Interview exclusive – Sophie Favier : « C’est un rêve de jeune fille qui se réalise »

Qui ne connaît pas Sophie Favier ? Des Coco-girls en passant par Coucou c’est nous, Sophie sans interditIncroyable mais vrai ou l’Euro million, l’animatrice au zézaiement le plus célèbre de France a une carrière ponctuée de succès.  Avec plus de 30 ans de carrière sur le petit écran, Sophie Favier est l’une des animatrices les plus populaires et pourtant elle s’est faite très discrète depuis un an. C’est dans le plus grand secret qu’elle s’est reconvertie dans la mode en ouvrant sa boutique ! Rencontre avec Mademoiselle Favier…

Sophie Favier

Sophie Favier - Photos: Eric Cazalot

Coulissesmédias : La mode, nouvelle activité, transition ou à coté ?

Sophie Favier : C’est un tournant à 180 degrés mais c’est surtout un rêve de jeune fille qui se réalise. Depuis toujours la mode m’intéresse. J’en ai porté pendant près de 30 ans à la télévision avec des tenues incroyables.  Acheter cette boutique à Neuilly, c’est vraiment une volonté d’entrer durablement dans l’univers de la mode. Je ne voulais pas le faire seule. Je suis née sous le signe de la balance donc de l’association. J’aime les duos. J’ai rencontré Cathy qui a été acheteuse pendant 20 ans au Printemps puis « Personnal shoppeuse ». Elle est également styliste à la télévision pour C à vous sur France 5 (NDLR : Cathy habille Babette de Rozières).

Coulissesmédias : Vous habitez Neuilly depuis très longtemps, est-ce pour cela que vous avez acheté dans cette ville ?

Sophie Favier : Non, c’est un hasard. C’est une amie qui vendait et je me suis dit que c’était le bon moment.

Coulissesmédias : Quand on est Sophie Favier, est-ce un avantage ou un handicap pour se lancer dans le business ?

Sophie Favier : C’est que du plus. Les fournisseurs étaient un peu surpris mais il n’y a pas eu de freins. Je travaille beaucoup avec des maisons de couture italiennes donc mes interlocuteurs ne me connaissent absolument pas ce qui est donc assez simple. Pour ceux qui me connaissent, c’est beaucoup de gentillesse. Je pense que c’est à la hauteur de ce que j’ai donné pendant 30 ans à la télé. Je ne pense pas que j’ai une mauvaise image. Dans la vente, il faut faire beaucoup de psychologie et c’est bien en adéquation avec ce que je suis et ce que j’ai envie d’être aujourd’hui.

Coulissesmédias : Quelle est la réaction des gens quand ils vous voient dans la boutique ? Sont-ils surpris, Intimidés ? Sont-ils tentés de vous poser des questions sur la télé ?

Sophie Favier : Il y a des comportements très différents. Il y a effectivement des gens intimidés. D’autres sont interloqués mais cela reste toujours très positif.  On me dit « bonne chance », « c’est une bonne idée ». Les gens sont plutôt accueillants.

Coulissesmédias : Quel est le concept de cette boutique et pourquoi l’avoir appelée Twiggy ?

Sophie Favier : C’est une boutique qui existait depuis deux ans. Elle avait déjà une crédibilité que je voulais garder en conservant notamment ce nom que j’adore et qui fait référence au célèbre mannequin des années 60. Il y a donc un côté « Pop Art » dans la déco avec beaucoup de violet et de gris dans les codes couleur.  Nous allons faire un lancement le 11 octobre avec comme marraine Sandrine Quétier que j’adore. Elle me fait l’amitié d’être à mes côtés pour ce jour important.

 Coulissesmédias : A quoi ressemble l’armoire de Sophie Favier ?

Sophie Favier : Je vais vous décevoir. Je suis très austère. Je n’ai que du noir et blanc. J’aime les lignes pures. J’adore la maison Céline et Anne Demeulemeester. Comme je suis ronde, j’ai besoin de me sentir rassurée et d’avoir des lignes pures. Après, j’ai des petites choses un peu « fifille » avec des accessoires paillette. Je suis aussi très cachemire.  J’aime les matières brutes et nobles.  Je pense qu’une partie de la boutique va me ressembler mais toute la difficulté du commerce est de faire des choix pour les autres et non pour soi-même si on prend plus de plaisir à vendre ce que l’on aime.

Sophie Favier

Sophie Favier - Photos: Eric Cazalot

« Je pense que j’aurais pu présenter une matinale ».

Coulissesmédias : Avez-vous tiré un trait sur votre carrière télévisuelle et radio ?

Sophie Favier : Peut-être, je ne sais pas… Je n’avais pas envie d’attendre que le téléphone sonne. J’ai vécu 30 ans avec 2 téléphones qui n’arrêtaient pas de sonner et ces dernières années ça devenait plus compliqué. C’est une période où c’est plus compliqué pour tout le monde donc je ne me suis pas meurtrie dans mon coin en me disant « c’est de ta faute, tu es une bonne à rien ».  J’ai essayé de ne pas perdre confiance. Je ne suis pas d’un tempérament à attendre et en même temps j’aime bien provoquer les choses avec élégance et en douceur. C’est toute la complexité de ce métier. C’est compliqué d’être une personnalité  et de se vendre soi-même. En même temps, on ne se vend jamais mieux que soi-même car on se connaît comme personne. Ces derniers temps, il y avait une lassitude de ma part et pas une volonté de me mettre en avant.  Ce qui me plaît dans ce nouveau métier, c’est que je mets en avant tout en restant derrière. Il y a une humilité et un don de soi qui correspond complètement à mon caractère.

Coulissesmédias : Si vous aviez une baguette magique et que les patrons de chaînes étaient à vos pieds, qu’auriez-vous envie de leur proposer ?

Sophie Favier : La ligne éditoriale que j’aime et qui ne m’a jamais quittée est le talk-show. Oprah Winfrey et Ellen DeGeneres sont mes modèles mais est-on capable de faire ça en France ? J’aurais adoré avoir la place de Sophie Davant. Je pense que j’aurais pu présenter une matinale. On ne vit pas avec des remords. Je n’aime pas vivre dans le passé et me retourner. Maintenant si demain j’étais sollicitée, je ne dirais pas non. Je serais aussi partante pour reformer la bande de Coucou c’est nous. Je suis certaine que ça peut cartonner de nouveau.

Coulissesmédias : Quelle émission actuelle ou passée, auriez-vous adoré présenter ?

Sophie Favier : Dans l’absolu, j’aurais aimé présenter une émission à la Sophie Davant. Je pense aussi que j’aurais été très bien pour présenter C’est mon choix.

Coulissesmédias : Que regardez-vous à la télévision ? Qu’aimez-vous et à l’inverse qu’est-ce qui vous fait zapper ?

Sophie Favier : Je suis fan du JT de TF1 et en particulier de Claire Chazal que je ne loupe jamais. Elle est pour moi la seule vraie star dans le sens noble du terme. J’adore Capital et de manière générale M6. Depuis Jean Drucker, la petite chaîne qui monte a grandi et est très forte. J’aime C’est du propre, Stéphane Plaza, Valérie Damidot… Je trouve tous ces programmes très réactifs et très modernes dans le choix de la programmation et dans le format. En revanche, je déteste L’amour est dans le près. Tout le monde adore, je n’arrive pas à comprendre le succès. Je n’aime plus Un dîner presque parfait, je trouve le concept usé, je trouve Master Chef beaucoup plus enlevé. J’adore aussi Zone Interdite.  Je suis très chaîne info, plus Itélé que je trouve moins racoleur que BFM TV. Sinon, je ne rate jamais La mode, la mode, la mode sur Paris Première. Je suis aussi très consommatrice de France 5 et des documentaires.

Coulissesmédias : Et en radio et en presse ?

Sophie Favier : J’écoute essentiellement Europe 1 de la matinale à Drucker en passant par Morandini. J’écoute aussi régulièrement Guillaume Durand sur Radio Classique et Pascale Clark sur France Inter. Quelle voix ! Elle est unique et langoureuse, ça me fascine. En presse, je suis une fidèle de Vogue, Elle et l’Officiel. Et puis, j’ai une addiction à Grazia. Je suis une fan totale. Je me surprends à ne plus acheter Télé 7 jours. Je n’achète plus aucun magazine télé. Je regarde tout sur Internet.

Coulissesmédias : Une dernière question…Que conseilleriez-vous à une jeune qui veut faire carrière à la télévision ?

Sophie Favier : Je dirais qu’il faut parler anglais couramment pour être mobile et pouvoir regarder les émissions étrangères. Je pense aussi que le mieux est de devenir journaliste car c’est une formation solide. Etre plus dans l’ombre dans la production car il y a un vrai avenir. La lumière, c’est compliqué. On ne devient pas star, c’est un destin. On peut être dans la lumière à un moment de sa vie mais quand c’est provoqué, ça ne dure pas longtemps ou il faut avoir le talent qui va avec. Les américains sont formatés pour devenir des stars. En France, ce n’est pas assumé. Moi, je n’ai jamais souhaité être une petite vedette de la télévision. Je n’avais pas envie d’être dans la lumière. J’étais à Lyon. Je n’ai rien fait pour. Mais, c’était 30 ans en arrière. Aujourd’hui, il y a les castings, les télé-crochets. C’est un vrai business. Pour ma part, j’ai été heureuse avant, pendant et après ! Vous connaissez ma devise, elle sera mon épitaphe « Soyez sage mais pas trop !»

Entretien de Frédéric Charpentier

Photos: Eric Cazalot

Boutique Twiggy à Neuilly

Boutique Twiggy à Neuilly - Photos: Eric Cazalot

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