Jeune maman, Agathe Lecaron s’est vu confier un nouveau bébé avec « La Maison des Maternelles », l’émission sur la très jeune enfance de France 5. Pour Coulissesmédias, elle revient sur cette nouvelle aventure, la fin d’« On n’est pas que des Cobayes » mais aussi sa maternité et ses envies de radio.
Coulissesmédias : Vous animez désormais « La Maison des Maternelles » sur France 5. C’était le bon moment pour vous ?
Agathe Lecaron : C’est complètement le bon moment parce que je suis en plein dedans et parce que les « Cobayes » s’arrêtaient. Au-delà du fait que je suis jeune maman et donc que c’est un sujet qui m’intéresse, la boucle était bouclée avec les « Cobayes ». C’était un livre qui se refermait de façon tout à fait naturelle après cinq ans. C’est parfaitement le bon moment pour moi, j’ai vraiment du bol.
Coulissesmédias : La fin d’« On n’est pas que des cobayes » n’est donc pas une déception ?
Agathe Lecaron : Très honnêtement, je m’y attendais. Je me suis dit, « je pense que c’est la dernière saison » et je sentais aussi que je commençais un peu à m’essouffler. Au niveau des expériences, on commençait à refaire toujours un peu les mêmes choses différemment. C’est la loi du genre, c’était inscrit que ce serait comme ça mais du coup je me disais qu’il ne faudrait pas devenir la caricature de soi-même. Je pense que, naturellement, il aurait fallu de toute façon me renouveler moi si ça n’avait pas été l’émission.
Coulissesmédias : Si l’émission devait revenir, ce serait donc sans vous ?
Agathe Lecaron : En parallèle des « Maternelles », oui. Mais si c’est une spéciale, je serais trop contente de la refaire parce que c’était cinq ans super. C’était vraiment une aventure géniale, je serais tellement contente de retravailler avec David et tout le monde.
« Je me sens bien sur cette chaîne »
Coulissesmédias : Les téléspectateurs de France 5 vous connaissent bien. C’est un avantage au moment de lancer une nouvelle émission ?
Agathe Lecaron : J’espère. Je ne sais pas si ce sont les mêmes téléspectateurs mais je me sens bien sur cette chaîne et je m’y sens vraiment à ma place depuis que j’y suis. D’ailleurs, quand les « Cobayes » se sont arrêtés, je me suis dit qu’il fallait que j’aille voir d’autres chaînes mais je n’ai pas réussi. J’ai dit à Nathalie Darrigrand (directrice exécutive de France 5, ndlr) que je voulais rester sur France 5, c’est une chaîne qui a du charme, c’est chez moi, c’est la famille.
Coulissesmédias : Donc quand 2P2L vous a proposé « La Maison des Maternelles », vous avez foncé ?
Agathe Lecaron : Complètement, pour moi c’est un aboutissement de faire un talk-show, d’être à la tête d’une bande et de parler de sujets comme celui-là. Pour moi c’était un grand oui.
Coulissesmédias : Qui plus est avec une émission diffusée en direct.
Agathe Lecaron : C’est génial parce que c’est ce que j’aime à la radio, c’est être en direct. Moi qui suis une fille de radio à la base, je pense que c’est comme ça qu’on met l’humeur, qu’on transmet et qu’on peut dire la vérité. Rien ne va être édulcoré , tout va être authentique et ça c’est formidable.
Coulissesmédias : Vous retrouvez une heure assez matinale, semblable à celle que vous aviez sur RTL2. C’est une case qui vous convient ?
Agathe Lecaron : J’aime bien être décalée. Mais ce qui est dur c’est de se coucher, pas de se lever et je pense que tous les matinaliers seront d’accord avec moi. Après, je vais me lever moins tôt que pour RTL2. Je trouve qu’il y a une ambiance particulière le matin, c’est plus intimiste. Et comme on veut créer une communauté, accueillir les gens dans un cocon, ça s’y prête merveilleusement bien.
Coulissesmédias : La case était en difficultés cette année. Cela ne vous fait pas peur ?
Agathe Lecaron : Ça me fait peur parce que je suis tellement contente de faire l’émission que j’espère que cela va durer le plus longtemps possible. Après, je suis très confiante sur l’émission en elle-même parce que je suis persuadée que le secret d’une émission qui marche, c’est tout ce qui se passe derrière et que les téléspectateurs ne voient pas. L’alchimie entre les gens et l’entente c’est essentiel et il y a vraiment ça. C’est-à-dire que je suis folle de ma productrice, je la trouve géniale. Je ne la connaissais pas du tout et ça aurait pu ne pas marcher mais on est vraiment sur la même longueur d’onde donc ça c’est vraiment important. Tous les intervenants sont des vrais personnages donc je suis vraiment très contente.
« Recréer « Les Maternelles » comme si elles n’avaient jamais existé »
Coulissesmédias : Il faut bien préciser que ce n’est plus « Les Maternelles », c’est une émission totalement différente.
Agathe Lecaron : Pas totalement différente dans la mesure où on parle du même sujet mais ce n’est pas la continuité des « Maternelles ». on veut vraiment faire autre chose et c’est pour ça qu’on n’a pris personne de l’émission précédente. On veut un nouveau regard, comme si l’émission n’avait jamais existé. C’était dans le cahier des charges de France 5, recréer « Les Maternelles » comme si elles n’avaient jamais existé. Je pense que 2P2L a très bien réussi à le faire.
Coulissesmédias : Vous préférez lancer une nouvelle émission plutôt que d’en prendre la suite ?
Agathe Lecaron : J’aurais été fière aussi de prendre la suite mais effectivement, je pense que ça ne sert à rien de faire la même émission avec une autre présentatrice. Il y a eu plusieurs présentatrices qui se sont succédées et on a vu qu’à un moment, cela s’éparpillait un peu pour attirer plus de téléspectateurs. C’est bien, je pense,de recentrer sur la petite enfance.
Coulissesmédias : On retrouve le mot « maternelles » dans le titre de la nouvelle émission. C’était important ?
Agathe Lecaron : Bien sûr parce que c’est une émission qui est légendaire sur France 5. C’est une des marques les plus fortes de la chaîne, c’est une histoire qui s’est écrite et il n’y avait aucune raison que d’un coup, ça s’appelle « La Maison des bébés ». D’autant que c’est à la même heure et que le sujet abordé est le même, cela aurait été ridicule.
Coulissesmédias : Vous avez eu vos enfants tardivement. Cela peut permettre de toucher une cible plus large ?
Agathe Lecaron : En tout cas c’est un sujet que l’on évoquera, ça c’est sûr puisque c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup. Quand on veut faire un enfant tard, on se dit difficultés à le faire. Moi qui les ai eu naturellement et facilement, il y a d’autres questions qui se posent. Est-ce que je vais pouvoir les accompagner jusqu’au bout ? On calcule tout le temps l’âge qu’on aura quand il aura tel âge. C’est plein de questionnements, plein d’angoisses et c’est un sujet qui me tient à cœur. Je pense que les femmes qui sont dans ce cas s’identifieront et j’espère que j’arriverais à les déculpabiliser et à les désangoisser.
« Je suis super privilégiée »
Coulissesmédias : Mener la vie de maman et de présentatrice en même temps, cela ne vous fait pas peur ?
Agathe Lecaron : Peur, non parce que je suis super privilégiée. Je vois ma nounou qui habite à Chartes et qui se lève à 5h du matin pour faire à manger à ses enfants qui vont se lever tous seuls et qui rentre à 20h, je me dis que j’ai une chance de dingue. Ça ne me fait pas peur et au contraire, je pense que c’est un privilège génial pour mes enfants parce que je resterai avec eux une grande partie de l’après-midi.
Coulissesmédias : Vous avez prévu de les amener sur le plateau ?
Agathe Lecaron : Ah oui ! Ça c’est sûr qu’ils viendront voir. Le tout petit je ne sais pas encore parce qu’il ne se rendra pas vraiment compte mais le grand oui.
Coulissesmédias : L’émission va être sans tabou ?
Agathe Lecaron : Je veux parler des choses telles qu’elles sont en vrai. C’est-à-dire qu’on sait qu’un accouchement c’est une aventure parfois un peu trash et on en parlera comme tel. La maternité,on fantasme dessus en se disant que ça va être merveilleux. Quand on est enceinte on s’imagine avec le bébé dans les bras, au calme, avec une odeur de tarte aux pommes qu’on a préalablement faite, la vérité ce n’est pas ça. La vérité c’est qu’on a plus jamais le temps de cuisiner, qu’on est crevées, que prendre une douche c’est déjà une perf (sic) et qu’on pleure tout le temps. La plupart du temps et la plupart des mamans mais parler de ces choses-là sans tabou. Parler du sexe dans le couple après l’accouchement qui est un vrai sujet. Parler de tout ça sans essayer d’édulcorer, de mettre des mots gnangnans parce qu’on est à la télé. Ça surtout pas, c’est tout ce que je veux fuir. Moi qui suis dans la vie assez trash, je veux vraiment que cela se ressente à l’antenne. J’espère que j’arriverais à mettre ce ton-là.
Coulissesmédias : « La Maison des Maternelles » va être centrée exclusivement sur la très petite enfance ?
Agathe Lecaron : Exactement, c’est-à-dire qu’on ne parlera pas de l’enfant qui rentre en sixième parce que je pense que les parents des enfants de cet âge-là ne regardent pas « Les Maternelles ». Mais cela concerne tout le monde, faire un enfant, qu’on en ait envie ou pas, c’est, à un moment donné dans une vie, un sujet. Maintenant,les gens qui vont nous regarder à 9h du matin c’est des femmes qui sont en congé maternité ou qui vont nous regarder en replay parce qu’elles veulent faire un enfant et que ça les intéresse, ou des mamans d’enfants d’un an qui ont un problème en particulier. Le besoin il est chez ces femmes et ces hommes-là.
Coulissesmédias : Les papas auront aussi leur place ?
Agathe Lecaron : Heureusement et ils auront leur place en demandant aussi pourquoi ils n’ont leur place que maintenant ou pourquoi ils ont parfois moins de place. Ce sont des sujets, comme les pères qui ont le baby blues, les nouveaux pères et plein d’autres.
« Je sais que je vais avoir de la liberté »
Coulissesmedias : La production est signée 2P2L, qui produisait également « On n’est pas que des cobayes ». C’était une envie commune de retravailler ensemble ?
Agathe Lecaron : C’est la famille donc c’était à la fois important et plus facile puisqu’on se connaît bien et ils savent ce que je veux faire. Ils savaient très bien en me proposant que je ne voulais pas de limites, que je ne voulais pas être cadenassée. C’est un choix qui est complètement assumé des deux côtés, je sais que je vais avoir de la liberté. De toute façon, c’est déjà dans l’ADN de France 5 de mettre des animateurs à l’antenne, il suffit de regarder Cymes (Michel, ndlr), qui n’ont pas de tabous et qui ne se cadenassent pas. Pour moi, c’était important que la prod (sic) sache qui j’étais et comment je travaillais pour pouvoir être moi complètement.
Coulissesmédias : Vous avez également un projet de documentaire avec 2P2L ?
Agathe Lecaron : J’ai un projet de documentaire qui sera tourné courant 2016, je ne sais pas encore quand et diffusé courant 2017. Ça a été retardé à cause des « Maternelles », à cause de ma grossesse aussi, c’est un peu l’Arlésienne. Mais c’est signé et ça existera.
Coulissesmédias : Malgré votre grossesse, vous avez pu aller jusqu’au bout des enregistrements d’« On n’est pas que des cobayes ». C’est une satisfaction pour vous ?
Agathe Lecaron : J’ai vraiment tenu à faire les derniers tournages alors que j’étais enceinte de sept mois et demi. Je voulais refermer le livre moi puisque je l’avais ouvert. Je suis contente parce qu’en plus c’est une émission qui m’a énormément apportée à tous les niveaux, que ce soit professionnellement ou humainement. C’est un truc complètement différent de ce que j’ai fait avant parce que ce n’était pas une grosse machine, parce que c’était un peu le système D et qu’on arrivait quand même à faire des miracles. On sortait des émissions sans avoir beaucoup de budget mais on arrivait à faire des choses incroyables. C’était tout le charme de cette émission et c’est ça aussi le charme de la chaîne, c’est d’arriver à faire des choses complètement différentes, décomplexées et détendues. On a mis un ton qui n’existe nulle part ailleurs. Il n’y a pas une autre émission qui est comme les « Cobayes ».
« [La radio] est vraiment un média magique »
Coulissesmédias : La radio ne vous manque pas ?
Agathe Lecaron : C’est horrible. Ça me manque à fond de balle, comme on dit en Belgique. Je m’étais dit quand j’étais au chômage, ne sachant pas que j’allais faire « Les Maternelles », qu’est-ce que je peux faire ? Je rêve de retourner sur RTL, ils le savent, je n’arrête pas de leur dire. En plus c’est mon vrai métier. Là, le fait d’être en direct, je vais défrustrer aussi cette envie mais c’est un média que j’adore. J’écoute la radio tout le temps, tout le temps, tout le temps, même quand je fais du sport. J’écoute aussi des podcasts. La radio, c’est un média qui m’accompagne depuis que je suis toute petite. Je la planquais sous ma couette pour écouter des trucs qui n’étaient pas du tout pour mon âge. Je me souviens que je piquais discretos (sic) des petits transistors pour pouvoir l’écouter. Après je faisais semblant d’être animatrice radio. C’est vraiment un média magique pour moi.
Coulissesmédias : On pourrait donc vous y retrouver une fois que vos enfants auront grandi ?
Agathe Lecaron : J’espère surtout que la radio existera encore et que ça marchera encore. Je crois que c’est un média qui n’est pas mort, contrairement à ce qui a été dit. On a beaucoup dit que les musicales allaient mourir, la preuve c’est qu’elles sont toujours là. Après je pense que les généralistes, RTL, Europe 1, France Inter, c’est un média qui peut vous suivre partout. Sous la douche, dans sa chambre, dans sa cuisine, dans la voiture, partout on peut écouter la radio. Il y a la radio chez moi comme il y avait la radio chez mes parents donc je pense que mes enfants s’y feront aussi.
Coulissesmédias : Vous vous verriez à la tête de quel genre d’émission si vous faisiez votre retour en radio ?
Agathe Lecaron : J’aime les émissions d’humeur. Ce que je faisais avec Christophe Nicolas, c’était vraiment ça. C’est-à-dire qu’en fait, on vous demande d’être vous-mêmes, d’arriver avec ce que vous êtes et de transmettre de la bonne humeur et des infos. Comme je ne suis pas journaliste de formation, l’idée pour moi c’est de contrebalancer un peu toutes les infos anxiogènes qu’on peut avoir. Pour ça les musicales m’allaient très bien. Après, pourquoi ne pas transposer ce que je fais à la télévision en radio, donc parler de la petite enfance, une émission psycho (sic). Ce sont des choses qui m’intéressent et à fortiori vu que j’ai cette émission-là.
Coulissesmédias : Vous parlez d’humeur, il y en aura beaucoup dans « La Maison des Maternelles » ?
Agathe Lecaron : Ce n’est pas quelque chose qui s’anticipe, c’est quelque chose qui se met où qui ne se met pas. Je pense que je l’ai parce qu’en radio je sais que ça marchait et les auditeurs nous le disait. C’était aussi l’alchimie avec Christophe Nicolas qui faisait ça, on était un vrai duo de radio. Les auditeurs parlaient de bonne humeur le matin, moi je ne suis jamais de mauvaise humeur le matin. Je suis très fatiguée mais pas de mauvaise humeur. Il faut que ça se mette avec les autres personnages. C’est moi qui vais donner le la. C’est quand même l’animatrice qui crée les personnages, qui crée les gimmicks mais ça se met ou ça ne se met pas. Les « Cobayes », j’aurais été incapable de vous dire si ça allait être plutôt gai, plutôt triste, plutôt drôle ou pas. Ils se trouve que ça a été complètement à part, un peu second degré, un peu burlesque mais on ne peut jamais anticiper ça. Est-ce que la sauce va prendre ? Je pense que oui. Ça a pris sur le pilote.
« On veut vraiment créer une communauté »
Coulissesmédias : « La Maison des Maternelles » étant en direct, il va y avoir beaucoup d’interactions avec le public ?
Agathe Lecaron : C’est l’avantage d’être en direct, d’autant qu’on veut créer une communauté. Par exemple, si je me dis je viens d’accoucher, est-ce que c’est normal que j’ai à ce point des maux de dos, c’est mon cas, alors que je n’y ai jamais été sujette ? Posez votre question, on va y répondre tout de suite. Si on ne peut pas y répondre dans l’émission, on y répondra sur les réseaux. Il y aura vraiment une interactivité permanente et ça a une grande place dans l’émission. Les questions des téléspectateurs, ça prend vraiment de la place. Ce n’est pas à la va vite, deux questions à la fin. Ce sera évidemment sur les thèmes qu’on aura abordés mais on pourra aussi poser des questions sur des thèmes complètement différents. On y répondra le lendemain ou instantanément sur les réseaux. On veut vraiment créer une communauté.
Coulissesmédias : Et il y aura des directs dans des crèches et des maternités ?
Agathe Lecaron : Tout à fait, c’est pour raconter des histoires. La maternité c’est une aventure, chaque accouchement est une aventure. Tu ne peux jamais savoir comment va se passer ton accouchement, il peut toujours y avoir un moment où tu te dis ben là j’ai hyper flippé parce qu’ils ont fait la péridurale trop tard. Si tu demandes à toutes les femmes qui ont accouché, elles te raconteront ça pendant un quart d’heure avec de la passion dans la voix. On va aller au plus près de ces moments-là dans les maternités et cela permettra aussi de préparer la maman qui va accoucher, la rassurer aussi. Finalement, c’est le truc le plus naturel du monde d’avoir un enfant.
Coulissesmédias : Quel a été le programme de vos vacances ? J’imagine beaucoup centré sur vos enfants.
Agathe Lecaron : On est parti en vacances avec toute la famille et ça a fait du bien parce que je ne m’étais pas vraiment arrêté de travailler. J’avais vraiment besoin de me recentrer sur mes enfants et de profiter d’eux.
« La Maison des Maternelles », dès le lundi 5 septembre à 9h sur France 5
Propos recueillis par Antoine Rogissard
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