Nicolas Stoufflet (France Inter)

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« Le jeu des 1 000 euros, c’est un élément du patrimoine »

Nicolas StouffletLancé à la radio en 1958, « Le jeu des 1 000 euros » compte actuellement 1 300 000 auditeurs en moyenne. Un joli succès qui permet à France Inter d’être devant toutes les autres radios à la mi-journée (12h45/13h00). Quel est donc le secret de ce succès ? Pourquoi ce jeu, indémodable, est-il devenu une véritable « institution » ? Nous sommes allés à la rencontre de Nicolas Stoufflet, son présentateur, pour essayer d’en savoir plus.

Coulissesmédias : Comment expliquez-vous la longévité de ce jeu ?

Nicolas Stoufflet : Je pense qu’il n’y a pas d’explication unique à cette longévité qui, il est vrai, est quand même assez extraordinaire. Une émission de radio qui a 53 ans, c’est quand même assez unique. Je nesais  même pas si ça existe à l’étranger. Je pense qu’il y a d’abord une part de magie. Je crois que la force du jeu, c’est d’être une émission itinérante. Je le constate parce que je rencontre notre public et vraiment c’est ce que les gens me disent. Vous êtes la seule émission de radio
nationale qui dans son ADN, dans sa constitution même, est une émission qui va à la rencontre du public. C’est la base, c’est l’une des raisons d’être de l’émission. C’est très apprécié par les auditeurs et le public en général au delà de nos auditeurs puisqu’il y a des gens qui viennent aussi nous voir par curiosité. Cette proximité est forte, elle est réelle et naturelle. Elle fait partie de cet environnement du jeu. On ne peut pas nous reprocher d’être une émission parisienne. Et puis, il y a le caractère même du jeu. Henri Kubnick qui l’a inventé en 1958 a eu une idée de génie à mon sens puisqu’il a imaginé de faire poser les questions par les auditeurs. Et ça, c’est aussi quelque chose de très fort. On ne parlait pas à l’époque d’interactivité mais on peut dire qu’il a – de ce point de vue là – inventé
l’interactivité. Et puis, on a la chance d’être un jeu culturel. Il faut quand même remercier les différents directeurs de France Inter successifs, ils ont été nombreux depuis 1958. Ils ont tous maintenu ce jeu. Et, je crois quand même qu’un programme qui reste à la même heure contre vents et marées à 12h45, c’est vraiment un élément très positif parce que ça permet à l’émission de s’inscrire vraiment dans le paysage radiophonique et d’être un repère. Bien souvent, on écoute ce jeu d’une génération à l’autre. C’est aussi un jeu qui se renouvelle en permanence, sans en avoir l’air parce que finalement, il n’y a jamais eu de révolution dans l’émission mais au contraire, une évolution en douceur.

Coulissesmédias : C’est un jeu qui est écouté davantage en province ?

Nicolas Stoufflet : Finalement, c’est assez équivalent. Je regarde les audiences parce que Médiamétrie nous fournit des études assez précises et je dois dire que le jeu est aussi très écouté en Ile-de-France. Certes, en Ile-de-France à cette heure ci, les gens déjeunent moins chez eux mais beaucoup sont en voiture et puis on a aussi des retraités qui sont à la maison. Donc, on fait de l’audience en Ile-de-France. Et, chaque fois que l’on enregistre, je me rends compte qu’on y fait des salles pleines, à l’image de notre succès en province.

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