Il a fait les Beaux-Arts, il a animé de nombreux programmes à la télé – des jeux mais aussi des primes – il est monté sur scène par amour du jazz, il est devenu acteur au théâtre et dans quelques téléfilms. Et, il n’a jamais perdu ce don pour les dessins humoristiques ! Mais, on ne peut pas l’oublier, Christian Morin est avant tout un homme de radio. Quinze ans passés sur Europe 1, puis cinq à RMC. Dix-huit ans plus tard, l’animateur revient au micro de RADIO CLASSIQUE. Sa passion est intacte ! Interview.
Coulissesmédias : Votre retour à la radio a surpris tout le monde. Alors, heureux ?
Christian Morin : Quel plaisir ! Il y a un cheminement assez particulier avec Radio Classique. Il y avait eu il y a deux ou trois ans, une opération « portes ouvertes » pour une fête de la musique qui donnait la possibilité de venir visiter les studios. J’étais venu par curiosité parce que j’écoute cette radio régulièrement depuis 2003, époque où j’étais à Lyon. Ça me trempait dans une ambiance peut-êtreapaisante dont j’avais besoin. Et puis, je me disais que c’était un moyen de découvrir un univers que tout le monde connaît comme la musique de jazz, la musique de films et toutes les comédies musicales. Lors de la visite, j’ai croisé Sebastien Lancrenon qui m’a remis sa carte en me disant « voilà ma carte, on ne sait jamais ! ».Il y avait à l’antenne une jeune femme qui s’appelle Denisa Kerschova dont j’adorais la voix et sa façon de présenter. A mon tour, après 20 ans de radio et de télévision, j’ai été groupie et ayant la carte de Sébastien, je l’ai appelé pour venir voir la dame dont j’aimais la voix. J’ai passé un quart d’heure dans le studio avec elle. Puis, il y a eu le premier Festival Radio Classique à l’Olympia où je suis allé pour assister à un concert. Dans la foulée, Olivier Bellamy m’a invité à son émission alors que je n’avais aucune actualité. Et en faisant cette émission, j’ai passé une heure en direct de folie. J’ai eu le sentiment réel de refaire de la radio. Et je me suis aperçu que je préférais la radio parce qu’on est beaucoup plus à poil, à vif. A la télévision, on se prépare, on se maquille, on s’habille, on compose un personnage. Je suis ressorti très heureux de cette émission parce qu’Olivier Bellamy n’interviewe pas : il bavarde, il converse et il écoute. Et, j’ai recroisé Sébastien qui m’a sollicité alors que j’avais différents engagements ici ou là. Lorsqu’il m’a appelé, il ne m’a pas fait une proposition. Il m’a soumis une idée qu’il avait. Dans l’absolu, ce n’était pas une proposition mais sur le principe, j’ai dit oui.
La particularité, c’est que vous ne considériez pas « spécialiste » ?
J’ai tout de suite dit que je n’étais pas spécialiste. Et la Direction m’a dit que ce n’est pas ce qu’elle recherchait. Elle souhaitait quelqu’un qui tienne compagnie à l’auditeur, qui soit avec les gens comme s’il leur faisait écouter un disque après un dîner, installés confortablement dans un canapé. J’aime bien parler avec les gens et aujourd’hui, je m’aperçois qu’il y a de plus en plus de réflexes bons ou mauvais avec les mails par exemple.
Ça vous a fait peur de ne pas être spécialiste ?
Je ne suis pas spécialiste mais via la musique de jazz et un instrument de musique que je pratique toujours, il y a quand même une sensibilité qui existait. Et, le fait que j’écoutais Radio Classique depuis sept ans, faisait que je commençais à m’habituer à des choses. Il y a des choses que je pourrai murmurer sur le plan de la mélodie et je ne suis pas foutu de vous dire quel est le compositeur. Mais, petit à petit, ça vient car il y a Francis Drésel, le Directeur de la programmation. Je passe 1h30 avec lui après mon émission et pour faire référence au métier de comédien, je le perçois comme mon « décorateur musical ». Il me donne des textes et je les interprète à ma manière. C’est assez épatant ! Je donne une appréciation mais ce n’est pas un jugement. Je le dis quand j’aime quelque chose et combien j’ai pu être sensible. Et je peux vous dire que les 2h30 chaque matin, je ne les vois pas passer.
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