Pendant trois semaines, RMC Info vous fait vivre l’Euro 2012 avec une quarantaine de personnes mobilisées pour l’occasion.
François Pesenti, directeur général de RMC Sport nous dévoile les enjeux de cet événement, le dispositif RMC et tout ce que vous a réservé la radio sport.
Coulissesmédias : L’Euro 2012, c’est encore un grand événement sportif qui va faire le bonheur de RMC… Quels sont les grands rendez-vous de la radio ?
François Pesenti : C’est d’abord le matin avec des matinales spéciales Euro et des rendez-vous toutes les 30 minutes. Ensuite, c’est « l’intégrale Euro » de 16h à minuit soit huit heures d’antenne non stop tous les jours jusqu’au 1er juillet.
Coulissesmédias : Comment est conçue cette grande tranche consacrée au foot ?
François Pesenti : Elle se décline en 3 parties : il y a d’abord « l’avant match » avec Luis Fernandez et son équipe à partir de 16h où l’on retrouve une équipe de consultants parmi lesquels des personnalités comme Grégory Coupet, Ali Benarbia, Jean-Michel Larqué, Eric Di Meco ou encore Olivier Dacourt et tout un ensemble de correspondants dans tous les grands pays de foot qui interviendront également au quotidien pour donner les dernières infos sur leur sélection et ce qui se passe dans leur pays et puis les reportages et les interventions de la dizaine d’envoyés spéciaux de la station sur l’Euro puisqu’on a sur place deux studios. L’un étant installé à Donetsk avec l’équipe de France, l’autre installé à Varsovie pour le suivi des autres matchs et puis, on a une troisième équipe dans l’Ouest de l’Ukraine.
Ensuite entre 18h et 22h : les matchs. Priorité au direct, les 31 matchs sont proposés en direct et ensuite à partir de 22h40 et jusqu’à minuit « l’After Foot spécial Euro » avec Gilbert Brisbois et les habituels Roland Courbis, Jean-Michel Larqué, Daniel Riolo et d’autres qui vont débriefer les matchs avec les auditeurs.
La nouveauté, c’est que le suivi des 31 matchs pourra faire l’objet de couvertures un peu différenciées. Il y a des matchs que l’on fera de manière plus classique en intégralité comme l’équipe de France et toutes les plus grandes affiches et puis, des matchs qu’on suivra en fil rouge avec autour, des commentateurs, des consultants, des correspondants qui amèneront une dimension talk qui ira un peu au delà du match parce qu’à 18h, diffuser un « Pologne – Grèce », ce n’est pas forcément aussi intéressant que si c’était un « Italie – Espagne ».
Pendant ces matchs là, on aura un suivi en direct avec nos envoyés spéciaux mais aussi une discussion autour de la rencontre avec les personnalités de l’antenne qui pourront analyser le match en direct, évoquer des angles concernant le football des deux équipes qui sont sur le terrain ou même évoquer le match suivant, l’actu de l’équipe de France, bref, proposer une émission qui soit intéressante pour le plus grand nombre en fonction de l’intérêt du match.
Coulissesmédias : RMC tient ses promesses d’expertise, de décryptage et de direct…
François Pesenti : Oui. D’ailleurs, l’interactivité prend encore une nouvelle dimension. Au delà des auditeurs qui peuvent intervenir à l’antenne notamment dans l’avant match et l’après match, on injecte aussi sur l’antenne la présence des réseaux sociaux. Aujourd’hui, l’interactivité se joue aussi beaucoup sur les réseaux sociaux ou en même temps que les gens suivent le match à la radio ou à la télévision : ils commentent et participent sur les réseaux sociaux. Donc, nous aurons en permanence à l’antenne pendant ces huit heures un animateur qui sera en connexion avec les réseaux sociaux, les comptes de RMC Sport mais aussi d’autres comptes de joueurs, d’autres médias, d’autres fans et qui relayeront tout ce qui se passe au niveau des réseaux sociaux autour du match en cours et qui eux-même Twitteront ou enverront sur Facebook des messages, des infos sur ce qui se passe à l’antenne de manière à créer un lien entre l’antenne et toute l’écoute et le suivi interactif des matchs.
Coulissesmédias : En quoi vous vous différenciez des autres offres radios ?
François Pesenti : L’exhaustivité. Quand les autres radios généralistes prennent l’antenne après 20h, à des horaires un peu moins stratégiques pour la radio, RMC met le sport dès 16h comme elle l’a fait toute l’année. La tranche16h-20h est un carrefour très stratégique pour la radio et la force du spécialiste du sport que nous sommes par rapport à des généralistes, c’est de pouvoir consacrer des tranches stratégiques au sport pour pouvoir le proposer en intégralité.
Et la deuxième différence, ce sont les personnalités de RMC puisqu’on a constitué une équipe de personnalités, de consultants, extrêmement fournie et très présente sur l’antenne. C’est une équipe unique à la radio parce que l’on sait que sur RMC, les gens viennent suivre un événement. C’est d’abord le réflexe RMC pour savoir ce qui se passe en temps réel mais ils viennent aussi par qu’ils ont un rendez-vous avec des personnalités, c’est l’échange, l’interactivité… L’expertise de ces personnalités qui va être mise en valeur dans les avant et après matchs mais aussi désormais pendant les matchs de manière à pouvoir décrypter en temps réel et amener de la valeur ajoutée au delà des commentaires tout au long des rencontres.
Coulissesmédias : Le foot et plus particulièrement un Euro ou un mondial, c’est toujours bon pour les audiences en radio ?
François Pesenti : Le foot est la locomotive de notre audience sport. L’après Knysna a été compliqué parce qu’il y avait une sorte de désamour du public pour ce qu’est la vitrine majeure du foot, c’est à dire l’équipe de France. On se rend compte depuis six mois que les choses sont en train d’évoluer, on a des mesures d’audience qui sont très encourageantes sur le foot, je crois que c’est confirmé par les dernières audiences télé de l’équipe de France. Ce qui laisse à penser que les gens ont enfin mis derrière eux la mauvaise impression qu’ils avaient eu de Knysna. Ils ont pris conscience qu’il y a une nouvelle génération, un nouvel état d’esprit. Le football semble retrouver une image positive. Après, il est évident que la suite dépendra du parcours et surtout de l’attitude que montreront les bleus pendant l’Euro parce qu’en terme d’images, ils jouent très gros.
Coulissesmédias : Justement, quel est votre sentiment sur le plan de com de l’équipe de France ?
François Pesenti : Je pense que ça part d’un bon sentiment. La Fédération de Football s’est rendue compte qu’il était très important de rétablir son image mais l’essentiel n’est pas là. Ce sera l’attitude des joueurs, du staff, de tous les gens qui portent le maillot de l’Équipe de France dans les temps forts de la compétition qui prouvera s’il y a eu un travail de fond réalisé en coulisses et s’il y a eu une prise de conscience de la part des joueurs, de leur encadrement du fait qu’ils représentent un pays, un maillot, des valeurs qui parlent au grand public. C’est dans les moments forts des matchs qu’on verra finalement si cette prise de conscience a eu lieu, si les choses ont vraiment évolué et s’ils ont enfin pris conscience de ce qu’ils représentaient lorsqu’ils portent le maillot de l’Équipe de France.
Toutes les opérations de communication, au début, elles sont utiles, elles sont sympathiques mais l’essentiel sera ce qui se passera dans les moments forts, dans les moments de vérité et c’est là qu’on verra si cette équipe est capable d’assumer ce qu’ils représentent et d’être digne, fidèle conforme aux valeurs qu’elle doit représenter car le public aura l’œil sur elle.
Coulissesmédias : Avez-vous des attentes particulières ?
François Pesenti : Pas vraiment. On sait, par expérience, que les clés d’un succès d’un événement pour le grand public, ce sont d’abord les résultats de l’Équipe de France. Si l’équipe gagne, obtient des résultats, le public sera derrière.
Deuxièmement, il y a l’état d’esprit qu’elle montrera. Si c’est une équipe qui mouille le maillot, si des joueurs se donnent à fond et si le public ressent que cette équipe donne tout, le bilan sera positif et puis troisièmement, c’est ce qui va se passer en terme de jeu sur l’ensemble de l’Euro, c’est important aussi parce qu’une compétition comme l’Euro ou le mondial donne le ton de l’évolution du football. Si on assiste à des matchs verrouillés et cadenassés, ce ne sera pas une très bonne pub pour le football. Et, on se pose des questions : dans quel état de fraîcheur arrivent les joueurs ?, dans quel état de préparation ?, est-ce que les entraîneurs ont eu assez de temps pour mettre leur tactique en place parce ce que se sont ces deux éléments là, la tactique et la fraîcheur qui seront déterminants et qui donneront du spectacle ou pas.
Si les joueurs sont crevés et que la préparation a été trop courte pour mettre les choses en place, on va voir des matchs cadenassés parce que chacun se retranchera derrière la défense, la non-prise de risque.
Ce qui est encourageant, c’est que si on a des équipes comme l’Espagne ou les Pays-Bas, voire l’Allemagne qui jouent avec les mêmes joueurs depuis plusieurs années et qui sur le plan tactique, ont mis en place des schémas de jeu intéressants, du football vivant mais la grosse incertitude c’est l’état de fraîcheur de ces joueurs. Dans quel état de fraîcheur seront Ronaldo, les stars espagnoles ou Néerlandaise après une saison surchargée et la manière avec laquelle ils sont sollicités par leur club.
Coulissesmédias : Avec l’arrivée de BeIn Sport, Al Jazeera fait une razzia sur les droits sportifs. Bien qu’il soit télévisuel, redoutez-vous ce nouveau concurrent ?
François Pesenti : Le marché de la radio est très différents de celui de la télévision. Le sport est beaucoup moins présent à la radio qu’à la télévision où il est devenu un enjeu très important.
A la radio, on est dans le domaine privé, on doit faire de l’audience pour avoir des parts de marché pour vivre de nos rentrées publicitaires. On est par essence gratuit et grand public.
L’arrivée d’Al Jazeera, la concurrence qui existe dans la télévision payante et en quelque sorte la privatisation de plus en plus du football sur des offres payantes va contribuer à légitimer le rôle de la radio. On n’est pas une alternative à la télé, on est une offre complémentaire surtout avec l’éclatement des soirées de ligue 1 notamment tout au long du week-end .
Il y a une double opportunité pour RMC en l’occurrence, étant une radio qui s’est spécialisée dans le sport et qui y consacre notamment tout le week-end, RMC pourra proposer l’ensemble des matchs sans se soucier des horaires.
Coulissesmédias : BeIn Sport est partie pour durer ou pourrait-elle suivre le modèle de Cfoot ou Orange Sport ?
François Pesenti : Cela dépendra de la ténacité des dirigeants de BeIn Sport et de la façon dont ils veulent s’instaurer dans la durée. Si dans deux ans, les dirigeants Qataris de QSI disent « on ferme BeIn Sport car ce n’est plus dans nos stratégies », on vivra la même chose qu’avec Cfoot ou Orange sport.
Si BeIn Sport s’installe dans la durée, on aura un marché qui s’équilibrera auprès de deux acteurs importants, il y aura une vraie concurrence sur ce marché et ce sera une bonne nouvelle pour le football français. Cette concurrence générera un bon niveau de montants des droits sportifs et donc une bonne rémunération notamment pour la ligue1, la top 14 et les championnats professionnels français.
Coulissesmédias : Parlons de la finale de cet Euro 2012. Un pronostic ? Interdit de citer l’Espagne…
François Pesenti : Moi, je dirais plutôt les Pays-Bas. Je pense que l’Espagne est un peu sur le déclin avec des stars vieillissantes ou fatiguées alors que les Pays-Bas ont toujours une très belle génération qui n’a encore rien gagné. Et je pense qu’une équipe qui n’a jamais rien gagné aura encore plus faim et saura plus facilement oublier la fatigue qu’une équipe qui a encore beaucoup de titres derrière elle. Donc, les Pays-Bas me paraissent être l’équipe qui pratique le meilleur football avec l’Espagne et je pense que la France peut être un outsider intéressant.
Coulissesmédias : Pour terminer, un mot sur la prochaine saison de RMC. Des nouveautés ?
François Pesenti : On n’a pas encore écrit complètement le dispositif pour la rentrée et je dois dire que ce que l’on met en place pour l’Euro nous servira un peu de test pour voir ce que l’on va pérenniser à la rentrée.
Il y a un petit truc que l’on va tester sur l’Euro et que l’on voudrait bien poursuivre à la rentrée, c’est Julien Casar, l’humoriste qui œuvre au sein de Canal + dans Action Discrète, qui est quelqu’un qui vient de temps en temps dans l’After. Il intervient à l’antenne au quotidien entre 23h et minuit dans l’After et si la formule fonctionne bien pendant l’Euro, il aura sa place au quotidien tout au long de la saison prochaine. Cela fait partie des choses que l’on teste sur l’événement que constitue l’Euro 2012.
Propos recueillis par Jean Laurent Pélissier
Photos : Visual Press Agency
Hatem Ben Arfa est revenu sur ses ambitions en Bleu, alors que son Euro 2012 a viré au fiasco et que l’incident avec Laurent Blanc lui colle toujours à la peau, il a voulu dissiper toutes les craintes. S’il est sélectionné, il ne fera pas de vague. Quel que soit son rôle dans le groupe.
Concernant la diffusion des matches de l’euro 2016, j’ai lu dans cet article : http://bitl.li/y1Utc qu’il y aura 29 matches qui seront diffuser par TF1, alors que dans le site officiel de la chaine j’ai vu que 11 matches, je ne comprends plus rien !!