Bob Sinclar

« Il y a une réelle différence entre ce que je joue en club et ce qui passe à la radio »

starfloor bob sinclar

Bob Sinclar entouré des présentateurs de Starfloor : Virginie de Clausade et Taïg Khris.

Son histoire débute à l’âge de 17 ans lorsqu’il demande à sa mère de lui acheter deux platines et une table de mixage. Bob est à cette époque un danseur très affirmé mais fasciné par les DJs. Très vite, il lance son label. Nous sommes en 1991. Le jeune artiste « bidouille » ses premiers sons qui sont remarqués dans les clubs anglais. L’histoire se transforme en success-story lorsque Bob Sinclar aligne les tubes et envahit les dancefloors du monde entier. Ses rêves allaient devenir réalité ! Bob Sinclar est notre invité à quelques jours de l’événement Starfloor…

Coulissesmédias : Il y a quelques semaines, tu étais au cœur d’une vaste opération sur Facebook avec tous tes fans. Tu peux nous en parler ?

Bob Sinclar : Il y a eu un concours M6 où en fait, des clubs devaient créer un compte Facebook et réunir le plus de monde possible en un minimum de temps. Le gagnant se voyait offrir ma venue dans le club de son choix. J’ai joué dans un très gros club à Lille mais j’aurais préféré aller jouer dans un club plus petit en province. Mais l’expérience reste magnifique et il est tout à fait normal que les clubbers soient plus nombreux à Lille que dans le Centre de la France.

Une belle manière d’aller à la rencontre de son public ?

Oui. Je veux aller un peu partout. C’est assez difficile parce qu’il y a une réelle différence entre ce que je joue en club et ce qui passe à la radio. J’ai fait des gros titres mais en club, je ne vais pas forcément jouer les titres qui passent en radio. J’essaie d’être un peu plus pertinent et c’est aussi pour ça qu’on m’appelle pour jouer dans le monde entier.

Comment travailles-tu?

J’ai vraiment commencé en tant que « bidouilleur de sons », je jouais dans les clubs à Paris en étant résident mais personne ne voulait de moi. J’ai vraiment découvert que pour être connu et jouer dans le monde entier, il fallait faire des gros hits. Je fais ça depuis quinze ans, j’ai monté mon label et pour créer un album, je créé une vingtaine d’instrumentaux et ensuite, je cherche la direction artistique que je vais mettre sur chaque titre. Ensuite, je m’occupe des castings de chanteurs. Je vais à Londres, à New-York, en Jamaïque. Avec « Love Generation », j’ai eu une grosse tendance Jamaïcaine. Ça m’a permis de faire un morceau avec Sean Paul qui va sortir dans quelques jours. Il y a plein de belles rencontres. Donc, je continue à « chiner » les chanteurs.

« Je pense que la surmédiatisation tue l’artiste »

Quand tu regardes derrière, est-ce que tu repenses aux vinyls que tu avais dans la salle de bain de ta maman, Qu’est ce que tu te dis ?

J’avais vraiment envie d’être DJ. C’est vraiment la manipulation des vinyls qui m’a excité. Je voulais être musicien sans réellement savoir comment j’allais le devenir. J’ai commencé à bidouiller des sons, j’ai créé mon label. J’ai mis un peu de temps avant de bien gagner ma vie mais je n’ai jamais voulu faire rien d’autre. J’ai focalisé là-dessus pendant quinze ans. Il n’y avait pas d’exemple d’un DJ qui avait réussi une carrière d’artiste en tant que DJ donc je me suis fait un peu tout seul. J’ai suivi un peu mon instinct, mon feeling. J’ai toujours suivi mes sensations. C’est valable dans mes relations avec les gens en fonction de leurs vibrations. Que des vibrations positives !

Tu n’es pas très exposé dans les médias.. Comment expliques-tu ce léger retrait par rapport aux autres DJs?

Je pense que la surmédiatisation tue l’artiste. Il faut faire très attention à cela. Ça peut être à double tranchant. J’ai une vraie vision sur ce que je fais avant le marketing. Mais le marketing reste important parce que je surveille mon image : je fais des belles photos, j’essaie de faire des choses assez sexy et de très belles
vidéos pour lesquelles je dépense beaucoup d’argent. Je suis présent à toutes les étapes de mes créations. Je suis producteur, éditeur…Personne ne paie les choses à ma place. Certes, je commence à gagner beaucoup d’argent mais ça me sert à réinvestir constamment pour faire de belles choses.

Tu seras l’une des vedettes de la prochaine édition de Starfloor le 30 octobre. Peux-tu nous donner ton avis sur cet événement ?

FUN RADIO m’a appelé l’année dernière pour être le parrain de l’événement « Starfloor ». La radio voulait associer des DJs avec des chanteurs. Je trouvais ça assez pertinent. Il ne faut pas oublier qu’ils avaient fait toute leur image autour des DJs et autour du son Dancefloor donc le DJ s’est naturellement imposé
dans cette soirée. Au premier numéro, j’ai joué devant 17 000 personnes pendant trente à quarante minutes, ça s’est super bien passé. Et, ça ouvre le champ d’action au niveau des auditeurs qui veulent découvrir les artistes sur scène. Je reviens avec Big Ali cette année. Je vais amener une petite surprise. C’est un bel évènement autour des DJs et de leur musique.

Et la relation avec ceux qui seront présents lors de cette soirée ?

Chacun a trouvé sa voie. On a chacun notre image et maintenant, je suis content que ça fonctionne très bien pour les DJs français à l’étranger. J’ai monopolisé les radios pendant trois ans mais d’autres ont pris le pas. Il y a de la place pour tout le monde. Ce sont les auditeurs qui décident ensuite mais il n’y a aucune guerre entre DJs. Plus il y a de musiques qui fonctionnent, plus ça occupe une scène toute entière.

Propos recueillis par Antoine Binant.
Crédits photos : Bernard Benant/Thierry Gromik