Patrick Roger (SUD RADIO) : « Nous ne voulons pas être un petit RMC »

Plombée par plusieurs années de difficultés, Sud Radio s’est offert un nouveau lifting depuis septembre. Au menu :  nouvelle grille, nouvelles voix et nouvelle ligne éditoriale. Patrick Roger qui a endossé le costume de directeur général de cette station, nous en dit plus sur cette métamorphose.

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Coulissesmédias : Vous êtes depuis le début de la saison à la tête de Sud Radio. Quel état des lieux avez-vous fait ?

Patrick Roger : C’est une radio qui est dans une phase de transition. Après des déboires il y a quelques années et des périodes difficiles, Didier Maïsto, le Président du groupe Fiducial Médias, a décidé d’un nouveau plan de relance. Ce dernier passe par une nouvelle grille, avec une véritable identité, un plan de développement avec plusieurs échéances sur les prochaines années. Et, concernant ce que j’ai trouvé en arrivant, c’est avant tout un enthousiasme et une envie de se lancer dans une nouvelle aventure avec un véritable défi et le challenge de se positionner avec une nouvelle offre éditoriale dans le paysage des radios.

Coulissesmédias : Vous avez lancé une grille complètement repensée avec beaucoup de nouvelles voix. Quelle est votre promesse ?

Patrick Roger : Qu’il y ait une parole libre mais maîtrisée et contrôlée pour qu’on ne soit pas dans un robinet d’eau tiède. L’idée, c’est qu’on puisse dire des choses. Dans beaucoup de médias, on était plutôt dans un « politiquement correct ». Nous, nous voulons que toutes les opinions s’expriment et nous souhaitons mettre tous les sujets sur la table sans avoir peur et sans à priori. Je pense que Brigitte Lahaie correspond parfaitement à cette volonté éditoriale. Elle connait son sujet pour l’avoir fait pendant 15 ans à RMC, elle a des compétences d’écoute qui sont formidables. Je la connaissais en tant qu’auditeur, je l’ai découverte en tant que personnalité et je trouve qu’elle correspond parfaitement à ce que l’on veut faire. Il y a également Valérie Expert pour un débat d’Expert, André Bercoff avec « Moi Président » chaque soir entre 18 et 19h, qui choisit un angle sur les grands sujets de la Présidentielle pour le traiter en profondeur… On souhaite vraiment entendre la ou les voix des français sur cette antenne. Nous allons chercher l’auditeur qui contribue à enrichir le débat. Ce n’est pas du tout, comme on peut le dire, le café du commerce parce qu’il y a une volonté de construire des choses ensemble. Bercoff, par exemple, va construire un programme présidentiel à partir des thèmes qu’il aborde au quotidien avec ses experts et les auditeurs. Il y a dans chacun de nos programmes, un lien très fort avec les auditeurs.

Coulissesmédias : C’est donc la nouvelle marque de fabrique de Sud Radio ?

Patrick Roger : Oui, complètement. C’est la voix des Français. La volonté d’oser dire les choses.

 Coulissesmédias : Parlons de votre matinale…

Patrick Roger : Notre matinale est très dynamique et offre un renouvellement par rapport à l’ensemble des matinales qui existent aujourd’hui. On y retrouve quelques signatures : Denis Jeambar, Vincent Hervouet, Eric Naulleau… On a couplé avec Public Sénat pour avoir une interview politique à la fois à la radio et à la télé avec des journalistes de Sud Radio qui interviennent. Et, particularité : on a misé sur quelqu’un de jeune pour incarner notre grand matin : il s’agit de Dimitri Pavlenko, âgé de 35 ans et qui progresse très vite.

Coulissesmédias : Les auditeurs de Sud Radio étaient un peu embrouillés depuis le lancement de la fréquence parisienne… En voulant devenir une « nouvelle généraliste », ne voit-elle pas un peu trop grand ?

Patrick Roger : Nous restons modestes et dans notre couloir par rapport aux autres radios généralistes. Aujourd’hui, nous partons de très loin et il est évident qu’on ne court pas dans la même catégorie qu’une radio qui est à 10 points d’audience. En revanche, je pense que dans ce que l’on peut proposer à l’antenne, nous n’avons pas à rougir et loin de là, bien au contraire. Nous sommes en train de développer un programme de qualité qui nous permettra de rivaliser même si en termes d’audience, c’est beaucoup plus difficile. Si on a fait appel à moi et d’autres personnes qui sont reconnues dans la profession, c’est pour essayer d’aller beaucoup plus loin et beaucoup plus haut.

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Coulissesmédias : Son format populaire de la grande époque ne pouvait plus exister ?

Patrick Roger : Le format demeure populaire. Contrairement à beaucoup, j’aime le terme « populaire ». Ce qui a toujours été mon fil conducteur, c’est le fait de m’adresser à tout le monde, que ce soit à ma concierge ou au chef d’entreprise et d’être capable d’être compris de la même manière par ces personnes. Et de leur expliquer l’information, les enjeux et l’évolution de notre société. Il y a une forme de mission de service public même si nous sommes une radio privée.

Coulissesmédias : Mais peut-on rester populaire sur des programmes d’information et de débats ?

Patrick Roger : Tout le monde a envie de parler des grands sujets. On le voit aujourd’hui à travers ce qui se passe dans notre société. Tout le monde a un avis, tout le monde a envie de s’exprimer et d’être entendu. Et on ne veut pas en permanence entendre les mêmes. Donc, notre mission est de répondre aux attentes des auditeurs et d’être, si possible, populaire.

 Coulissesmédias : En écartant le divertissement…       

Patrick Roger : Il y en a moins mais il existe. Dans la tranche 19h/22h, on est beaucoup plus sur du divertissement. « Le loft music» (20h) est une émission de divertissement autour de la musique. Dans les autres moments de la journée, je reconnais que nous sommes moins dans le divertissement dit « classique ».  Il y a « Les clés d’une vie », l’émission de Jacques Pessis à 17h qui fait des récits avec des personnalités. On retrouve l’esprit des récits populaires tel qu’on le fait à la radio.

Coulissesmédias : Vos prédécesseurs ont eux-aussi essayé de faire de Sud Radio une nouvelle généraliste. Pourquoi ça n’a pas marché ?

Patrick Roger : Je ne sais pas s’il y avait cette volonté que nous avons, de la part des actionnaires de l’époque. Y-avait-il un désir profond de devenir une nouvelle généraliste ? ça a échoué assez vite, on l’a vu. Ce qui nous donne l’envie de nous lancer dans une nouvelle aventure. Je suis persuadé qu’on va réussir.

Coulissesmédias : Comment définissez-vous Sud Radio à présent ?

Patrick Roger : Les auditeurs qui écoutent Sud Radio depuis la rentrée nous disent « Enfin, on a autre chose que ce que l’on nous propose sur Europe, RTL, Inter ou RMC » et qui sont par ailleurs, très bien faites. Sur Sud Radio, il y a un ton plus libre. Il y a des questions qui sont mises sur la table et qui sont peut-être abordées plus en profondeur. Tout n’est pas encore parfait, nous allons ajuster tout cela mais nous réussirons à trouver ce ton juste et une petite musique différente. Il y a déjà une nouvelle identité sur Sud Radio. Et notre grand challenge, c’est de faire venir des auditeurs pour qu’ils écoutent et découvrent le nouveau Sud Radio. Je suis étonné des premiers retours que nous avons parce qu’ils évoquent une vraie différence avec ce qui existe. Même Brigitte Lahaie se sent complètement renouvelée. Elle fait la même chose que sur RMC mais elle ne le fait pas tout à fait de la même manière. Elle est dans une nouvelle ambiance, une nouvelle atmosphère et elle ressent déjà des ondes très positives. Et du coup, elle a un autre ton et une autre façon d’aborder ses émissions.

Coulissesmédias : On a souvent comparé Sud Radio à RMC, ça vous agace ?

Patrick Roger : On essaie vraiment avoir notre identité. Dans celle-ci, il peut y avoir des choses qui ressemblent à RMC, à RTL…Clairement, nous ne voulons pas être un petit RMC. Nous sommes sur du débat d’actualité mais nous n’avons pas la même façon d’aborder les choses. Nous voulons vraiment nous distinguer notamment avec notre façon nouvelle d’aborder les débats. Nous ne courons pas après RMC.

 

Coulissesmédias : Même quand vous recrutez Brigitte Lahaie, lâchée par RMC ?

Patrick Roger : C’est le jeu des transferts. Moi-même, je suis passé par France Info, Inter, Europe 1… Je pense que j’apporte des briques de tous les endroits où j’ai pu passer précédemment. Partout, on a des manières différentes de travailler, d’aborder l’actualité, d’aborder la radio et j’essaie de transmettre tout cela aux équipes.

Coulissesmédias : Au moment du lancement de sa fréquence à Paris, Sud Radio souhaitait séduire les sudistes à Paris. Aujourd’hui, qui sont les auditeurs de Sud Radio ?

Patrick Roger : On s’adresse au plus grand nombre. On s’adresse toujours aux gens du sud c’est-à-dire de Biarritz à Nice en remontant jusqu’à Clermont Ferrand, zone où nous avons des fréquences. Il faut donc ajouter l’Ile de France sans viser essentiellement les gens du sud.  Quand vous écoutez, vous remarquerez que l’antenne n’est pas forcément marquée par des accents sudistes dans le traitement de l’actualité. Nos auditeurs sont majoritairement des plus de 30 ans. Mais, je trouve que la barrière générationnelle est aujourd’hui un peu tombée. On peut être aussi jeune à 70 ans qu’à 30 ans notamment dans l’état d’esprit par la transformation de la société, l’espérance de vie plus longue, etc…Il y a aussi de plus en plus de façons de s’informer donc de pouvoir réfléchir ou d’échanger. On peut avoir de nouvelles vies tout au long de sa vie et, du coup, je pense qu’il ne faut pas cibler un public précis même si le public qui va nous écouter sera sans doute des 40/80 ans. Aujourd’hui, on peut s’adresser de la même manière aux gens qui ont 80 ans et 30/40 ans. Ce qui est moins le cas avec les ados qui ont de nouvelles façons de raisonner, qui ont été biberonnés à de nouveaux médias et qui vivent dans un nouvel univers.

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Coulissesmédias : La radio est un média qui évolue en douceur. Avec ce vaste chantier, vous allez avoir besoin de temps parce qu’il faut construire avant de séduire et de fidéliser. Fiducial vous laisse combien de temps pour réussir ?

Patrick Roger : On ne s’est pas arrêté sur une durée précise. C’est vrai, il faut du temps pour construire, mais aujourd’hui, tel que je l’entends à Sud Radio, il y a un esprit d’entreprise, un esprit « commando » pour avancer. On a tous envie  donc du coup, la construction se fait beaucoup plus rapidement. Après, pour obtenir des résultats, il y a plusieurs variables. Il y a celle du bassin d’audience. Forcément, si on veut être une radio nationale, il faut de nouvelles fréquences pour pouvoir élargir ce bassin. Et puis, il y a de nouveaux moyens de diffusion que ce soit RNT ou 4 et 5G qui permettront d’étendre notre zone de diffusion partout. Ce qui a changé en radio, c’est qu’il y a toujours un attachement mais une fidélité un peu moins forte qu’auparavant. On va zapper davantage et consommer différemment, notamment avec Internet.

 

Coulissesmédias : Le renouvellement de la grille s’est fait avec quelques grands noms (Brigitte Lahaie, Philippe Verdier, Eric Naulleau, Jean-Luc Petitrenaud, NDLR.) mais pas seulement…

Patrick Roger : Ce ne sont pas les noms pour les noms qui vont amener de l’audience. Ce sont les contenus. Je ne suis pas persuadé qu’il soit nécessaire d’aller sur une politique de starisation des antennes. Il faut aller vers des personnalités qu’elles soient connues ou pas, capables de porter du contenu. C’est cette valeur ajoutée qui fera la différence. Depuis l’an dernier, sur Sud Radio, nous avons Philippe David, que j’ai découvert personnellement. Il a 50 ans, il a été entrepreneur pendant 25 ans. Et, il a changé de vie parce qu’il aime l’information. Il a écrit des livres et a commencé à faire de l’antenne sur Sud Radio. On a décidé de lui confier une grosse tranche de 9h à midi et il a un potentiel exceptionnel alors qu’il n’est pas du tout connu dans les médias. Il pourra devenir un nom parce qu’il est capable de proposer des émissions avec du contenu très fort.

Coulissesmédias : Au niveau des audiences, quel est l’objectif ?

Patrick Roger : L’objectif, c’est de produire une antenne de qualité qui viendra ensuite rencontrer son public. Il faut du temps. Cela dit, compte tenu de ce que l’on propose, je serais quand même étonné et déçu si dans les mois qui viennent, on n’obtenait pas des résultats.

Coulissesmédias : A quel moment, pourrez-vous juger si le pari est réussi ou, au contraire, un échec ?

Patrick Roger : Nous le verrons à la fin de la saison. Nous devrions être capables de voir si notre grille tient la route. Nous essayons d’innover, d’être créatifs, d’aller sur des programmes assez percutants. Nous avons une offre – compte tenu de nos moyens – qui n’a vraiment pas à rougir. Si on n’augmente pas beaucoup dans l’immédiat le nombre de fréquences, je pense que l’on peut quand même accroitre notre audience. Nous avons un vrai savoir-faire et il faudra le faire savoir. Ça passera par une campagne de communication.

Coulissesmédias : Quel regard portez-vous sur l’avenir de la radio ?

Patrick Roger : J’écoute toutes les radios. Je trouve qu’il y a toujours une diversité très forte au niveau des généralistes mais aussi des musicales. En revanche, je trouve qu’il n’existait pas jusqu’à présent, ce qu’on est en train d’essayer de construire avec cette idée de proposer des thèmes en permanence et de les aborder avec acuité, sans parti prix, mais en disant clairement les choses sans avoir peur de la vérité. Souvent, on s’autocensure dans les médias. Je pense qu’il faut savoir maitriser sa parole sans se restreindre. La population pense souvent que la parole est bridée, c’est-à-dire qu’il y a une complicité des médias avec les politiques. Elle pense qu’ensemble, on verrouille le débat politique d’où l’émergence du Front National. On a l’impression que c’est ce parti qui dit les choses. Ce n’est pas vrai ! Il faut donc oser dire les choses et après, chacun se fait son avis. La radio est un média d’accompagnement assez formidable que l’on peut entendre partout. Aujourd’hui, il y a un renouvellement des médias avec la vidéo de plus en plus présente, l’émergence de la télé…L’offre a grandi, la télévision en direct a perdu beaucoup de sa valeur sauf pour quelques grands événements comme pour certains faits d’actualité – dramatiques le plus souvent, du foot ou de la politique. Mais à côté de cela, nous regardons de moins en moins la télévision dite « classique ». On regarde nos écrans de plus en plus sur les smartphones ou les tablettes et, déjà de moins en moins sur les ordinateurs. Dans ce contexte, la radio avec ses applis, est un média qui a encore beaucoup d’atouts surtout qu’on peut l’écouter en faisant autre chose. C’est moins le cas avec la télé.

Coulissesmédias : Les généralistes boudent les programmes de nuit. Pour marquer votre différence, vous pourriez lancer un programme après la redif de Brigitte Lahaie (22h/minuit) ?

Patrick Roger : Ce n’est pas d’actualité. Si déjà les programmes généralistes et y compris les chaînes de service public font de la rediffusion, vous imaginez bien que nous ne pourrons pas. Certes, il y a un public la nuit mais il y a un coût et nous n’avons pas des moyens extensibles en permanence. Ça ne peut pas être une priorité pour nous. En revanche, je pense que l’un des aspects positifs de rediffusions d’émissions la nuit, c’est que nous pouvons toucher les insomniaques ou les gens qui travaillent en journée. Et à partir du moment où ce sont des débats, ils ne sont pas marqués dans le temps.

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Coulissesmédias : Comment avez-vous vécu votre départ d’Europe 1 ?

Patrick Roger : C’est une page qui se tourne. Je suis resté six ans à Europe 1. J’ai laissé beaucoup d’amis, de relations professionnelles. J’ai beaucoup de très bons souvenirs et après avoir fait un peu toutes les tranches, il fallait que la page se tourne.

Coulissesmédias : Vous aviez envie de revenir vers un poste à responsabilités ?

Patrick Roger : En fait, je suis toujours partagé entre le désir de piloter des projets et celui de piloter des émissions que ce soit à la radio ou à la télé. J’aime bien essayer de construire des projets et donc d’aider les équipes, de me mettre au service des équipes pour porter des projets, incarner et faire un travail de journaliste, en l’occurrence d’être capable de porter des émissions à l’antenne. Et puis, il y a les rencontres, les envies, le désir de changement et le challenge qui peuvent aussi conduire nos décisions. Je suis parti parfois un peu vite pour me relancer sur de nouveaux challenges. Parfois, je suis resté plus longtemps. Il faut savoir enchaîner des expériences et ne pas vouloir « bouger pour bouger ». Quand on se sent bien dans un lieu et que l’on est capable de se renouveler dans une entreprise, on peut y rester et faire carrière. Quand on est dans des postes à responsabilités et d’antenne, il y a parfois de la personne concernée ou de l’employeur, des désirs de renouvellement et de changement. Dans ces conditions, il faut être capable de bouger. Je retrouve énormément de plaisir chez Sud Radio où il y a beaucoup à construire. En plus, il y a des ondes positives qui rendent ce challenge très excitant. Même si c’est une prise de risque, cela fait beaucoup de bien d’être capable de se relancer.

Coulissesmédias : Ce que l’on appelle de l’audace…

Patrick Roger : Oui, c’est la volonté d’aller de l’avant. Je pense que j’ai un esprit d’entrepreneur au fond de moi-même. C’est pour ça que j’ai fait beaucoup de choses en parallèle, comme ce livre sur le rugby (Gueules du rugby*, NDLR.) que l’on a fait de A à Z sans passer par un éditeur…J’aime ces projets audacieux. Durant les années 90, j’ai accompagné le développement et l’explosion de France Info en termes d’audience. C’était une aventure enrichissante. Quand j’ai rejoint Eléphant et Cie avec Emmanuel Chain, il y avait tout à construire. Il y avait beaucoup d’inconnues mais nous avions une volonté de construire. A BFM, ça a été la même chose. Quand je suis retourné à France Info, il fallait relancer la machine, sur Inter, il a fallu reconstruire la matinale. J’aime quand il y a des challenges qui se présentent. Je pouvais aller ailleurs mais le challenge de Sud Radio m’excitait.

Coulissesmédias : Votre avis sur la chaîne de télé France Info couplée avec la radio que vous avez dirigée ?

Patrick Roger : C’est un sacré défi pour l’ensemble du secteur public de travailler sur chaîne d’information qui aurait du démarrer sur France Télévisions depuis longtemps. Il y a eu beaucoup de retard. Maintenant, il faut trouver un positionnement. Ils ont trouvé un angle d’attaque pour traiter l’information. A présent, le plus difficile est devant. Il faut à la fois être capable de durer et se renouveler.

Coulissesmédias : Quand vous voyez les journalistes radio qui doivent aussi apparaitre à l’image, cela vous surprend ?

Patrick Roger : Aujourd’hui, on doit être davantage multimédia. Après, on doit avoir les conditions réunies. Et, je ne suis plus là bas pour voir si c’est le cas.

Coulissesmédias : En vrai passionné de rugby que vous êtes, sur Sud Radio, vous êtes gâté. Elle reste donc la radio du rugby ?

Patrick Roger : Il y a encore plus de rugby puisque depuis le début de la saison, nous couvrons la Pro D2 en direct le vendredi soir. Tous les matchs sont diffusés en direct. Et c’est encore une nouveauté Sud Radio sans oublier tous les autres matchs en direct, le samedi et le dimanche. Nous sommes la radio du rugby avec de grandes et belles signatures. Nous avons une équipe formidable et je crois qu’il faut garder cette couleur. Le football est peut-être un peu plus populaire mais il y a des chaînes qui le font déjà, donc, ça ne servait à rien d’aller sur ce créneau. Ce qui ne nous empêche pas de parler foot. En revanche, nous continuons à cultiver cet esprit rugby sur notre antenne. Les auditeurs comptent beaucoup sur nos rendez-vous. Il n’y a pas de dispositif équivalent.

* www.gueulesdurugby.com

 Propos recueillis par Mickaël ROIX.

Photos : Matthieu Munoz/coulissesmédias.