A événement exceptionnel, dispositif exceptionnel ce dimanche. A l’occasion des dix ans de l’hebdomadaire de Bernard de la Villardière, M6 bouleverse ses programmes pour proposer aux téléspectateurs un numéro inédit en prime-time.
La première partie de soirée sera consacrée au terrorisme, avec un documentaire qui suivra les soldats français en mission sur le Charles de Gaulle et au Niger, suivi d’un reportage sur la brigade territoriale, en charge du suivi de jihadistes présumés. Une soirée forcément impactée par les récents attentats de Bruxelles et dont la deuxième partie reviendra sur les sujets consacrés au terrorisme depuis les débuts d’« Enquête Exclusive ». Enfin, à partir de minuit, ce sera pas moins de six numéros qui seront diffusés, choisis par les soins de Bernard de la Villardière et de son équipe. L’animateur, qui s’est dit très fier d’en être arrivé jusque là, a par ailleurs confirmé qu’il souhaitait prolonger l’aventure, même s’il ne se voit pas repartir pour dix ans, ne pensant pas y arriver. Il est vrai qu’avec 45 numéros inédits par an et une moyenne de 4 à 8 jours sur le terrain par épisode, le rythme n’est pas des plus simples à tenir pour celui qui a visité 51 pays et fait 15 tours du monde. Arrivé il y a quinze ans sur la chaîne, la présentation d’« Enquête Exclusive » lui a permis d’évacuer la « frustration » de ne pas pouvoir faire autant d’interview qu’il le souhaitait sur « Zone Interdite ». Pourtant, le pari était loin d’être gagné, l’émission prenant le risque de partir aux quatre coins du monde, s’éloignant ainsi d’un journalisme de proximité plus impactant. Cette ligne directive a cependant permis à Bernard de la Villardière d’être présent sur tous les événements majeurs de ces dix dernières années et les excellentes audiences viennent la récompenser. Avec 1,3 millions de téléspectateurs en moyenne, l’hebdomadaire tient les gens éveillés jusqu’à des heures tardives et séduit les jeunes, dont la part d’audience a augmenté de 2% cette saison. L’Homme qui marche, comme il avait été nommé par « Les Guignols de l’Info », porte le programme et l’identifie, même s’il n’est présent à l’antenne qu’une vingtaine de minutes sur l’heure trente que compte le programme. Et dire qu’il avait été raillé à ses débuts, du fait de sa présence face à la caméra. Une innovation pour l’époque, devenue depuis une habitude mais qui n’empêche pas « Enquête Exclusive » de rester un cas assez unique à la télévision de part son ouverture sur le monde et la difficulté de le copier. Souvent critiqué pour le côté racoleur du programme, l’animateur s’en est défendu, évoquant un besoin de tenir les téléspectateurs et un traitement des sujets certes spectaculaires mais essentiel du fait de la dureté de ceux-ci. Les nombreux prix récoltés par les reportages proposés dans l’émission sont là pour appuyer ses propos.
A noter que Bernard de la Villardière s’apprête à sortir sa biographie chez Calmann-Lévy. Un ouvrage intitulé… « L’Homme qui marche ».
Antoine Rogissard
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