Interview Découverte : Gill Mauzac

Voici une petite découverte charmante et surtout sans grosse machine commerciale derrière. C’est un personnage à part entière. Son nom : Gill Mauzac.

Elle vous retient, elle vous emporte avec ses mots, sa voix rauque et sa rousseur. Je l’ai rencontrée en cette rentrée 2012 après l’avoir vue en concert début juillet à Paris au China Club. Une rencontre inoubliable qui, je l’espère, vous donnera envie de l’écouter ou de la voir en concert. Interview.

Gill Mauzac

J’ai écouté vos titres … Quelle est l’idée ?

Il y a trois thèmes qui reviennent assez fréquemment dans mes morceaux : l’identité, le temps et la différence. Les titres sont écrits en français avec beaucoup de sens figurés, afin que chacun se fasse sa propre interprétation du texte, de l’histoire. Le tout est enrobé d’un style pop/jazz qui me permet de jouer avec les mots et d’avoir des structures rythmées malgré le côté souvent mélancolique de mes propos.

Pourquoi vous vous êtes lancée si tard ?

Bah je suis pas si vieille que ça. Si ?
J’ai commencé la musique très jeune et je suis passée par pas mal de styles. Je n’apportais pas grand chose de plus avec ce que je faisais avant, c’était trop torturé et surtout pas assez abouti. J’ai enfin l’impression d’avoir trouvé ma propre empreinte musicale et je me sens donc prête à présenter ce projet autour de moi pour voir s’il fait écho.

C’est un travail cette voix , ce timbre si rauque ?

Le timbre rauque, c’est naturel. En revanche ce sont les effets de voix qui se travaillent et ça, ça passe par la respiration. Il suffit de s’imaginer comme un instrument à vent et à force d’entraînement, on comprend peu à peu comment tout le schmilblick fonctionne.

L’album sortira quand ?

Ce n’est pas d’actualité pour le moment. Pas mal de titres sont déjà enregistrés mais le projet est plutôt voué à exister sur scène dans un premier temps.

Je vous ai vu sur scène et quelle aisance ! Cela vous plaît ?

J’adore ça, pour l’idée que des personnes viennent partager quelque chose et qu’un morceau peut être interprété de façon différente à chaque fois qu’il est joué

Mon titre fétiche est « le siffloteur », on sent que cette chanson est celle qui vous touche le plus pourquoi ?

Il y en a quelques-unes qui me touchent comme celle-ci. Je me souviens d’une fois où nous avons dû refaire une dizaine de prises de voix en studio pour la chanson Paris Brule T-Elle ? (écrite par une de mes meilleures amies) parce que je me mettais systématiquement à chialer sur l’avant-dernière phrase de la chanson.

Quand j’écris un texte, l’ancrage est souvent réel, les mots viennent pour broder autour du sujet de base. A force de la répéter, de l’enregistrer, de l’écouter, ce pour quoi la chanson est écrite se dissipe peu à peu. Et puis il y a certains moments où l’on se souvient pourquoi on l’a faite, pourquoi on l’a composée de telle ou telle façon. Il suffit qu’il se passe une alchimie avec les personnes qui sont présentes dans la salle ou même que François, le guitariste avec qui je partage le scène, fasse un petit solo de derrière les fagots et bim, tous les souvenirs remontent à la surface.

Vous avez enregistré à Paris ? en Studio ? Peu d’instruments ?

Toutes les versions « finales » sont enregistrées dans un studio près de Paris. Les instruments de base sont la guitare ou le piano. Après on fait mumuse, on tâtonne, on essaie des arrangements avec d’autres instruments et on voit ce qui sonne le mieux.

Combien de titres avez vous ? Quels sont vos inspirations ?

J’ai un répertoire de 12 titres « fixes » que je chante de façon assez récurrente et une autre dizaine que j’alterne selon les humeurs. Au niveau des inspirations c’est très vaste, ça va de trucs très anciens à des nouveautés, de la musique mais aussi des expos, des bouquins, des personnes, des soirées, des situations. Pour rester dans la chanson française, je citerais Bertrand Cantat, Benjamin Biolay, Mathieu Chédid et plus récemment Lescop que j’écoute en boucle.

Pourquoi attendre la peur ? L’oubli ?

Je n’ai pas l’impression d’attendre, ça prend du temps de mettre tout ça en place.

On parle souvent de la malédiction du premier album. Avez vous envie de tout lâcher ?

J’ai surtout envie de tout mettre sur ce premier album. Il faudra faire des choix et ce sera très difficile. J’ai déjà le titre en tête et je trouve qu’il résume plutôt bien l’atmosphère du projet : Je, Tu, Il et Nous, Vous, Elles…

Propos recueillis par Robin Beau

Voilà différentes infos :

Gill’ Mauzac
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