Elle a la délicate mission de rendre accessible au plus grand nombre une offre très haut de gamme partagée entre la musique classique et l’information. Dans une année dominée par l’actualité politique, Radio Classique s’est placée en ordre de bataille pour la Présidentielle en proposant plusieurs nouveaux rendez-vous sur son antenne tout en assumant sa différence. Donat Vidal-Revel, direc- teur général adjoint en charge de la rédaction, lève le voile sur « le nouvel air » de Radio Classique. Interview.
Coulissesmédias : Comment analysez-vous les belles performances de Radio Classique dans les sondages ?
Donat Vidal-Revel : Je pense que nous sommes dans une période très favorable à l’information d’une manière générale. Cela fait quatre ans que l’on progresse palier par palier et on s’est inscrit relativement tôt dans la campagne avec ce rendez-vous « En route vers la prési- dentielle ». Il n’y avait pas de raison que les auditeurs de Radio Classique ne soient pas intéressés par le fait politique et, le matin, on essaie de l’interpréter un peu différemment par le format, par l’atmosphère, on essaie de créer une ambiance et un lien avec l’auditeur qui soient sympa- thiques. A 8h15, nous avons notre interview politique qui dure un quart d’heure. Chez nos concurrentes, elle ne dure que sept minutes. C’est un peu moins brusque chez nous. Cela ne veut pas dire que l’on s’endort. Surtout pas avec Guillaume Durand aux manettes !
Coulissesmédias : Votre idée, c’est donc de faire avec Guillaume Durand ce que les autres radios n’ont pas fait avec lui ?
Donat Vidal-Revel : C’est de profiter du talent de Guillaume, de son expé- rience politique en tant que journa- liste, du recul qu’il a : il ne faut pas oublier toutes les campagnes qu’il a pu couvrir. Nos auditeurs sont exigeants. Ils ont envie d’écouter quelqu’un qui sait de quoi il parle et qui est passionné par ce qu’il fait. Notre idée, c’est donc de mettre en valeur le parcours de Guillaume, son amour de la politique et son indépen- dance d’esprit en plus de tout l’amour qu’il peut avoir pour la culture, l’art ou la peinture.
Coulissesmédias : Autre succès, celui du « club de la presse »…
Donat Vidal-Revel : C’est l’une des plus grosses progressions dans la matinale. Pendant un quart d’heure, sur un ton extrêmement libre, avec tous nos confrères de la presse alors que la matinale est en train de se terminer, on passe à la moulinette des idées, des regards, des expé- riences, des opinions. On échange et on débat sans complexe sans attendre le soir comme la plupart des radios concurrentes.
Coulissesmédias : Est-ce que la présence de Guillaume Durand explique à elle seule le succès de la matinale ?
Donat Vidal-Revel : Je pense que ceux qui ont un petit peu d’expérience en radio, savent très bien que la personnalité d’un seul homme quel que soit son talent, n’explique jamais une réussite comme elle n’explique jamais un désastre d’audience. La radio est un média lent, difficile. Il faut créer des habitudes d’écoute. Il y a beaucoup d’affect. Les radios se transmettent parfois de génération en génération. Je pense qu’il faut beaucoup de modestie. Très concrètement dans les chiffres, on voit que dès 6h30, heure à laquelle nous avons décidé d’ouvrir notre antenne, les quarts d’heure sont en très forte progres- sion. C’est toute la matinale qui progresse. C’est toute la qualité de l’information que l’on offre sur Radio Classique qui profite de cette montée. Je pense que Guillaume ne fait qu’accompagner et amplifier une tendance qui est bien plus profonde et bien plus structurelle parce qu’elle avait déjà commencé à l’époque où j’avais demandé à Jean-Luc Hees de venir incarner la matinale.
Fils de bourge parachuté journaliste grâce aux pistons de son père, bref personnage sans relief, fanfafaron et arriviste, aucun intérêt