En 2008 nous vous avons présenté Lizzy Ling, lors d’une interview accordée pour la sortie de son premier album « Un tigre dans le bungalow ». C’est avec un grand plaisir que nous l’avons retrouvée aujourd’hui pour son second album « No simili » qui devrait l’imposer sur le devant de la scène musicale française.
Coulissesmédias : Nous nous étions rencontrés en 2008 pour la sortie de ton premier album « Un tigre dans le bungalow ». Cette fois, on se retrouve pour le deuxième « No simili ». Mais avant d’en parler j’aimerais revenir sur le premier, es-tu satisfaite des retombées, des ventes et de tout ce qu’il t’a permis de faire ?
Lizzy Ling : « Un tigre dans le bungalow » a fait son chemin et m’a permis une visibilité et une existence sur pas mal de medias. Il a ouvert une brèche et « No simili » en profite bien, les portes semblent s’ouvrir plus facilement. Quant aux ventes, disons que pour une autoprod, elles sont satisfaisantes.
Pourquoi l’avoir appelé « No simili » ?
La consonance m’amusait et l’idée d’authenticité… et le côté franglais aussi.
« J’avais envie d’un peu moins de douceur, de quelque chose de plus engagé musicalement, de plus musclé »
Pour un artiste, le deuxième album est toujours important car c’est avec celui-ci qu’il doit s’imposer, comment va-t-il être accueilli, selon toi ? As-tu peur ?
Pour le moment les medias sont au rendez-vous surtout la presse qui aime faire découvrir de nouveaux artistes. Je n’ai pas vraiment peur du jugement car nous
avons tous des sensibilités différentes et un avis contraire ne m’effraie pas. Je crois que c’est dû au fait que j’assume totalement cet album. Je l’ai réalisé et
arrangé (co-arrangé avec Lionel Privat sur 3 titres), écrit et composé dans sa quasi- totalité. Ça me renforce bien plus que ça ne me fragilise. Ça crée une espèce d’énergie positive qui me porte.
Il est beaucoup plus dynamique que le précédent, pourquoi ce choix ?
J’avais envie d’un peu moins de douceur, de quelque chose de plus engagé musicalement, de plus musclé sans pour autant abandonner une certaine finesse d’approche de la musique. Ça m’a semblé être la suite logique du premier album comme une espèce d’épanouissement.
On retrouve toujours Jean-Fauque (Bashung …) et François Bernheim (Kaas …) dans les crédits et un nouveau Patrick Morgenthaler. Pourquoi toujours garder les mêmes et qui est ce petit nouveau dans l’équipe ?
Pourquoi changer d’équipe quand tout se passe bien ? J’aurais du mal à trouver meilleur auteur que Jean Fauque et les mélodies de François Bernheim ont toujours un charme qui me séduit. Alors, il était tout naturel qu’ils soient à nouveau présents sur cet album ci. Ma collaboration avec Patrick Morgenthaler
date maintenant d’une petite dizaine d’années. La chanson « La fille de l’ombre » était issue d’un projet que nous avions avec Hector Zazou mais qui n’avait jamais
vu le jour. J’avais gardé en tête cette mélodie et Jean Fauque a réécrit un texte pour mon album.
Tu écris et composes toujours tes titres, de quoi t’inspires-tu pour ça ?
Je m’entoure aussi parfois d’autres auteurs compositeurs, c’est un peu au gré des envies et des occasions. Je laisse faire les choses c’est important de ne rien brusquer, de laisser venir… Ce qui m’inspire en général ce sont les gens, la vie, les émotions du moment …
Est-ce que « Louis » et « Emma » (deux titres de l’album) existent vraiment ?
S’ils existent, je ne les connais pas personnellement.
Qui est la fille de l’ombre (un autre titre de l’album) et pourquoi l’avoir enregistré en deux versions (française et anglaise) ?
« The girl of the shadow » : ces mots m’ont été inspirés par l’ambiance musicale de la maquette. En anglais c’est un personnage imaginaire, en français c’est l’histoire d’une ombre sur les talons qui s’efface au soleil et qui s’attache à la personne qu’elle suit forcément. Il n’y a que l’imaginaire onirique de Jean Fauque pour mettre de telles images en mots. J’aime beaucoup cette mélodie de Patrick Morgenthaler à tel point que je l’ai mise deux fois sur l’album.
Il y a un titre qui m’a beaucoup marqué c’est « La carte imagination ». D’où t’es venue l’idée de ce titre, et qu’est-ce que la carte imagination, et où va-t-on avec
cette carte ?
C’était l’été 2009, on prenait de l’essence devant un supermarché à Vendôme. La pompe automatique pour cartes bleues a commencé à donner ses indications et parallèlement des haut-parleurs du magasin diffusaient diverses pubs et annonces. Ça faisait un mélange sonore très intéressant, un témoignage sur l’absurdité de la société de consommation à outrance. J’ai trouvé très paradoxal et représentatif d’associer le rêve et l’imagination à tout ça. Un peu déprimant et inquiétant quand même, non ?
Toi qui adores l’Asie, pourquoi ne pas avoir fait un titre en Japonais ?
Je me suis amusée à faire une version de « Tokyo » (du 1er album) en japonais, mais je ne l’ai pas sortie. Je ne suis pas sûre que la sonorité de la langue japonaise aurait collé avec « No simili ».
As-tu toujours envie de percer au Japon, et est-ce toujours en projet ? Ou ailleurs ?
N’importe quel endroit de la planète me conviendrait !!!! J’ai connu des années fastes au Japon mais c’était sous un autre nom avec des reprises de standards français, très peu de compositions personnelles. Et maintenant la jeunesse japonaise s’intéresse plus à la musique américaine que française donc ce n’est pas gagné …
Je suppose que tu vas être beaucoup occupée avec la sortie de l’album. Où pourra-t-on te voir pour la promo (concerts, tv, radio …) dis nous tout …
Je vais faire 2 concerts de présentation du nouvel album :
– Le 26 octobre à 21h au China 50 rue de Charenton 75012 Paris Métro Ledru- Rollin.
– Le 30 novembre à 21h à La Scène du Canal 116 quai de Jemmapes 75010 Paris Métro Gare de l’Est ou Jacques Bonsergent. Je prévois d’autres dates au printemps…
Pour ce deuxième opus, tu t’es encore autoproduite, as-tu démarché des majors ? As-tu pensé à t’inscrire sur des sites comme « My Major Company » ?
Je n’ai démarché personne pour cet album car je voulais le finaliser comme bon me semblait. Par contre, si un label est intéressé par une collaboration future
pourquoi pas ?
Quant aux sites du genre « My Major Company », je pense que c’est une bonne solution pour essayer de se faire produire mais pour le moment il y a très peu d’artistes qui ont réellement émergé grâce à ça.
Et j’ai, personnellement, un vrai problème avec cette idée de devoir quémander sans arrêt de l’argent auprès des internautes … De plus je connais un site qui n’a
pas été honnête avec les producteurs et artistes du coup ça fait réfléchir …
Comment vois-tu la suite de ta carrière ?
L’avenir me le dira …
Où et quand pourra t’on se procurer ton album ?
Il est disponible depuis le 18 octobre un peu partout dans les magasins en France, et aussi sur les plateformes légales de téléchargement.
Que veux-tu dire aux lecteurs de Coulissesmédias pour leur donner envie d’acheter ton album ?
Soyez curieux et aidez les artistes à exister !
Propos recueillis par Vincent Kheng.