Hélène Ségara : « On enterre très vite les artistes dans ce métier »

Hélène Ségara publiait il y a quelques jours son septième album studio, « Et si tu n’existais pas». Un album hommage à Joe Dassin composé de duos avec l’artiste disparu qui a fait une jolie entrée dans les charts, se classant en 2ème position des albums les plus vendus, derrière Stromae. Rencontre avec l’artiste…

Hélène Ségara

Hélène Ségara

Coulissesmédias : Ton album vient de paraître, tu finis actuellement ta tournée « Parmi la foule » et tu assures la promo du disque en parallèle. Dans quel état d’esprit es-tu aujourd’hui ?

Hélène Ségara : L’état d’esprit est positif, l’état physique plutôt fatigué. En ce moment c’est vrai qu’il y a une accumulation, c’est assez difficile de défendre un projet et de finir une tournée en même temps. Il y a plusieurs dates qui se sont rajoutées quand j’ai annoncé à mon équipe de tournée mon changement de label. Ils voulaient prolonger l’aventure encore un peu.

Coulissesmédias : Tu as toujours parlé de ton souhait de faire un album de duos. Tu n’imaginais pas qu’il se ferait de cette manière…

Hélène : Non effectivement je n’imaginais pas du tout que ce serait avec Joe Dassin. J’avais déjà dit à Mathieu (Mathieu Lecat, compositeur et mari d’Hélène, Ndlr) que j’aimerais que mon prochain disque soit un album de duos. J’imaginais des artistes contemporains avec des compositions originales parce que j’adore les duos et Mathieu avait quelques beaux duos dans ses compositions. Ca fait longtemps que ce projet me trottait dans la tête. Quand je suis arrivée en fin de contrat, j’ai été contactée par Warner et le label AZ/Universal pour d’autres projets. Et parallèlement j’ai été contactée par les enfants de Joe Dassin pour ce projet-là. Donc il a fallu que je fasse un choix qui définirait la maison de disques dans laquelle j’irais. J’avais décidé de quitter Mercury quoiqu’il arrive parce que j’avais de gros regrets sur l’exploitation de mon dernier album « Parmi la foule ».

Coulissesmédias : Le choix a été difficile ?

Hélène : J’ai demandé à pouvoir réfléchir et, sentimentalement, le projet hommage à Joe Dassin me touchait davantage. J’avais beaucoup de tendresse pour Julien et Jonathan. Évidemment, je savais tout ce qui me pendrait au nez avec ce projet et que cela surprendrait mon public. Pendant ma tournée, à chaque fois que je finissais un concert, mes fans me demandaient pourquoi je travaillais sur un tel projet. Comme je savais ce que j’étais en train de préparer je leur répondais de me faire confiance, que c’est pas un album qui s’explique mais qui s’écoute. Aujourd’hui ils ont compris pour la plupart et ont été rassurés à l’écoute du disque. C’est un projet délicat car je voulais remettre en lumière la voix de Joe Dassin sans pour autant me mettre en avant. Mais l’idée, c’était quand même de m’approprier les chansons. Et, effectivement, le compromis n’était pas simple.

Hélène Ségara (c)KlausRoethlisberger

Hélène Ségara (c)KlausRoethlisberger

Coulissesmédias : L’album reçoit un accueil très favorable, il est arrivé en 2ème position du top album dès sa sortie. Tu vis ça comme une récompense du travail fourni ?

Hélène : Oui, cela fait plaisir. Surtout pour ce projet qui a été un travail de longue haleine où j’ai mis énormément d’énergie. Le travail en studio a duré 6 mois, ce qui est vraiment long pour faire un album.

Coulissesmédias : Concrètement, quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées ?

Hélène : On a refait plusieurs fois les morceaux. Sur « Il était une fois nous deux » on a par exemple retravaillé 4 ou 5 fois les arrangements. Quand ça n’allait pas je le disais à Mathieu et il fallait donc retravailler les tempo etc. J’ai plusieurs fois refait les voix aussi afin d’essayer de nouvelles choses. Je voulais qu’on croit à ces duos virtuels donc il fallait que je pose ma voix comme lui la posait. On n’a pas du tout le même phrasé. J’ai fait un premier travail en studio à Suresnes sans trop me focaliser sur la voix de Joe. Et c’est ensuite aux Studios de la Seine que j’ai pu coller ma voix sur la sienne. On n’avait pas encore décidé des parties que j’allais chanter seule. Par exemple sur « L’été indien » j’ai fait des essais parlés et ça n’allait pas. Sur d’autres titres, il y avait des parties qui étaient trop hautes pour moi ou trop basses. Donc il y a des choses qu’il a fallu définir avec le temps et c’est pour ça que ça a été très long. Après, tu sais aussi que j’ai eu des soucis qui ont fait que ça a pris du retard…

Coulissesmédias : Tu as mis 3 mois à accepter ce défi. Quelle est la question que tu t’es le plus posée et qui aurait pu te faire dire non ?

Hélène : Il y en a eu plus d’une ! Est-ce que Dassin aurait aimé chanter avec moi ? Est-ce que le public comprendra ma démarche ? Est-ce que ces chansons m’iront ? Pourrai-je apporter quelque chose d’autre ?

Coulissesmédias : On a su que tu travaillais sur cet album hommage en début d’année. Est-ce que les réactions sceptiques, notamment sur le web, ont rajouté un stress supplémentaire pendant ton travail en studio ?

Hélène : Oui évidemment. C’est Annie Markhan, mon attachée de presse qui a gaffé dans « On repeint la musique », l’émission de Serge Poézévara sur France Bleu. Cela fait 17 ans que je travaille avec elle et c’est la première gaffe qu’elle fait. Elle a révélé que j’étais très occupée sur un superbe album en duo avec Joe Dassin alors que nous avions décidé de ne pas communiquer jusqu’à ce que tout soit prêt. Avant la diffusion de l’émission, Serge a dévoilé l’information. On ne voulait pas donner la moindre explication sur ce projet sans le faire entendre. Du coup, il y a énormément de commentaires qui se sont faits et, fatalement, ça a surpris les gens.

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Coulissesmédias : C’est un projet qui va également voir le jour sur scène ?

Hélène : Je n’y ai pas encore vraiment travaillé. Quand on m’a proposé ce projet, j’ai cherché dans mes souvenirs tout ce qui me reliait à Joe Dassin et finalement, je me suis rendue compte qu’il y avait plein de coïncidences, des moments où nos vies s’entrecroisaient. J’ai écrit des lettres, j’ai établi une correspondance virtuelle qui, je l’espère, sera la trame du spectacle. On est en ce moment en train de réfléchir à des idées pour que le show soit à la fois élégant et pudique. Je veux suggérer la présence de Joe. Quand on perd quelqu’un on a souvent la sensation que la personne est toujours présente. C’est cette idée-la que je voudrais retranscrire.

Coulissesmédias : Donc ce ne seront pas des hologrammes tout le long ?

Hélène : Non évidemment. D’ailleurs, les hologrammes ça me pousserait à ne faire que des grandes scènes parce qu’il faudrait amortir cette technologie qui a un coût. Mon public préfère lorsque je me produis dans des salles intimistes. Il aime m’approcher, me voir et moi aussi j’aime bien cette proximité. J’ai toujours fait tout type de scènes mais pour ce projet, si on fait ça, c’est obligatoirement fermer la porte aux petites salles, à cette intimité qui m’est si chère. Ensuite, je pense que c’est un effet qui marche une fois, pour une chanson, mais pas pour tout un spectacle. Donc en ce moment on est en train de réfléchir à tout ça…

Coulissesmédias : Est-ce que ton répertoire pourra côtoyer les chansons de Joe dans ce spectacle ?

Hélène : Ça, c’est une surprise. On a une petite idée mais comme ce n’est pas sûr, je préfère ne rien dire.

Coulissesmédias : L’image est très travaillée sur cet album avec des teasers, plusieurs clips…

Hélène : Oui c’est vrai. On avait des idées précises et on a fait ce travail en amont. D’ailleurs, il y a encore des teasers, des vidéos qui vont arriver. On a travaillé avec une équipe très douée. Il y a encore des choses qu’on n’a pas montrées parce qu’on veut révéler au fil du temps des surprises. On veut que ce projet fasse découvrir son aura petit à petit parce que je pense qu’un album comme ça de toute façon, on en découvre le contenu profond qu’en le ré-écoutant. Il y a des choses qui par exemple au début ne me plaisaient pas mais qui maintenant me conviennent comme sur « Happy Birthday» où je trouve qu’il se passe vraiment quelque chose.
Découvrez le clip de « Et si tu n’existais pas »:

Coulissesmédias : Avant la sortie de l’album, tu as publié sur ta page Facebook des images d’une jeune fille dans un décor très seventies. Ce sont des images d’un clip, une idée de visuel qu’on peut se faire pour ton prochain spectacle ?

Hélène : Ce sont des images tournées pour expliquer le cheminement d’une petite fille qui découvre Joe dans les années 70 et qui va vivre toute une histoire. La petite fille c’est moi.

« Je ne fais pas un duo avec un mort, je le fais avec un artiste »

Hélène Ségara (c)Benjamin Decoin

Coulissesmédias : Les premiers sons de l’album sont des battements de cœur sur « Et si tu n’existais pas ». Et la dernière phrase qui clôt l’album sur « Le jardin du Luxembourg » c’est « tous les chemins du monde vont vers ta vie, vers la lumière de ta vie ». La vie est au cœur de cet album au final?

Hélène : Mais oui j’en suis convaincue ! Je trouve que ce serait très dommage de considérer ça comme de simples duos posthumes. L’aura d’un artiste ne disparaît jamais, elle traverse le temps. Regarde Freddy Mercury, Jim Morrison, Maria Callas, Edith Piaf… On n’a jamais autant parlé de ces artistes qu’aujourd’hui. Ce sont des artistes qui continuent à accompagner nos vies, en tout cas la mienne. Sur cet album, je ne fais pas un duo avec un mort, je le fais avec un artiste ! Ce que je trouve épatant chez Dassin, c’est qu’il a une carrière très courte avec des tubes énormes qui font aujourd’hui complètement partie de notre inconscient collectif et pourtant on l’avait un peu oublié ces derniers temps. Avant qu’il sorte « L’été indien », tous les critiques disaient qu’il était fini. Cela prouve comment on enterre vite les gens dans ce métier. Quand j’ai fait une séance de dédicaces il y a quelques jours à Bordeaux, j’ai eu des enfants de 5/6 ans qui se sont mis à entonner ses chansons parce qu’ils avaient écouté mes versions. Je porte tout ça sur mes épaules avec bonheur car je trouve que c’est un projet très positif comme tu dis, plein de vie. Et les fils Dassin sont ravis.

« On enterre très vite les gens dans ce métier »

Coulissesmédias : Tu viens de rejoindre le label Smart chez Sony. Est ce que c’est une aventure qui va continuer après cet album ?

Hélène : Oui, j’ai signé un contrat pour 3 albums. Ca faisait longtemps qu’ils voulaient me signer et c’était très délicat pour moi de savoir avec qui j’irais après mon passage chez Mercury car j’ai eu plusieurs propositions. Mais c’est finalement le côté humain qui a fait la différence. Quand j’ai découvert mes soucis de santé, ma nouvelle équipe a fait bloc autour de moi. Ils m’ont hyper protégée et je trouve que cette mentalité-la n’existe plus beaucoup dans ce métier. Je peux te dire qu’il y en a plein qui auraient laissé tomber. Ils sont pour moi un vrai moteur, ils sont motivants car ils n’oublient pas que nous les artistes, on a constamment des doutes.

Coulissesmédias : « Et si tu n’existais pas » c’est donc un nouveau départ, avec un nouveau label, une nouvelle maison de disques. C’est aussi le premier disque sans Orlando…

Hélène : On a pris cette décision ensemble. Il a eu une très longue carrière et depuis quelques temps il avait envie de lever le pied. Mais on est toujours très proches ! Il a été le premier à m’appeler pour me féliciter après mon entrée dans le top album. Je le remercie dans le livret de mon album car Orlando fait partie de moi, de mon histoire. L’autre soir, il a rencontré mon nouveau manager, Thierry Said, et lui a lancé : « Tu prends bien soin de ma chérie !»

Coulissesmédias : Ton public semble particulièrement apprécier ton album « Quand l’Éternité… ». Est ce que tu entrevois dans le futur de revenir de manière plus prononcée à ce style romantico-rock ?

Hélène : C’est un album qui n’a pas rencontré son public. Je revenais après 3 ans d’arrêt. « Quand l’Éternité… » reste malgré tout un de mes préférés. Pour moi il y avait des chansons profondes, mais lourdes et plus adultes. Quand Orlando a vu que cet album fonctionnait moins bien que les autres, il m’a dit qu’on ne faisait pas un album sur le deuil. Ce à quoi je lui ai répondu qu’un disque pouvait aussi servir de thérapie pour les gens, et pour moi. J’ai par exemple eu un nombre considérable de courriers à propos de la chanson « Father » qui abordait la disparition de mon beau père (le journaliste Didier Lecat, ndlr). Les sonorités de cet album appartiennent à Mathieu. Récemment, il a fait des chansons qui me plaisent énormément et je peux te dire qu’après mon projet actuel, je reviendrai évidemment avec un album original

Coulissesmédias : Tu travaillais il y a quelques temps sur un livre de contes. Où en est ce projet ? L’as-tu abandonné ?

Hélène : C’est vrai, j’ai écrit des contes pour enfants. J’ai adoré cet exercice mais la musique a repris le dessus et je n’ai pas encore trouvé l’illustrateur qui convient. J’espère un jour revenir à ce projet car l’univers de l’enfance me touche tellement.

Hélène Ségara (c)Benjamin Decoin/Sony

Hélène Ségara (c)Benjamin Decoin/Sony

Coulissesmédias : Subir des critiques injustifiées voire des insultes pour un artiste, ce n’est pas rare. Est-ce qu’avec le temps on s’y habitue ou cela blesse toujours autant ?

Hélène : En fait cela dépend de mon état de fatigue du jour et de qui émet les critiques. Après on peut s’habituer à tout. Mais je ne me ferai jamais à ce que l’homme a de plus vil en lui. J’espère toujours le meilleur d’un être et il y en a quand on le veut.

Coulissesmédias : Est ce qu’on t’a déjà proposé un rôle de jurée dans des émissions du type The Voice, Nouvelle Star ?

Hélène : Oui, on m’a proposé d’être jurée dans The Voice avant Jenifer mais j’étais alors en pleine tournée. J’avais découvert cette émission aux Etats-Unis et j’avais adoré. Je la trouve classe. Si j’avais le temps c’est en effet quelque chose qui me plairait parce que justement on ne juge pas forcément les artistes sur leur apparence. On écoute en prenant toute la sensibilité d’une voix et après il y a toute la dimension d’accompagnement qui me plaît.

« Je n’ai pas rebondi sur les propositions de carrière à l’étranger car mon fils était petit. Je ne voulais surtout pas devenir une maman fantôme. »

Coulissesmédias : As tu des regrets dans ta carrière, des choses que tu aurais faites autrement avec le recul ?

Hélène : J’ai fortement manqué d’ambition. Ce n’est pas dans ma nature. J’agis par passion. Je n’ai pas rebondi sur les propositions de carrière à l’étranger car mon fils était petit et je ne voulais surtout pas devenir une maman fantôme. Je n’ai aucun regret car j’ai malgré tout une vie d’artiste et une vie privée. Ce qui n’aurait pas été le cas si j’avais fait d’autres choix…

Coulissesmédias : Tu aimes les duos, tu en as fait avec Andrea Bocceli, Laura Pausini, Maurane, Bruno Pelletier, aujourd’hui avec Joe Dassin et la liste n’est sûrement pas finie. S’il y avait un chanteur ou une chanteuse avec qui tu aimerais en faire un dans le futur, ce serait avec qui ?

Hélène : Il y en a tellement ! J’ai été bien servie sur les restos du cœur, j’ai aussi chanté avec Charles Aznavour (sur le titre « On s’éveille à la vie », ndlr). Depuis le début de ma carrière, ce sont les duos que je préfère. Avant qu’on me propose ce projet hommage à Joe Dassin, j’envisageais mon album à venir comme un album de duos. Après avec qui ? Beaucoup d’artistes ! Y compris ceux qui me sont inaccessibles comme Thom Yorke, Barbra Streisand, Gino Vanelli, George Michael ou Céline Dion. Bref, la liste des voix qui me font vibrer est très longue !

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Coulissesmédias : On dit aujourd’hui que le monde est en pleine mutation, on parle de crise, de la montée des extrêmes. Quel regard portes-tu sur le monde actuel ?

Hélène : Un regard inquiet… De réels changements doivent s’amorcer si nous ne voulons pas nous retrouver dans des situations inextricables. Tout devient profit et gâche la donne. L’humain scie lui-même la branche sur laquelle il est assis pendant que d’autres subissent en silence. Je me sens impuissante alors je fais la seule chose que je sais faire : je chante, j’essaie d’apaiser avec ma voix, en distillant l’amour et l’espoir du beau dont nous sommes tous capables si nous le voulons.

Coulissesmédias : Tu as toujours été une noctambule. Comment tu occupes tes soirées ou tes nuits quand tu es chez toi ?

Hélène : Je suis une vraie noctambule mais j’essaie de plus en plus de me coucher moins tard car je dors très peu hélas. Il m’arrive de cuisiner la nuit pour ma petite famille afin qu’ils se régalent le lendemain. Je peux écrire, lire, surfer sur internet ou regarder des séries, des films.

Coulissesmédias : D’ailleurs, tu admires Meryl Streep je crois…

Hélène : Absolument ! Elle est l’exemple même d’une immense artiste à la simplicité totale. Elle dégage beaucoup de choses positives ! Les artistes immenses remplis d’humilité sont ceux qui me touchent le plus.

Coulissesmédias : Il y a un film qui t’a marquée dernièrement ?

Hélène : Oui, « Le Majordome » de Lee Daniels avec Forest Whitaker ! C’est une plongée bouleversante dans la vie d’un homme qui fut majordome à la Maison-Blanche et qui a de fait connu sept présidents, tout en menant le combat contre la ségrégation des noirs.

Coulissesmédias : Tu as commencé à chanter à 15 ans dans les pianos bars de la côte d’azur. Si tu avais la possibilité de passer une journée avec la Hélène de cette époque, vous feriez quoi ? Tu lui dirais quoi ?

Hélène : On ferait du vélo, on mangerait les beignets de mon enfance… Surtout, on passerait une journée entière avec mon grand-père, avant qu’il nous quitte, pour lui poser mille questions… Je lui dirais que même si des années difficiles l’attendent,il faut qu’elle garde espoir, car un destin incroyable l’attend.

Propos recueillis par Ludovic Le Strat

Retrouvez les coups de cœur musicaux d’Hélène la semaine prochaine. Elle nous parlera de son répertoire mais également des artistes qu’elle admire…