Gros plan sur la première radio française 100% en anglais

Sue Thomas : « Les gens ne sont pas confortables vraiment pour utiliser l’anglais »

Vous voulez faire des progrès en anglais tout en vous amusant ? EnglishWaves.fr a peut-être la solution. Première radio française 100% en anglais, EnglishWaves permet d’améliorer sa compréhension de la langue de Skakespeare sans faire d’exercices et de manière ludique. Avec les formules d’abonnement, qui vont de 6,95 à 16,95€ par mois, vous pourrez également accéder à des scripts et des versions ralenties des émissions. Au micro de Coulissesmédias, Sue Thomas, la co-fondatrice de la web radio a accepté d’en dire un peu plus sur ce projet et d’évoquer l’apprentissage des langues en France.

englishwaves

Coulissesmédias : Sue, vous êtes la co-fondatrice de englishwaves.fr. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Sue Thomas : Je suis co-fondatrice et directrice pédagogique de la radio. A côté de cela, je gère une école de langue qui est un organisme de formation pour les adultes depuis vingt ans maintenant. Et j’ai grandi au Royaume-Uni mais je me suis installée en France il y a trente ans.

Coulissesmédias : Est-ce qu’on peut dire que cette radio est le prolongement du travail que vous faites dans votre école, dans le sens où le but ici est de former et d’aider les gens à progresser en anglais ?
Sue Thomas : Je forme des professionnels depuis vingt ans et je trouve que le niveau en anglais a augmenté. Si on fait un test, on voit que le niveau a augmenté mais la réalité c’est les appels téléphoniques, les réunions, les conf call et il reste toujours un malaise. Les gens ne sont pas confortables vraiment pour utiliser l’anglais donc quand j’ai rencontré Vincent (Dennery, ndlr) et il m’a parlé de son projet, j’ai été tout de suite intéressée. Je pense que ça amène quelque chose qui n’existait pas jusqu’à maintenant, qui est facile à utiliser et où il n’y a pas d’exercice, il n’y a pas d’examen. Il faut juste écouter.

« Nous avons choisis des contributeurs (…) qui articulent bien »

Coulissesmédias : Vous avez vous-même une émission sur cette radio. Vous avez adapté votre débit de parole pour une meilleure compréhension par les auditeurs ?
Sue Thomas : Moi, je parle naturellement assez lentement, peut-être parce que je suis prof (rires). Mais nous avons choisi des contributeurs et des journalistes qui articulent bien et ont une bonne élocution, sans forcément parler lentement.

Coulissesmédias : Vous pensez qu’en France, il y a un réel problème au niveau de l’apprentissage des langues ?
Sue Thomas : Je viens d’un pays, l’Angleterre où l’apprentissage des langues, ce n’est pas ça (rires). Je pense que ça reste très théorique à l’école et à l’université. Quand les gens voyagent, ils entendent l’anglais mais dans le système éducatif ça reste très scolaire et, en fait, pour travailler en anglais, il faut parler, il faut communiquer. Je trouve que dans le monde anglo-saxon, c’est ce qui est important, on ne va pas juger votre grammaire, on ne va pas vous juger si vous utilisez de temps en temps le mauvais mot de vocabulaire mais on va vous juger si vous ne pouvez pas communiquer.

« On sait qu’elles sont vos difficultés »

Coulissesmédias : Pour aider vos auditeurs abonnés, les scripts de certaines émissions sont proposés et ils sont même parfois enrichis. C’est vous qui travaillez dessus ?
Photo Sue ThomasSue Thomas : Exactement. J’ai deux personnes avec moi maintenant mais en général c’est moi. Pour les scripts enrichis, on choisit des mots qui ne sont pas forcément très compliqués mais qui peuvent l’être pour les Français. Parfois, on a des mots un peu compliqués mais qui sont les mêmes en français donc des profs qui font les scripts, qui parlent très bien le français et qui vivent en France, disent « Ce mot-là, très simple, les Français se trompent toujours » donc on va choisir ce mot pour expliquer ce que ça veut dire, comme les faux-amis par exemple. Les mots sont choisis parce qu’on sait quelles sont vos difficultés, en tout cas celles des Français.

Coulissesmédias : Pouvez-vous nous parler des émissions sur lesquelles vous travaillez ?
Sue Thomas : Je présente « Know Your Rights » qui parle des droits de tous les jours. Mon mari qui est Français, m’aide à l’écrire car il a beaucoup travaillé dans le juridique même s’il n’est pas avocat. On choisit des thèmes qui sont intéressants, par exemple le doggy bag. Nous avons beaucoup ri en France je pense quand on a entendu parler de doggy bag mais maintenant, depuis janvier, tous les restaurants doivent vous proposer un doggy bag si vous le désirez. Ça, c’est parce qu’on jette beaucoup beaucoup de nourriture, qu’on la jette avant que ça n’arrive à table parce que c’est périmé, parce qu’on n’a plus envie de l’utiliser mais aussi, quand elle arrive à table, on jette encore beaucoup beaucoup beaucoup. Il y a maintenant en France une législation qui dit que vous avez le droit de demander votre doggy bag. A côté de ça, je vérifie aussi beaucoup de textes et j’écoute presque tout ce qui se passe. Mon travail est vraiment de vérifier que le contenu est bon, qu’il est de bonne qualité.

Coulissesmédias : Et après votre vérification, Vincent Dennery écoute pour savoir si l’émission est compréhensible pour des Français ?
Sue Thomas : Comme il n’y a pas beaucoup de temps entre l’écriture et la mise en ligne de l’émission, c’est surtout dans le choix des contributeurs que Vincent nous dit si la personne parle trop vite ou si elle a un accent trop compliqué. Parfois, on demande aux journalistes d’écrire de façon un peu plus ludique pour les Français.

Coulissesmédias : Vous avez une quinzaine de contributeurs. Combien d’entre eux viennent enregistrer dans vos locaux ?
Sue Thomas : Dans ceux qui viennent enregistrer dans les locaux, il y a Peter (Sanderson-Dykes, ndlr) et les filles qui présentent les infos, Abby (Klein, ndlr), qui est américaine, et le matin Emma (Phillips, ndlr), qui est anglaise. Les autres enregistrent depuis chez eux et même, pour certains, depuis l’Angleterre.

« Prendre plus de plaisir à écouter l’anglais »

Coulissesmédias : Si vous deviez convaincre des gens de s’abonner à EnglishWaves, vous leur diriez quoi ?
Sue Thomas : Abonnez-vous pour prendre plus de plaisir à écouter l’anglais. C’est un travail mais c’est un travail ludique. Il n’y a pas d’exercice, ce n’est pas un cours d’anglais. C’est pratiquer l’écoute. Souvent, des personnes me disent « J’ai besoin de parler l’anglais » mais si vous n’avez pas compris ce que la personne a dit, vous aurez du mal à parler. S’abonner, c’est amorcé ce premier acte d’écouter, de bien comprendre et là, vous serez libérés pour bien parler.

Coulissesmédias : D’autant qu’EnglishWaves propose une vingtaine de programmes et il y a toujours la possibilité d’en trouver un qui puisse nous toucher tout particulièrement ?
Sue Thomas : Tout à fait et c’est, je pense, ce que l’on fait d’habitude avec une radio. Soit on aime bien les actualités, soit on ne rate pas la recette de la semaine mais je pense qu’il faut écouter quelque chose qui nous intéresse.

Coulissesmédias : Au-delà d’être la seule radio française en anglais, c’est cette diversité de programmes qui fait la force d’EnglishWaves ?
Sue Thomas : Absolument, parce que quand on fait un effort d’écouter en anglais, il faut que ce soit quelque chose qui nous plaise. Je suis prof d’anglais depuis plus de vingt ans et les gens me disent souvent « Vous, vous faites ça depuis longtemps, vous devez savoir quelle méthode est la meilleure » et je dis toujours « La méthode que vous faites ».

Propos recueillis par Antoine Rogissard