« L’écoute de SNCF LA RADIO va devenir un réflexe »
Elle émet depuis quelques mois dans les gares, sur Internet et via la téléphonie mobile, SNCF LA RADIO vous permet d’être informé à tout moment du trafic ferroviaire et de ses éventuelles perturbations. Objectif de cette radio : rassurer les voyageurs. Ils sont 3,7 millions chaque jour ! Reste à les séduire avec ce nouvel « outil ». Manu Jayr, l’un des représentants de GOOM, le premier bouquet de radios numériques en France qui est à l’origine de ce lancement, se veut très confiant. Il a accepté de répondre à nos questions.
Coulissesmédias : Encore une radio signée GOOM. Vous en êtes à combien ?
Emmanuel Jayr : On en sort environ une par mois depuis près de deux ans. On en compte 26 actuellement en France et déjà 12 aux Etats Unis.
Pour SNCF LA RADIO, C’est GOOM qui est allé vers la SNCF ou inversement ?
Nous sommes allés voir la SNCF et nous nous sommes retrouvés face à une équipe de communication très dynamique qui avait déjà pensé à l’idée de la radio il y a très longtemps. Il s’agissait d’une radio interne qui s’appelait les infos-la radio qui était en fait était un bulletin d’informations qui tournait en boucle et qui était consultable par téléphone. Parce qu’à l’époque, la technologie ne permettait pas de faire beaucoup mieux et puis la radio, n’était pas leur métier. Et puis, ils avaient une expérience sur la ligne D où ils ont avec un peu plus de moyens mais toujours avec un modèle analogique, imaginé ce que pourrait être la radio d’une ligne. Nous sommes donc venus en leur disant que nous avions peut-être une clé de réponse à leur problématique d’information des voyageurs. En tant qu’usagers, on l’est tous plus ou moins, on se rend compte que c’est très frustrant non seulement que les trains arrivent en retard mais encore plus de ne pas savoir pourquoi il est en retard et à quelle heure il va arriver. Nous avions la solution pour leur proposer un outil de communication en quelques mois. Nous avons donc développé ce projet qui est une véritable ambition éditoriale parce que la SNCF est une grande marque et le pouvoir de diffusion de la SNCF est énorme. Nos fréquences, ce sont les gares, les sites Internet de la SNCF, les applications mobile de la SNCF… C’est encore plus puissant que les fréquences FM des grandes villes de France parce que ce sont 3 millions de voyageurs qui circulent chaque jour sur le réseau SNCF et un milliard de voyages par an. Le potentiel de diffusion est donc énorme !
Pour cela, vous misez sur une mission info-trafic…
C’est la promesse principale de la radio. Il faut savoir informer de façon très proche. L’idée du décrochage local était vraiment l’un des éléments majeurs de la réception. Un Marseillais n’a que faire des problématiques de trafic de Nantes, de Bordeaux ou de Paris. Et c’est d’ailleurs le meilleur moyen en lui parlant de l’ensemble que c’est tout le temps le bordel ! Alors qu’en réalité, il y a 85% des trains qui arrivent à l’heure. Du coup, nous avons proposé un système de réseau – comparable à un réseau de radios FM – avec 21 décrochages locaux et dans chaque région de France, il y a une info trafic spécifique. Entre les deux bulletins d’infos trafic qui sont diffusés à l’heure pile, à 15, 30 et 45, nous proposons une programmation musicale transgénérationnelle. C’est un gros challenge que nous devons à Roberto, mon associé. Il n’y a pas deux Roberto en Europe, capable de programmer avec cette contrainte de coeur aux 7-77ans. C’est assez bluffant ! Au delà de la musique, une contrainte éditoriale nous a été tout de suite imposée par la SNCF pour un enjeu de développement de son image notamment : amener d’autres services que l’info trafic, en particulier sur une thématique qui leur est très chère qui est le livre. C’est logique comme accompagnement pour les voyageurs. Nous avons développé une chronique livres avec Jessyca Nelson qui est une grande spécialiste du sujet puisqu’elle collabore sur l’émission de Michel Field. Autre enjeu important : la chronique cinéma. Nous nous sommes appuyés sur un partenariat qui a débuté il y a presque deux ans avec Allo-Ciné. Et puis, il y a le voyage qui constitue une thématique évidente pour la SNCF. Avec Christophe Jiquel, nous proposons une vraie chronique de bons plans qui explique aux auditeurs comment ils peuvent acheter moins cher et surtout ce qu’ils peuvent découvrir dans chacune des villes de destination. Dernière thématique qui est forte à la SNCF et qui est présente dans toute leur campagne de communication : l’environnement, le développement durable. En revanche, il n’y a pas d’infos générales parce que ce n’est pas la mission de la SNCF de parler de l’actu-généraliste. De la même manière, il n’y a pas de sports à l’antenne.
« L’objectif de cette radio c’est de se rassurer »
C’est indispensable d’avoir recours à une radio pour ventiler l’information auprès des voyageurs ?
Chacun son métier. On ne peut pas demander à un agent SNCF d’être animateur radio. Pour mieux comprendre notre partenariat, il faut savoir que c’est la SNCF qui nous transmet l’information. Nous sommes reliés au PC (Centre national opérationnel de la SNCF) pour connaître et comprendre en temps réel, les retards, les perturbations et leurs raisons.
Ce sera facile selon vous, de convaincre ces gens souvent mécontents, de venir écouter une radio justement ?
J’aime rappeler un chiffre qui m’a bluffé…85% des trains arrivent à l’heure ! Pour tout vous dire, j’ai même eu l’envie de proposer à la SNCF d’appeler notre concept « la radio des trains qui arrivent à l’heure ». Il y a une énorme différence entre la perception que l’on voit dans les médias notamment du mécontentement général des français sur la SNCF et la réalité des actions de la SNCF. Quand nous recevons les retours des usagers sur cette radio, ils sont tous unanimes sur l’intérêt et pensent qu’il est bien de déployer encore de nouveaux efforts pour les informer. La radio est un véritable moyen d’explication, d’information par des pros. L’attente était très forte avant que la radio n’existe. Maintenant qu’elle est lancée, nous n’avons eu que des messages d’encouragement. Nous n’avons pas eu de remarques négatives et pourtant, vous savez comme moi que quand on lance ne serait-ce qu’un blog ou un site Internet, c’est généralement le négatif qui sort bien avant le positif.
Le succès est surtout garanti lorsque la SNCF tombe en panne. Non ?
Le succès est permanent. L’objectif de cette radio c’est de se rassurer, c’est à dire de l’écouter pour être sûr que son train est à l’heure. L’écoute de cette radio va devenir un réflexe.
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