Dimitri Pavlenko : « Je me sens vraiment bien sur Radio Classique »

NOUVELLE VOIX. Le journaliste a quitté Sud Radio pour prendre les commandes de la tranche 6h30/7h30 de Radio Classique. De quoi ravir et réjouir cet amoureux de la radio. Les auditeurs aussi !

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Photo: Philippe Barbosa

Coulissesmédias : Quelques semaines après vos débuts sur Radio Classique, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Dimitri Pavlenko : Je suis très serein. On peut dire que le démarrage s’est plutôt bien fait. Au début, il faut le temps de prendre ses marques, on est un peu collé à sa fiche mais je pense que je me suis libéré assez vite, j’ai retrouvé l’aisance d’être assis face à un micro. J’ai une heure d’antenne qui est très dense, donc le temps passe très vite. Cela nécessite beaucoup de préparation mais je peux vous dire que je suis vraiment content d’être sur cette antenne. Et pour tout vous dire, j’ai vraiment l’impression que cela m’a permis de franchir un palier parce que c’est une belle maison. Radio Classique, en terme d’audience, n’est pas aux avant-postes de la radio française mais c’est une maison reconnue à la fois par les professionnels et surtout par les auditeurs car le public est fidèle, il est exigeant, il commente beaucoup ce qu’on fait et j’aime sentir ce petit aiguillon des auditeurs qui sont derrière et qui jugent aussi ce que vous dites. C’est important car cela permet de ne pas rester sur ses lauriers. Je me sens vraiment bien sur Radio Classique.

Coulissesmédias : Comment s’articule ce rendez-vous entre 6h30 et 7h30 ?

Dimitri Pavlenko : Sur l’ensemble de l’heure, j’assure une revue de presse économique, j’évoque les unes des journaux tout en allant aussi rechercher des petits articles qui font sourire ou qui donnent du sens voire des anecdotes un peu drôles parce que l’économie a cette réputation d’être une matière un peu ennuyeuse alors que je pense qu’elle n’est pas plus inintéressante qu’une autre. C’est une matière noble et complexe. Et, justement, le défi pour moi, c’est de lui donner du sens et de la lisibilité. Ensuite, il y a un journal de l’économie pendant lequel je présente le travail d’une partie de la rédaction de Radio Classique qui est dédiée à l’économie. Egalement, un rendez-vous qui s’appelle « la question de l’économie » où on va se concentrer sur une question pour laquelle on a besoin de réponses. Ce rendez-vous se fait en direct avec un invité. On a aussi un édito assuré par François Vidal, directeur de la rédaction des Echos. Il choisit son sujet qui est naturellement souvent en symétrie avec la une des Echos du jour. Et ensuite, j’ai un invité. C’est souvent un chef d’entreprise que je questionne sur l’actualité de son entreprise ou de son groupe mais aussi sur l’environnement politique, économique dans lequel il évolue. A chaque fois, notre obsession, c’est d’aller plus loin que sur les bilans comptables pour rendre les choses un peu plus vivantes. En fin de tranche, on a les grands titres de la presse généraliste avec la revue de presse de Michel Grossiord. Il les développe une heure plus tard chez Guillaume Durand.

Coulissesmédias : Cette émission, c’est aussi pour jouer sur le même terrain que les grandes radios qui misent sur le tout-info dès le réveil ?

Dimitri Pavlenko :J’en ai l’impression même s’il faut rappeler que je reprends les commandes d’une tranche qui existait déjà. Il y avait peut-être cette envie de valoriser cette tranche. Après, il faut reconnaitre que la radio, c’est le média du matin. Et cette tranche est aussi cruciale parce que les gens se lèvent de plus en plus tôt. « 6h30/7h30 », c’est l’heure où on est dans la salle de bains, dans la cuisine, même si on fait autre chose, on a le temps d’écouter la radio.  Il faut donc que les choses soient claires, dynamiques et efficaces. Il faut que ce soit limpide. C’est une tranche qui est aussi une sorte de rampe de lancement pour la tranche reine de Guillaume Durand. Mon objectif étant de fidéliser les auditeurs et de réussir à faire venir de nouveaux. C’est une tranche qui est décisive pour la radio. Ce n’est pas vraiment une « pré-matinale » parce qu’on est déjà dans un temps d’audience fort puisque vous savez comme moi que les audiences radios précisent que c’est entre 7h et 7h30 qu’il y a les plus forts pics d’audience. Paradoxalement, c’est rarement l’heure où les radios programment leurs grands rendez-vous. Donc, j’ai cette chance d’être sur une tranche qui est valorisée par la manière dont, aujourd’hui, on écoute la radio.

« J’ai la chance d’être sur une tranche où on prend son temps »

Coulissesmédias : Qui vous écoute si tôt ? Les décideurs, mais encore…

Dimitri Pavlenko : J’aimerais vraiment bien le savoir (rires). J’ai l’intuition que le public de Radio Classique, contrairement à ce qui se dit n’est pas un public âgé. On a beaucoup d’auditeurs qui sont dans la vie active, qui ont de 25 à 49 ans. Egalement, un public de décideurs, de CSP+. Et puis, je pense qu’il y a des auditeurs qui viennent de tous les horizons, qui ont envie d’une radio qui ne soit pas forcément agressive à l’oreille. La tendance aujourd’hui, c’est une radio qui va très vite, très habillée avec beaucoup de tapis sonores, beaucoup de jingles… Moi, j’ai la chance d’être sur une tranche où on prend son temps. On a le temps de développer les choses. Evidemment, il ne faut pas tomber dans le piège d’être trop long et ennuyeux. Sur Radio Classique, on est serein, on est tranquille, on a du temps que l’on utilise bien pour ne pas ennuyer.

Photo: Philippe Barbosa

Photo: Philippe Barbosa

Coulissesmédias : Votre promesse, mis à part le fait d’aller chercher de nouveaux auditeurs ?

Dimitri Pavlenko : Je viens de Sud Radio où j’étais anchorman. Ce rôle est un peu bâtard parce qu’on passe souvent les plats entre les chroniques qui sont faites par d’autres. Par contre, il y a un sens de l’animation que l’on doit développer et c’est ce que je voudrais insuffler à cette tranche : arriver à souligner les temps forts, à ralentir le débit, valoriser le propos de l’interlocuteur quitte à le reformuler s’il est un peu abscons. Et la touche que je veux apporter, c’est rythmer la tranche sans s’énerver, sans agresser l’auditeur ou l’interlocuteur. Il y a d’autres radios qui font çà très bien pour un public qui demande ça. Je ne pense pas que ce soit ce que recherche le public de Radio Classique.

Coulissesmédias : L’idée de venir sur Radio Classique, c’était pour échapper à toute cette hystérie autour de l’info, cette course au buzz, cette excitation qui prédomine ailleurs ?

Dimitri Pavlenko : J’ai 37 ans, cela fait 13 ans que je fais de la radio et j’ai la chance de pouvoir travailler sur une matière qui est souvent sous-valorisée. L’économie reste souvent reléguée à l’arrière plan. Moi, je crois au contraire qu’aujourd’hui, on parle beaucoup de politique dans l’actualité française. L’économie, à mon sens, c’est là que se concentre une bonne partie du vrai ouvoir des décisions qui influent sur le quotidien des français. Et puis, c’est quoi le buzz ? Il y a le buzz artificiel provoqué par les petites phrases. Et, j’allais dire le buzz « positif » avec la sortie d’une information ou le commentaire qui va faire réagir. Je crois que l’idée, c’est d’être sérieux et de ne pas balancer n’importe quoi à l’antenne. La philosophie à l’AFP, c’est : « un scoop peut bien attendre 5 minutes ». On vérifie ce qu’on dit, on sous-pèse l’information.

 

Coulissesmédias : Vous auriez été attiré par une chaîne info ?

Dimitri Pavlenko : Le média sur lequel je suis le plus à l’aise et où je me sens le mieux, je crois que c’est la radio. La télévision ne m’attire pas plus que ça. Aujourd’hui, la télé c’est le média roi. Mais la radio est un média fort. J’ai été JRI et rédacteur pendant 5 ans pour France 2 et TF1. J’ai aimé cette expérience mais ce n’est pas ce que je recherche aujourd’hui.  D’ailleurs, je pense que je suis meilleur présentateur que reporter. Je pense que je suis meilleur en studio plutôt que sur le terrain. Et dans cet exercice, la radio est peut-être le média qui s’y prête mieux.

« Le journalisme, j’y suis arrivé sans vocation particulière. J’ai découvert ce qu’était ce métier après coup »

Coulissesmédias : Qu’est-ce qui vous a conduit vers le journalisme ?

Dimitri Pavlenko : J’y suis arrivé un peu par défaut. Lorsque je faisais mes études, j’étais en classe préparatoire, j’ai fait une hypokhâgne, j’ai fait deux khâgne. Et à l’issue, je ne savais pas quoi faire. J’ai toujours eu un esprit papillonnant, avec l’envie de toucher à tout et le journalisme s’y prêtait bien. J’ai pu faire un stage d’un an à Radio France en septembre 2001. J’étais dans ce que l’on appelle « le bocal » et à ce moment là, je me suis rendu compte que ce métier me plaisait bien. J’y suis arrivé sans vocation particulière. J’ai découvert ce qu’était ce métier après coup. En 2002, j’ai passé un concours pour une école de journalisme. Je voulais aller à Toulouse. J’ai eu la chance d’être accepté. Je suis donc parti 3 ans là bas et je suis sorti diplomé en 2005. Je n’ai pas eu cette fibre journalistique très tôt. Par contre, je reconnais que j’ai toujours lu les journaux. Mes parents ne lisaient pas la presse et écoutaient assez peu la radio. A l’inverse, je lisais beaucoup parce que j’avais beaucoup de culture classique qui venait par la prépa et ça me manquait un peu d’avoir ce lien avec l’actualité contemporaine. J’ai été un peu biberonné avec Le Monde et Le Courrier International.

Dimitri Pavlenko MD

Coulissesmédias : Quelqu’un vous fascinait à l’époque ?

Dimitri Pavlenko : Bizarrement, ça a plutôt commencé par une détestation des journalistes et du journalisme. A l’université, j’avais créé un petit journal indépendant avec des copains. On était obsédé par la critique des médias. Et donc, on détestait mais vraiment cordialement des gens qui sont des grands noms du métier comme Laurent Joffrin, Edwy Plenel…On avait une vision très idéologique et très brutale des choses…

Coulissesmédias : Ce qui a du faire bizarre lorsque vous les avez vus pour la première fois dans le métier…

Dimitri Pavlenko : Ce fut assez drôle effectivement. J’ai bossé avec Denis Jeambar lorsque j’étais à Sud Radio. C’est quelqu’un que je « descendais » sans même bien le lire… On était jeune et donc un peu con, on  avait surtout une colère à évacuer. Et, quand je l’ai dit à Denis Jeambar, ça l’a beaucoup fait rire. Il m’a rassuré en me disant « il faut bien que ça commence d’une manière ou d’une autre, même si c’est dans la colère… ».  C’est signe qu’il y avait une envie de participer au débat. Et puis, la critique de médias, c’est aussi sain. Ce n’est pas parce qu’on est journaliste qu’on est irréprochable. J’ai moi-même beaucoup d’amis  qui sont méfiants vis-à-vis des médias traditionnels, qui pensent qu’on est à la botte du pouvoir, qu’on a fait l’élection d’Emmanuel Macron. Ce n’est pas vrai. Evidemment qu’il y a des journalistes engagés mais ce n’est pas le cas de la grande majorité des journalistes aujourd’hui.

Coulissesmédias : Vous passez de Radio France à Virgin avant de travailler en télé…

Dimitri Pavlenko : Après l’école de journaliste, je rejoins Radio France. Pendant un an, je fais l’info trafic sur France Bleu et j’ai, à ce moment là, une compagne qui m’a suivi à Paris et qui veut redescendre à Toulouse. Et, je cherche du travail. Je commence par A2PRL qui est l’ancien service de l’AFP Audio et je démissionne parce que j’ai l’intention de m’installer au Maroc. Le projet n’aboutit pas et j’intègre Virgin Radio. L’aventure dure un peu plus de deux ans.  Je quitte l’entreprise à la faveur d’un plan social que met en œuvre le groupe. Je me porte volontaire au départ alors que je n’étais pas vraiment concerné. Et ensuite, je bascule vers la télévision. Je me retrouve sur Télé Toulouse puis la Dépêche News qui est prestataire de service pour TF1.

Coulissesmédias : Vous rejoignez ensuite Sud Radio…

Dimitri Pavlenko : J’ai travaillé pour TF1 et France 2 pendant près de 5 ans. J’étais pigiste et j’avais besoin de stabilité parce que j’ai des enfants, etc… J’ai appris que Sud Radio venait d’être rachetée par le groupe Fiducial. Et j’ai pensé que c’était plutôt le bon moment pour entrer dans l’entreprise. J’ai rencontré Christophe Bordais qui est le rédacteur en chef de Sud Radio et cela reste une rencontre qui est déterminante pour moi. Je lui ai proposé d’être un peu « homme à tout faire ». Je voulais bien être reporter, prendre la caméra si Sud Radio avait des ambitions en images et il m’a proposé d’animer trois heures de talk show entre 9h et midi avec deux émissions qu’il avait inventées : « Le grand référundum » et « Seul contre tous ». J’ai hésité parce que je ne savais pas si j’avais les épaules assez fortes pour animer un débat et un talk. Et il a tenu ces propos : « Tu ne te connais pas, je vais te révéler à toi-même ». Et très vite, j’ai adoré. C’était du journalisme mais aussi de l’animation. Ça a duré deux ans avant que Fiducial ne projette de quitter Toulouse pour tout rapatrier sur Paris. En arrivant dans la capitale, la saison dernière, on m’a proposé la matinale. J’ai flippé un peu mais j’y suis allé. Et je crois que j’ai bien fait parce que si je suis sur Radio Classique aujourd’hui, c’est grâce à Sud Radio.

Coulissesmédias : Pourquoi avoir choisi de quitter cette station au moment où elle se réinvente ?

Dimitri Pavlenko : En juin dernier, Jean-Francis Pécresse m’appelle pour me dire qu’il m’avait écouté et détecté en moi un goût de l’économie. Il a senti que je pouvais apporter un sens de l’animation à Radio Classique. J’étais bien sur Sud Radio mais je sentais que la saison suivante n’allait pas forcément se passer aussi bien pour moi. J’accepte assez vite la proposition. Quelques jours plus tard, Patrick Roger m’annonce qu’il prend les commandes de la matinale donc, à ce moment là, je n’ai aucun regret de partir sur Radio Classique qui est une radio qui fait 4 à 5 fois plus d’audience et puis, c’est une belle maison. C’est une radio où on travaille dans des conditions de calme et de sérénité. On n’a pas beaucoup de pression de l’actionnaire en terme d’audience parce qu’elles sont là. Le choix s’est fait assez naturellement.

Coulissesmédias : Quelles ont été vos premières impressions ?

Dimitri Pavlenko : J’ai trouvé que c’était une radio très bien structurée. C’est petit mais on fonctionne avec une logique de service avec des journalistes qui sont un peu des spécialistes de leur matière. C’est très réconfortant parce qu’on a affaire à des gens qui savent de quoi ils parlent. Les gens attendent une forme d’expertise qui ne soit pas arrogante et qui ne dise pas quoi penser. Et puis, j’ai trouvé une rédaction très calme et très posée.  Et puis, Jean-Francis Pécresse me donne une grande liberté dans ma tranche. On détermine ensemble les sujets mais je suis libre d’ajouter une touche personnelle. Je suis très libre sur Radio Classique.

Photo: Philippe Barbosa

Photo: Philippe Barbosa

Coulissesmédias : Votre journée type, elle ressemble à quoi ?

Dimitri Pavlenko : Ça se termine à 7h45 avec mon rendez vous chez Guillaume Durand, qui s’appelle « le temps de l’économie ».  Ensuite, on se met dans la journée du lendemain. On passe au peigne fin les agendas, on regarde la tonalité générale de la presse. On prépare en fonction de ce qu’on sait qui se produira dans la journée d’après mais aussi avec des choses qu’on a envie de creuser. On prend ce pari de développer des choses. On a une conférence de rédaction vers 10h30 et au fil de la journée, on essaie d’être réactif à tout ce qui se passe pour arrêter nos sujets. Je quitte la radio vers 11h et après m’être reposé un peu, je garde un œil sur l’actu et on valide avec la rédaction. Et le lendemain, le réveil sonne à 2h30 pour être à la radio dès 3h15.

« Un bateau qui est solide et qui tient bien la mer »

Coulissesmédias : Tout est en direct ?

Dimitri Pavlenko : A quelques exceptions près car il nous arrive de faire des « faux directs » notamment avec des interviews un peu développées ou si l’interlocuteur ne peut pas être disponible en direct.

Coulissesmédias : Que redoutez-vous ?

Dimitri Pavlenko : J’ai l’impression que c’est un bateau qui est solide et qui tient bien la mer. Radio Classique a quand même derrière les groupes les Echos et LVMH qui ont une vision de long terme des choses. Je pense qu’on est à l’abri des soubresauts que connaissent certaines rédactions. Je pense à Europe 1 qui traverse une période qui est très compliquée. Si je crains quelque chose, ce n’est pas en interne mais plutôt au niveau de l’actualité. Je pense qu’on n’est pas à l’abri d’une grave crise économique. Il y a une espèce d’inquiétude de fond. On se rassure en se disant que la reprise est là mais j’y suis sensibilisé et ce dont j’ai peur, ce sont les conséquences que cela pourrait avoir pour tout le monde. Mais j’espère qu’on évitera ça.

Coulissesmédias : Donc beaucoup d’infos dans un contexte assez difficile…

Dimitri Pavlenko : Les mauvaises nouvelles sont le carburant de l’info. Mais on est dans une période où les gens se méfient. Il y a une vraie perte de confiance. Les enquêtes d’opinion le révèlent à chaque fois.  Le journalisme sur le terrain est difficile parce que les gens sont en colère et ils ont l’impression qu’on est un peu les artisans de ça. Il y a un combat à mener. Ce n’est pas du militantisme qu’il faut, c’est-à-dire adopter des postures politiques mais cette tentation qu’ont beaucoup de la ré-information, trouver des sources alternatives d’information et je dis « gare à la manipulation ». L’info, il faut la goûter à toutes les sources et ensuite faire son opinion personnelle. C’est un exercice d’esprit critique. Les journalistes doivent aussi mener cet exercice d’esprit critique. Ce n’est pas parce que tous les journaux disent la même chose qu’ils ont forcément raison. Quand je m’engage personnellement, je le dis pour que les choses soient claires. Il est important de ne pas se planquer derrière une pseudo neutralité ou encore pire « objectivité » comme disent certains. Car, ça n’existe pas.

Photo: Philippe Barbosa

Photo: Philippe Barbosa

Coulissesmédias : A plus ou moins long terme, qu’aimeriez-vous apporter dans le « 6h30/7h30 » ?

Dimitri Pavlenko : Ce n’est pas complètement nouveau mais vu que nous sommes sur une tranche éco, j’aimerais que l’on mette en avant chaque jour une entreprise mais pas sous un angle publi-reportage.  L’idée, ce serait de montrer que derrière les entreprises, il y a aussi des enjeux sociaux qui nous concernent tous. Aujourd’hui, les changements sociétaux viennent en partie du monde de l’entreprise. On le voit par exemple dans le domaine des transports. C’est assez flagrant de voir qu’une entreprise comme blablacar sera peut-être demain un acteur incontournable, autant que la SNCF… Et, quand on fait de l’économie, on a cette chance de voir ce qui se passe sous les radars, de détecter les entreprises qu’on parle d’elles parce qu’il y a la bataille de l’emploi mais aussi de l’innovation. Le monde change à la vitesse grand V et je pense qu’il est bien d’arriver à cerner les tendances. Donc, il y a les start-up du web mais il y a aussi de belles entreprises traditionnelles qui méritent qu’on parle d’elles. Et il s’agirait d’écouter le chef d’entreprise mais aussi les salariés qui ont des choses à dire. Et sans aucun tabou, on pourrait aussi parler d’entreprises en difficultés. Il y a forcément des explications et des pistes de changements pour elles.

Propos recueillis par Mickaël ROIX

Photos : Radio Classique/Philippe Barbosa.