grâce à Philippe Bouvard, je suis entré dans « les Grosses têtes » avant d’arriver sur RTL. A l’époque, Monique Le Marcis qui était la Directrice des programmes m’avait à l’oeil depuis plusieurs années. Madame Monique Le Marcis qui était la patronne des variétés… Elle m’avait vu à Radio France Limoges et à l’époque elle avait jugé que je n’étais pas assez mûr pour l’antenne de RTL. Et quand j’ai fait les « Grosses têtes », j’ai eu besoin d’interviewer Philippe Labro par rapport à Jean-Paul Belmondo pour un livre que je faisais sur « l’action et les cascades au cinéma ». Monique s’est occupée du rendez-vous. Et à l’issue de mon interview, Labro m’a dit « A bientôt Vincent ». Quinze jours plus tard, on m’a appelé pour remplacer Jean-Pierre Foucault pendant ses vacances. Tout s’est bien passé. Et un jour, pendant ce remplacement de quinze jours, Philippe Labro m’a proposé de rejoindre la station. Mon rêve de gosse devenait réalité (lire l’intégralité en PDF)…

Propos recueillis par Mickaël ROIX.

Photos : Fred Bukajlo / Abaca Press pour RTL.

Lire l'interview