Deux journalistes, très amis et très complices dans la vie, ont décidé de réunir des personnalités pour leur faire ouvrir leur album-photos personnel. Parmi les personnalités choisies par les deux auteurs, on retrouve Nikos Aliagas, Bruno Solo, Dave, Laurent Baffie, Philippe Candeloro et Bernard Le Coq (« Des amis & des hommes », aux éditions Prisma).
Coulissesmédias : Comment avez-vous eu l’idée de ce livre ?
Gaëlle Placek : Emmanuel et moi sommes amis, c’est une donnée qui n’est pas anodine pour mener à bien un tel projet. En plus, on a l’habitude de croiser et d’interviewer des personnalités dans nos métiers et on s’est toujours dit que le prisme de l’amitié aiderait sûrement à mieux les cerner que n’importe quelle interview qui pourrait durer des heures. L’amitié est forcément une valeur beaucoup plus cash qui nous permet une acuité beaucoup plus intense et beaucoup plus proche du réel. C’est une relecture, une façon différente de dresser les portraits de 7 personnalités.
Emmanuel Maubert : C’est un grand entretien avec la personnalité et avec en contrepoint les amis qui viennent apporter des anecdotes et préciser quelques points. Cela permet de mieux percevoir ces personnalités et de découvrir des choses qu’on ne connaissait pas d’elles.
Gaëlle Placek : On apprend plein de choses ! Michel Drucker, que nous connaissons bien, a abordé grâce aux amis des thèmes que nous n’avions jamais osé aborder dans le cadre de nos entretiens classiques tels que sa non-paternité ou sa sœur Monique, qui est décédée et qu’il n’a pas connue.
« Notre objectif était de faire des portraits inédits »
Coulissesmédias : Comment avez-vous sélectionné les 7 personnalités ?
Gaëlle Placek : C’est une sélection assez naturelle qui est issue d’un tri assez sélectif. On a voulu des figures populaires et des gens qu’on connaît bien. Notre objectif était de faire des portraits inédits. Tout l’enjeu était de surprendre avec des gens que l’on pense bien connaître.
Emmanuel Maubert : Ce sont des gens que l’on voit beaucoup à la télévision, dans les journaux, à la radio ou au cinéma et pourtant on va apprendre des choses inédites. On découvre des facettes que l’on ne connaît pas. On voulait des choses authentiques et pas calculées. Les amis sélectionnés par les personnalités sont des vrais amis et non choisis pour satisfaire un « plan com ». Il y a beaucoup d’émotion.
Gaëlle Placek : Autre point important, on n’était pas arrêté sur le chiffre de 7. On a approché une trentaine de personnes. On a eu des refus. On a commencé certains entretiens que nous n’avons pas menés à leur terme car on sentait trop le « plan com » et pas assez la sincérité.
Coulissesmédias : Y a-t-il une typologie de l’amitié au regard des entretiens que vous avez menés ?
Gaëlle Placek : Absolument. Il y a les « amitiés pudiques ». C’est le cas de Michel Drucker. Ce n’est pas trop sonore : sans trop parler, on se dit beaucoup de choses. Les « amitiés fusionnelles » comme Bruno Solo qui a une tribu de potes qui sont toujours ensemble et se connaissent depuis 40 ans. C’est un peu une meute. Il y a les « amitiés viriles » à la Bernard Lecoq. Ce sont 4 copains, on pourrait rejouer « Un éléphant, ça trompe énormément » (NDLR : Film de Yves Robert sorti en 1976).
Coulissesmédias : On parle beaucoup d’intime dans ce livre, quelle est la frontière que vous vous étiez fixée avec ce livre ?
Emmanuel Maubert : On n’est pas allé du tout sur le voyeurisme.
Gaëlle Placek : Y a de la vie personnelle voire très personnelle mais c’est avec leurs accords. Par exemple, lorsque Gérard, un ami de Michel Drucker, s’interroge sur le bonheur et demande si l’animateur est un homme heureux. Il se pose des vraies questions. Ce questionnement nous a permis d’aborder des choses plus intimes avec Drucker notamment sur sa non-paternité. Son ami Gérard se posait la question de savoir si le bonheur ne sous entend pas la fondation d’une famille. Ce sont donc des questions que l’on a pu aborder à travers les amis.
Coulissesmédias : Ce livre a pour genèse votre propre amitié. Comment vous définissez vous l’un, l’autre ?
Emmanuel Maubert : Je ne sais pas répondre à cette question. C’est dur ! Je suis l’auteur, pas l’un des invités du livre. Je peux juste vous dire que Gaëlle aime bien danser tard le soir. Voilà, vous n’en saurez pas plus …
Gaëlle Placek : On a une amitié assez pudique avec peu de mots. Avec Emmanuel, on sait l’essentiel l’un de l’autre dans nos bons moments de bonheur comme dans nos coups durs. Emmanuel est quelqu’un que j’appellerai et que j’ai déjà appelé quand je n’allais pas bien.
Coulissesmédias : Vous êtes deux spécialistes des médias, quel est votre regard sur la rentrée télé ? Avez-vous des coups de cœur et à l’inverse des déceptions ?
Gaëlle Placek : L’émission de Laurence Ferrari est décevante pour le moment.
Emmanuel Maubert : Moi je ne vois rien ! Je fais dodo entre la matinale d’Europe 1 (5h/7h) et « C’est à vous ».
Gaëlle Placek : « C’est à vous », très bonne émission !!! Je ne suis pas très « Master Chef » et autres car je ne suis pas très cuisine. J’avais suivi « l’Amour est dans le pré » que je continue à bien aimer. Pour être franche, globalement je ne suis accro aux programmes de la rentrée. Je trouve que c’est une rentrée assez tiède avec des nouveautés qui demandent à mûrir. J’aime assez l’émission de Bruce Toussaint (NDLR : Vous trouvez ça normal ? sur France 2). Elle doit être améliorée mais c’est un ton assez nouveau. On attendait beaucoup de D8 mais c’est assez décevant avec un fond de grille pas au top. « Qui veut épouser mon fils ?» (NDLR : TF1) est parfait pour la détente.
Emmanuel Maubert : Au secours !
Gaëlle Placek : Il y avait le programme court autour d’Anne Roumanoff (NDLR : Roumanoff et les garçons sur France 2) qui s’est arrêté malheureusement. J’avais défendu et soutenu ce programme. C’est très dur de faire une quotidienne et le créneau était vraiment pas facile. Il y a eu une petite erreur de concept. Elle aurait gagné à plus jouer sur la marque « Radio bistrot » que tout le monde connaît et apprécie.
Emmanuel Maubert : Moi, je n’ai vraiment pas le temps de regarder la télé. J’ai vu la première d’Hanouna sur D8 et c’est à peu près tout. Je ne suis pas du tout client de télé réalité. Je trouve horrible des émissions comme « Qui veut épouser mon fils ? ». Je constate surtout l’extrême pauvreté des programmes de la TNT. Ça fait 7 ans que ça dure et ça fait 7 ans que c’est la même chose. On en peut plus des espèces de magazines avec les bimbos ou les obèses qui se racontent. Le côté voyeuriste de toutes ces émissions est crapoteux à mort ! Sinon, ce sont des rediffusions de vieux téléfilms et de feuilletons dépassés. C’est dommage …
Propos recueillis par Frédéric Charpentier
Photos : « Des amis & des hommes » aux éditions Prisma
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