Chaque matin à 7h50, Jean-Michel Aphatie confesse ceux qui nous gouvernent au micro de RTL. Lancée en 2003, son interview est devenue le rendez-vous politique le plus écouté à la radio. Décryptage d’un succès.
Coulissesmédias : Comment se prépare votre interview politique du matin ?
Jean-Michel Aphatie : Déjà, il faut un suivi important de l’actualité et il faut trouver le bon invité pour pouvoir faire un mix entre les deux. Il faut être capable de faire face à des schémas un peu imprévus à l’antenne, de répondre, de cerner par les questions d’actualité telle qu’elle est. Il faut travailler assez méthodiquement.
Coulissesmédias : La préparation commence la veille ?
Jean-Michel Aphatie : En fait, le suivi de l’actualité est permanent donc on a déjà une préparation de l’interview. Et puis, il y a des débats… Le matin, il faut être raccord avec l’actualité et la tonalité de l’antenne. Il faut adapter un peu l’interview au moment où elle se produit. Il y a des gens qu’on met en avant le matin à l’antenne dont on avait peut-être mal conscience la veille, il y a des choses qui sont dans les journaux du matin qu’il faut intégrer dans l’interview…
Coulissesmédias : Les radios et les télés se disputent les meilleurs invités le matin. J’imagine que vous n’avez pas trop de mal à avoir les meilleurs sur RTL…
Jean-Michel Aphatie : Ça peut arriver parce que vous pouvez avoir envie de quelqu’un qui est déjà engagé quelque part. Il faut être vigilant. Souvent un responsable politique, s’il a envie de parler parce que ce n’est pas toujours le cas, dit oui à quelqu’un et si vous passez après, vous ne l’avez pas ! Il faut beaucoup de vigilance, de réactivité et beaucoup de présence aussi. Ce n’est pas toujours le premier qu’on sollicite qui dit oui, qui a envie de parler, qui veut venir, qui peut venir… C’est très variable.
Coulissesmédias : Votre conception de l’interview politique, c’est le ring ?
Jean-Michel Aphatie : Non. Quand on invite quelqu’un, c’est parce qu’on pense que des questions peuvent lui être posées et que ça intéresse les auditeurs. Ma règle de base : la meilleure interview c’est quand l’interviewé répond aux questions. S’il répond et qu’il n’est pas interrompu, les choses se passent comme elles doivent se passer. C’est quand il ne répond pas ou lorsqu’il le fait avec lesou ci de ne pas répondre qu’il faut interrompre, être présent. Mais, nous ne sommes pas sur le ring, dans le combat. Le journaliste n’est pas du tout la vedette de la scène. D’ailleurs, moins on entend le journaliste, mieux c’est. Cela veut dire que l’interview est bien.
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