Un cadavre sans la peau, des répliques qui fusent et une scientifique inadaptée à la société… Vous regardez bien Bones, l’une des séries phares de M6. Décryptage d’un phénomène.
Une genèse longuement réfléchie
Avant d’être une héroïne de la télé, Temperance Brennan est avant tout une héroïne littéraire. Créée par Kathy Reichs, une anthropologue féru de lecture en 1997 dans le roman Déjà Dead, la Temperance des livres est blonde, maman et âgée d’une quarantaine d’années soit à mille lieues de la Brennan que l’on connaît. Les histoires se passent souvent au Canada et la scientifique entretient une relation épisodique avec un certain Andrew Ryan, détective de son état tout en se battant pour ne pas retomber dans son alcoolisme passé.
En 2004, la Fox approche l’écrivain à succès pour lui proposer de faire de son héroïne, une star du petit écran. Bingo ! L’affaire est rapidement conclue même si Reichs devra consentir à pas mal de changements sur le passé de Brennan. Exit l’alcoolisme, l’enfant, le chat et les expéditions au Québec et bonjour Washington et l’institut Jefferson.
Une série « ossement » drôle…
Si sur le papier, la série ne se détache pas des autres, elle va rapidement prendre de cours les amateurs et même les surprendre. Bien plus qu’un simple feuilleton policier, Bones manie avec brio l’humour second degré. Il faut dire que rien que son héroïne est amusante malgré elle : scientifique de renom, elle est plus que larguée quand il s’agit d’évoluer en société. Analysant tout de manière pragmatique et rationnelle, elle apparaît vite comme un vrai personnage comique.
Son amitié, qui va se développer au fil des épisodes, avec les autres membres du Jeffersonian vont l’aider à se défaire de sa solitude. Roi du labo autoproclamé, Hodgins manie les blagues comme d’autres la truelle. Son association avec Zack puis avec les assistants de Brennan ( Nigel Murray, Daisy, Clark…) fait mouche. Botth, quant à lui, s’en prend constamment gentiment aux « fouines » tandis que Cam presse tout ce petit monde avec des méthodes bien particulières… comme un chrono par exemple !
La palme du rire revient sans doute à l’épisode « Mais qui a tué ce cher Hank ? » (saison 4 épisode 22) où Brennan et Booth « kidnappe » le corps de Hank Reilly de son cercueil après que Brennan ait eu un doute sur les circonstances de sa mort. S’enchaînent alors péripéties et rebondissements dignes d’un vaudeville. Mais je ne vous dis pas plus, cet épisode est savourer de bout en bout !
Mais profondément humaine
La seconde force de Bones, c’est le potentiel humain qu’elle véhicule. Les personnages ont une histoire souvent difficile, mais ils ne s’en plaignent pas, ce passé existe et il faut faire avec. Et dans ce sens, les téléspectateurs s’identifient tout de suite à ces êtres brisés par la vie mais qui ont su faire fi des mauvais moments.
Brennan souffre de la perte de sa mère et entretient des relations conflictuelles avec son père. Elle devra prendre sur elle (merci pour les conseils Booth !) pour se réconcilier avec son géniteur. Booth souffre à cause d’un père violent, Sweets est orphelin et a été adopté, Hodgins a grandi dans l’opulence mais sans voir ses parents…. Finalement, seule Angela qui a pourtant un papa rockeur et une maman aux abonnés absents, semble avoir eu une enfance normale.
Un spin off l’année prochaine
Rançon de la gloire, Bones vient de décrocher sa série dérivée. Intitulée The Finder, elle commencera en octobre prochain sur la Fox. Le pitch : Walter est un homme sceptique et un peu paranoïaque sur les bords. Souffrant d’un problème au cerveau datant de ses longues années d’errance à travers le monde, il a le don de trouver tout et n’importe quoi. Geoff Stults (7 à la maison, Happy Town…) incarnera Walter. Michael Clarke Duncan (La Ligne Verte, Sin City…) et Saffron Burrows (New York : Section Criminelle, Kings…) interpréteront ses partenaires.
Indiscrétions
Kathy Reichs, apparait plusieurs fois dans la série dans de petits rôles secondaires notamment dans le 11e épisode de la saison 2 où elle interprète une professeur assistant à la soutenance de doctorat de Zach Addy (Eric Millegan).
L’institut Jefferson n’existe pas ! En réalité, la bâtiment que l’on voit en plan extérieur est le Musée d’Histoire Naturelle de Los Angeles.
Le personnage de Booth surnomme Brennan, « Bones », ce qui signifie « os » en anglais.
L’épisode « X Files » (saison 5, épisode 11) rend hommage à la série préférée de Hart Hanson, le créateur de la série… X Files ! Il contient des allusions au feuilleton de science-fiction : un des personnages de l’épisode est joué par Dean Haglund, un des Bandits Solitaires de X Files, la sonnerie de portable de la victime correspond au générique de la série… sans oublier les références aux épisodes cultes de la saga comme Le Shérif a les dents longues.
Emily Deschanel attend un enfant pour la fin de l’année. E t même si beaucoup de fans espèrent que l’heureux événement soit intégré à la nouvelle saison, il faut se rendre à l’évidence, Bones n’aura pas le bébé de Booth l’année prochaine !
Pour finir, un lien vers une vidéo promo dont certains producteurs devraient s’inspirer…
Conclusion
Assurément Bones sait captiver son public. Tensions amoureuses entre Booth et Brennan, chassé-croisé romantique entre Angela et Hodgins, dialogues qui fusent, notes d’humour made in Sweets et Camille, Bones ne manque pas d’atouts. Comme le bon vin, la série se bonifie avec le temps jusqu’à atteindre son apogée durant la saison 4. Depuis, Bones joue la carte du passage à l’âge adulte (relation sérieuse pour Booth, un bébé en préparation pour Angela et Hodgins…) en se focalisant sur le cheminement de chaque personnage. Pas de précipitations, il faut que chacun mûrisse à son rythme. Après tout, ce n’est pas demain la veille que Brennan va se marier et acheter une maison en banlieue ! Alors si vous aimez les histoires d’amour compliquées, les enquêtes policières rondement menées et l’humour second degré, n’attendez plus Bones est fait pour vous !
Laisser un commentaire