Allan Théo : « J’assume tout ! »

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Alan TheoIl a fait le buzz avec le clip « Je dérive » où il apparaît entièrement nu et il a réuni 1425 producteurs pour son 4ème album « Reprends les armes » sur My Major Company. C’est avec grand plaisir que nous avons rencontré Allan Théo pour évoquer son actualité. De ses débuts avec « Emmène-moi », en passant par son groupe et ce nouvel opus, il nous dit tout avec beaucoup de sincérité. Allan Théo est aujourd’hui un artiste libéré et épanoui, alors nous vous conseillons vivement de ne pas avoir de préjugés et d’adhérer à son nouveau style. C’est certain, il réussira de nouveau à vous emmener avec lui !

Coulissesmédias : Avant de nous en dire plus sur ton nouvel album «Reprends les armes » qui est dans les bacs depuis le 16 Mai, peux-tu nous parler des trois premiers: « Emmène-moi » 1998, « Soupir » 2002 et « Théo » 2007 ?

Allan Théo : Je me suis rendu compte il y a peu de temps que c’était une évolution, on pourrait croire que c’est complètement désorganisé surtout avec ce quatrième album mais il y a une réelle ligne de conduite. « Emmène-moi » c’est vraiment l’album qui m’a permis d’avoir une reconnaissance et un succès, c’est ce dont j’avais besoin pour me rendre compte que ce n’était pas ça qui allait me soulager dans la vie. En général, quand on a des vides psychologiques on se focalise sur un but qui est super difficile à atteindre, ça t’empêche d’avoir vraiment à réfléchir et tu te bats pour atteindre ce but. Une fois qu’il est atteint, tu t’aperçois que tes vides ne sont pas remplis. Ce premier album a été pour moi la découverte de ce métier et en même temps une naissance. Ça m’a obligé de me poser la question de savoir de quoi j’étais vraiment fait et de ce que j’avais envie de transmettre à travers ma musique. Mon deuxième album « Soupir » même si je le trouve assez doux c’est l’album de la révolte car il était l’antithèse du précédent. Il n’est pas du tout commercial, pas du tout fait pour passer en radio, ni plaire au public que j’avais déjà. Il est également très artistique car j’ai travaillé avec des poètes, avec beaucoup de cordes et divers intervenants très talentueux. J’en suis
super fier et encore aujourd’hui quand je l’écoute, je trouve que c’est vraiment la classe. Le troisième « Théo » est celui des interrogations. J’ai essayé de me départir de ce sentiment de révolte, j’avais un gros problème d’image. Plus ça allait et plus ma musique s’orientait vers le rock, tous les contacts que j’avais ne voulaient pas m’accompagner dans cette direction. J’ai décidé de gommer mon nom et j’ai signé cet album sous le nom de Théo. J’ai monté un groupe « Théo-Group » avec lequel j’ai pu défendre cet album et m’apercevoir qu’en fait je pouvais être connu ou pas connu, reconnu ou inconnu, mais rien ne m’empêchait de faire de la musique, d’avoir quand même des gens qui aiment et qui viennent me voir. Ça m’a fait du bien mais j’étais un petit peu entre deux chaises. Je voulais oser quelque chose de très personnel mais je ne savais pas encore quoi. Maintenant il y’a « Reprends les armes » dont la plupart des titres ont été créés pour la scène car je jouais déjà avec mon groupe certains des titres. Cet album a démarré le jour où je me suis dit que peut-être, je n’étais pas fait pour être dans ce métier. Mais il fallait absolument que je fasse un truc personnel pour me sentir bien dans mes baskets et il y a que la musique qui peut remplir ce vide. On va dire
que c’est l’album sans concession ! Au fur et à mesure du temps, j’ai commencé à écouter des choses de plus en plus dures, des choses qui s’apparentent au métal voire du métal. Le défi a été de me dire maintenant tu sais ce que tu es mais pour autant ça ne veut pas dire que c’est ce que tu peux faire. Toi, tu es fait de plein de choses différentes qui t’ont permis de faire pleins d’albums différents. Maintenant le but du jeu à été de respecter toutes ces facettes, c’est un album qui mélange du rock comme l’album « Théo », des cordes comme dans l’album « Soupir » et qui est instinctif, sans peur.

Coulissesmédias : Avec ton groupe, ça commençait à bien fonctionner et vous faisiez pas mal de concerts à travers la France. Pourquoi avoir tout arrêté et t’être inscrit chez My Major Company ?

Allan Théo : En réalité, ce n’est pas moi qui ai voulu arrêter mais c’est eux qui m’ont lâché (rires). Quand j’ai voulu faire ce quatrième album et que je procédais un peu à tâtons en essayant de savoir comment je pouvais l’orienter. Ils se sont aperçus que ça devenait de plus en plus métal, ils m’ont dit que c’était risqué, que le public n’allait pas nous suivre. Ils ne se sentaient pas d’enregistrer cet album avec moi alors je me suis retrouvé tout seul. Du coup, je me suis posé des questions de savoir si c’était faisable et le seul moyen de le savoir était de travailler tout seul sur le projet. J’ai travaillé comme un dingue pour enregistrer tous les instruments, pour faire les arrangements, pour tout réaliser moi-même, voir si j’en étais capable et si je ne me trompais pas de direction. Je suis vraiment
très surpris du résultat (rires).

Coulissesmédias : Tu as réuni 100 000 euros en quelques semaines grâce à 1425 producteurs. À ton avis qui sont tes producteurs, tes anciens fans, des nouveaux, ou des personnes qui ont entendu parler du buzz de ton clip dans lequel on te voit entièrement nu ?

Allan Théo : Je pense qu’il y a un mélange de tout et c’est ça que je trouve marrant. Avec cette musique, je n’ai pas cherché à attirer les fans de mes premiers albums et ceux qui sont toujours là doivent être choqués car ça n’a absolument rien à voir. Je suis rentré chez My Major en faisant profil bas en me disant tu es un artiste et un musicien comme les autres, il faut que tu trouves une idée originale pour attirer des gens. Je me suis assez rapidement aperçu que mon nom était encore un véritable problème et notamment pour ceux qui étaient déjà sur le site. Certains se disaient que j’avais déjà eu ma chance et que je venais piquer la place d’un artiste émergeant. Sauf que, dans ma tête, j’étais un artiste émergeant, je voulais partir avec des bases neuves, ne pas utiliser des outils que j’avais déjà acquis et créer l’univers de mon album à travers mon premier clip. Il est totalement sans concession, tu as du sexe, du sang, de la violence … la totale (rires). J’ai mis en image tout ce qui me passait par la tête, et c’est ce qui a peut-être changé l’état d’esprit de certains qui au début étaient assez agressifs. Et au final ils se sont rendu compte que les gens qui ont misé ne sont certainement pas ou en tout cas pas majoritairement ceux qui avaient aimé le premier album. Je sais que certains me suivent depuis « Emmène-moi » mais c’est très minime, les gens qui ont misé se sont emparés du projet en se disant que c’est un truc nouveau, ils ont senti que j’avais envie de me battre. C’est vrai que le clip a ramené beaucoup de monde qui ne connaissait pas forcément le site. Le buzz m’a permis de faire beaucoup de télé, et ça, je ne l’avais absolument pas prévu à la base,donc ça a été une vraie bonne surprise. Je savais très bien que le clip ne passerait pas à la télé, et je
pensais naître grâce à Internet. Finalement la télé m’a aidé et c’est hallucinant, en sachant qu’aucune image ne pouvait y passer.

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