Sylvère-Henry Cissé

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« La radio est mon premier métier »

La matinale, il la connaît. Il est l’un des intervenants de « La matinale de Canal+ » tout au long de l’année. A la radio, il l’a présentée sur d’autres antennes il y a quelques années. Cet été, Sylvère-Henry Cissé officie sur Europe 1. Entre 4h30 et 6h30, il est comme un poisson dans l’eau…

Coulissesmédias : Vous avez un job un peu particulier cet été sur Europe 1. C’est vous qui gardez la maison entre 4h30 et 6h30. C’est une proposition que vous espériez ?

Sylvère-Henry Cissé : Je ne peux pas dire que je l’espérais parce qu’elle m’est tombée dessus par hasard. Un jour, j’ai reçu un coup de fil d’un dirigeant d’Europe 1 qui me disait qu’ils souhaitaient me confier cette tranche pour l’été. J’ai accepté avec grand plaisir parce que la radio est mon premier métier. Et, je voyais dans cette proposition, le plaisir de revenir momentanément à la radio.

Que représente Europe 1 pour vous ?

D’abord, de vagues souvenirs d’enfance. Sinon, des souvenirs d’adolescent à travers des émissions que j’écoutais telles que Gonzague Saint-Bris, le hit-parade de Jean-Loup Lafont avec des tas de découvertes musicales, les émissions d’Yves Bigot, les jeux avec les frères Rouland et Pierre Bellemare. Et puis, un moment particulier pour moi : ce sont les autocollants Europe 1 dans le cadre des « Europe Stop ». C’était la première station qui personnalisait les autocollants avec les portraits des animateurs. Il y avait un lien tout à fait naturel avec cette station. Les émissions étaient incarnées à travers les autocollants. Et puis, il y a la fantastique découverte d’une émission que l’on appelait pour la première fois « la matinale », présentée à l’époque par Jean-Luc Delarue. Je crois que c’était un cas unique à l’époque parce qu’il avait gagné 500 000 auditeurs en une saison ! Dans le même temps, on basculait dans un ton nouveau à l’antenne qui est celui d’aujourd’hui. Pour moi, il était tout à fait naturel de venir vers cette radio en acceptant la proposition d’Europe 1.

Et vous n’êtes pas un débutant…

Mes premiers pas sérieux remontent à 1982 en radio associative dans le Nord de la France. Ma première radio professionnelle, c’est Radio Temps-Libre à Lille en 1984, la radio de Séguéla avant qu’elle ne soit transformée en Hit FM. Ensuite, il y a eu la création du réseau FUN avec la bande de fous furieux du côté de Montpellier. J’ai eu la responsabilité des programmes de Fun Grenoble, Fun Rhône-Alpes, puis les locales de Radio France en 1987, Radio Bleue en 1989 tout en continuant de travailler sur les locales, France Inter en 1992, j’ai présenté la tranche du matin pendant trois ans sur RFI à partir de 1993. Et en 1997, j’ai rejoint la télé.

Cette pré-matinale est dans la continuité de celle de l’année…

Les radios créent de moins en moins de ruptures l’été. Il fut un temps où les radios faisaient l’erreur de changer tous leurs programmes en pensant que tout le monde était à la plage. Les vacances sont de plus en plus tôt et il y a des gens qui ne partent pas en vacances. La vie continue pour eux. Le travail et le rythme habituel continuent. Donc, moi, je suis pour cette continuité et je pense qu’il faut continuer à conserver les habitudes des auditeurs. Nous menons tout cela avec un travail de proximité. Je fais régulièrement des points sur l’émission avec Pierre-Marie Christin qui est le Directeur de l’info mais aussi avec Eric Angioletti puisqu’il y a une petite partie animation dans l’émission.

Vous dites « je suis de passage ». Or, Philippe Balland (Directeur des programmes, ndlr) indique dans la presse que si votre essai est concluant, vous risquez de le voir se transformer…

Déjà, c’est concluant (rires) et j’ai un contrat actuellement avec Canal+. Je remercie d’ailleurs Rodolphe Belmer de la confiance qu’il m’accorde (directeur général de Canal +). Je ne vais pas trahir sa confiance. A titre exclusif – parce que je peux vous dire que c’est un cas rare – il m’a autorisé à travailler cet été sur Europe 1 mais je rentre à la maison fin août. Ça me va très bien ! J’en profite pour tirer un grand coup de chapeau à Rodolphe Belmer et Alain Contrepas avec qui j’avance de jour en jour et avec qui j’ai ce bonheur intense de travailler.

Mon équilibre, ce serait de continuer à faire ce que je fais sur CANAL+ et de pouvoir venir picorer de temps en temps en radio

Et en aucun cas, vous ne feriez le choix de Marc-Olivier Fogiel, en quittant la télé pour la radio ?

J’ai une chance vraiment extraordinaire de travailler sur une chaîne exceptionnelle : CANAL+ dans une émission de prestige qu’est « la matinale » avec une présentatrice qui est une amie, Maïtena Biraben et avec une équipe de copains et de chroniqueurs avec lesquels je m’éclate…Il faudrait vraiment qu’il y ait quelque chose qui soit au dessus de « la matinale » de CANAL+ et pour l’instant, je suis bien où je suis. En plus, j’ai signé un contrat et il est fait pour être respecté.

Est-ce que vous avez un rêve en terme de carrière ?

A 49 ans ! Mon équilibre, ce serait de continuer à faire ce que je fais sur CANAL+ et de pouvoir venir picorer de temps en temps en radio. J’aime l’instant radio. Mais c’est un rêve facilement accessible…

Du coup, vous pourriez être le joker officiel d’un journaliste à Europe 1 ?

Si on me laisse deux semaines de vacances…

Propos recueillis par Mickaël ROIX.

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