Il amusait la galerie il y a déjà presque sept ans, en sortant gagnant du télé-crochet de M6, « La nouvelle star ». Une reprise de Lolita plus tard, le voilà déjà en studio pour proposer son premier album en 2008, « Ersatz ». Première bonne surprise. Aujourd’hui il nous revient avec « LØVE », l’album le plus abouti de sa discographie.
Il y a des artistes qui se bonifient avec le temps. Pas tous. C’est pourtant le cas de Julien Doré qui nous revient avec « LØVE », un album qui parle d’amour mais qui ne dégouline pas pour autant. C’est avec pudeur que Julien Doré a décidé de se dévoiler dans cet album où il signe la plupart des textes. « LØVE » est un disque où l’anglais prend une place plus importante que sur ses deux premiers essais « Ersatz » et « Bichon ». Selon l’artiste, cela vient tout seul en écrivant. Les terres anglaises attirent nos artistes, de plus en plus. Combien de groupes français émergeant composent exclusivement en anglais ? Le nombre est incalculable. Londres est encore aujourd’hui le berceau du rock alternatif, une terre promise où les artistes partent enregistrer leurs albums, sans pour autant percer sur ce territoire exigeant, où les ventes de disques ne faiblissent aucunement, contrairement au reste de l’Europe. Bercé par des artistes anglophones, il est naturel que Julien Doré écrive aussi en anglais au détour de quelques refrains. Il ne vendra pas une galette de « LØVE » dans les territoires anglo-saxons mais c’est ainsi, l’anglais est avant tout une langue musicale, qui sonne bien, qui fly in the sky.
On parle donc d’amour dans cet album, on évoque les ruptures. Cela n’empêche pas à Julien Doré de faire une déclaration à Michel Platini et au foot sur le titre « Platini », même si, intrinsèquement, il s’agit également d’une rupture, d’une nostalgie profonde d’un sport qui n’existe plus comme dans le temps. A l’écoute du disque, on retient notamment le très beau « Corbeau Blanc » ou « Mon apache », deux titres qui sonnent comme une évidence dans la bouche de Julien. « LØVE » c’est aussi un coucou de Brigitte sur le titre « Habemus Papaye » et celui de Micky Green qui s’invite joliment sur « Chou Wasabi ». L’artiste signe un album qui manque peut-être de folie mais qui, dans son unité, se révèle être le plus abouti de sa carrière.
Découvrez le clip de « Paris-Seychelles »:
Ce jeune dandy se fait connaître du grand public en 2007 lorsqu’il sort gagnant du célèbre télé-crochet de M6, « Nouvelle Star ». Cette émission est une révélation pour le public et également pour Julien qui découvre des facettes de sa personnalité qu’il n’imaginait guère. Il se révèle être une véritable bête de scène, enflammant le public et les jurés à chacune de ses prestations. Il faut dire qu’il s’était présenté au casting de l’émission simplement pour déconner, aidé se son ukulélé. La suite, on la connaît. Il vendra près de 400 000 exemplaires de son premier album « Erstaz » porté par le tube « Les limites » qui tournera massivement sur les ondes. Après une victoire de la musique bien méritée en 2009, il publie en 2010 son deuxième album « Bichon », qui permet au public de cerner davantage la personnalité du chanteur dont les clips se révèlent toujours très travaillés et colorés. Logique, il est aux manettes. Il gère toute l’imagerie qui entoure ses albums, ses singles. De la pochette du disque aux clips qui accompagnent la promotion d’un album, Julien a toujours le dernier mot.
En 2010, il apparaît dans le film de Pascal Thomas, « Ensemble nous allons vivre une très très grande histoire d’amour» où il rencontre Marina Hands avec qui il vivra une jolie histoire d’amour et dont son nouvel album « LØVE » semble grandement inspiré. Cette année, il apparaît également dans le film « Pop rédemption » aux côtés de l’excellent Yacine Belhousse.
Oscillant entre musique et cinéma, Julien Doré est un artiste à part, qui s’est forgé un personnage attachant et qui signe après trois albums, une carrière bien plus que prometteuse…
Ludovic Le Strat
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