Laurent BOUNEAU

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« Plus il y a de concurrence, plus SKYROCK fonctionne ! »

Laurent BOUNEAU

Audience en hausse, émissions phares, prog’ incontournable, SKYROCK est portée par la réussite de son format rap et r’n’b lancé il y a un peu plus de dix ans. Rencontre avec Laurent Bouneau, son Directeur Général des programmes.

Coulissesmédias : Les résultats de la dernière vague de sondages Médiamétrie vous sont plutôt favorables. Vous criez « victoire » ?

Laurent Bouneau : Non, pourquoi voulez-vous crier victoire ? Nous sommes satisfaits de notre résultat.

SKYROCK se porte bien par rapport à quelques autres radios musicales qui souffrent un peu ?

Il y en a surtout une qui souffre beaucoup, NRJ. Elle a perdu 1,5 millions d’auditeurs en cinq ans. Nous sommes la 1ère radio de France des moins de 35 ans, et des moins de 25 ans en audience et en parts d’audience. Nous avons un peu plus de 4 100 000 auditeurs quotidiens âgés de plus de 13 ans.

Dans quelle phase situez-vous Skyrock actuellement ?

Nous sommes dans une bonne phase pour SKYROCK et pour le média radio en général. La vague de sondages de janvier à mars est une bonne vague pour la radio. C’est valable tout particulièrement pour les radios généralistes depuis un an et demi mais également pour les musicales.

On observe une certaine constance dans vos programmes. Est-ce que cela veut dire que SKYROCK cultive son jardin et qu’il ne faut rien changer parce que ça marche ?

Quand une équipe gagne, à priori, on ne peut pas changer grand-chose. Il y a des gens qui changent quand cela va bien… Ceux-là disent en général qu’ils se préparent au fait que cela va descendre. Ce n’est pas notre cas. Quand vous avez une base solide sur les fondations, en l’occurrence la grille des programmes qui est stable, vous pouvez travailler sur les détails de ce programme. Et c’est dans les détails que l’on fait les audiences.

« SKYROCK est première radio de France des moins de 35 ans, toutes radios et tous formats confondus, en audience et en parts de marché »

Jusqu’où peut vous mener cette stratégie, en termes d’audience ? Est-ce que selon vous, la radio dispose encore d’une réserve d’audience même si elle n’a pas obtenu ses nouvelles fréquences tant espérées ?

Déjà, nous avons considérablement avancé grâce à la radio IP. La plus grosse plate-forme d’écoute de la radio sur Smartphones s’appelle live Orange. On peut y écouter 9000 radios et nous sommes numéro1. C’est d’ailleurs assez amusant de constater que plus il y a de concurrence, plus SKYROCK fonctionne. Nous sommes également présents depuis peu avec l’application SKYROCK sur iPhone et iTouch.

Pierre Bellanger, le fondateur de SKYROCK, disait il y a quelques temps dans la presse «notre destin : être premier radio musical national». Est-ce encore possible ?

Bien sûr, mais nous faisons même déjà mieux puisque lorsque l’on regarde les derniers résultats, SKYROCK est première radio de France des moins de 35 ans, toutes radios et tous formats confondus, en audience et en parts de marché. Quant à l’idée de devenir la première radio musicale, je dirais qu’il faudra développer le réseau. Aujourd’hui, en termes de fréquences et de potentiel réseau, nous n’avons pas l’outil qui nous permette d’être premiers. En l’état, sur le critère de la part d’audience, il peut y avoir une bataille mais il faudra profiter des faiblesses de nos concurrents.

Côté programmes, il y a deux phénomènes. Le premier, c’est Difool. Comment expliquez-vous sa réussite qui est incontournable et confirmée à chaque vague de sondages Médiamétrie. Vous détenez le meilleur animateur radio finalement ?

C’est plus que ça. Je ne parlerai même plus d’animateur mais du meilleur homme de radio. Nous avons eu la chance de travailler avec beaucoup de personnalités fortes (Arthur, Cauet, Michael Youn…) mais David est vraiment celui qui aime le plus la radio. D’abord parce qu’il est fidèle à la radio. C’est le seul qui ne s’est pas servi de la radio comme tremplin pour faire de la télévision. C’est un grand professionnel qui se remet en question en permanence. Il est amoureux de ce média. Je n’ai jamais vu ça. Je pense que c’est une personnalité atypique je ne pense pas rencontrer un autre homme qui aime autant la radio dans le futur. Sa passion pour le média est ahurissante. Mais, j’insiste aussi sur sa passion pour la technique, le son. C’est quelqu’un qui peut partir n’importe où un vendredi soir pour vérifier le son de la radio. La radio, c’est sa vie.

Vous avez écouté les concurrents de Difool le matin et le soir ?

Ils ont été tellement nombreux ! (rires). J’adore les soirées de SKYROCK. Notre radio est vivante, ouverte et généreuse. Elle est tournée vers le public, c’est une famille et ça fait vraiment plaisir d’en faire partie.

L’autre phénomène, c’est « Planète Rap »…

C’est l’émission Rap et R’n’B de référence animée avec talent et intelligence par Fred Musa. Nous recevons un artiste toute la semaine pour présenter son album qui sort la semaine suivante.

L’aventure est collective, vous l’avez dit mais vous écrivez l’histoire de SKYROCK avec Pierre Bellanger. Entre lui et vous, il y a une confiance qui ne s’est jamais démentie ?

Je le remercie de sa confiance. C’est une personnalité avant-gardiste, qui, outre sa connaissance du public a, à la différence des autres grands patrons de l’entertainment, une véritable curiosité des évolutions technologiques. Le succès de son groupe est lié à cette capacité qui consiste à toujours anticiper. Le slogan de « la voix du lézard» disait «une longueur d’onde d’avance» et je crois que ce slogan lui correspond bien. Il nous apprend sans arrêt parce que lui même apprend sans arrêt. Intellectuellement parlant, c’est agréable. Je ne vois pas les années passer. J’ai vu une radio qui s’est modifiée, qui a changé avec toujours, ce souci d’avancer. Récemment, il avait prédit l’échec de la norme qui avait été choisie pour la RNT (radio numérique terrestre, Ndlr). Il est en perpétuelle réflexion et donc, il avance très vite. C’est fantastique. C’est une chance de travailler avec un homme pareil !

Propos recueillis par Mickaël ROIX.

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