« Wheeler Dealers », l’adaptation française débarque sur RMC Découverte

Habituée aux diffusions de programmes anglophones, RMC Découverte se lance désormais dans l’adaptation de programmes. C’est ainsi que « Wheeler Dealers », diffusée dans sa version d’origine depuis le lancement de la chaîne, déboule dans sa version française dès le 10 octobre. Pour Coulissesmédias, Gerry Blyenberg et Aurélien Letheux, les deux experts de l’émission, en dévoile plus sur ce programme qu’ils ont voulu au plus proche de la réalité.

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Coulissesmédias : « Wheeler Dealers » lance sa version française sur RMC Découverte. Vous étiez déjà fans de cette émission ?

Gerry Blyenberg : Bien sûr. On fait vraiment partie de ce secteur de la voiture ancienne donc forcément quand il y a un nouveau programme en France on regarde ça comme du pain béni. C’est bien de voir des mecs qui ont la même passion que nous, et qu’elle soit retranscrite à la télé. Au lieu de regarder un mauvais film, ça fait plaisir de regarder une émission sur la voiture. D’autant que c’est fait par des Anglais et qu’en général, ils ont leur humour donc c’est très sympa.

 

Coulissesmédias : Quand on adapte une émission pour la télévision française, qu’est-ce qui est compliqué ?

Aurélien Letheux : L’idée était vraiment d’adapter sans copier. On voulait faire une émission française donc il n’y a pas l’humour anglais qu’il peut y avoir dans la version originale par exemple.

Gerry Blyenberg : Il y a un format à respecter. Il y a une ligne conductrice.

Aurélien Letheux : C’est vraiment un format. En termes de jeu et de réparation, on ne fait pas du tout ce qui a été fait. On ne nous a pas dit  « Regardez, il faut que ça ressemble à ça ».Pas du tout.

Gerry Blyenberg : A aucun moment on s’est demandés comment jouait Mike Brewer et Edd China. On le fait comme nous, on a envie de le faire. C’est notre rapport à tous les deux. Ce n’est pas un jeu mais c’est notre ressenti, notre façon de voir les choses, notre feeling.

Aurélien Letheux : On voulait aussi une émission qui plaise aux téléspectateurs français.

Gerry Blyenberg : On a notre personnalité, ça ne sert à rien d’essayer de copier. On ne veut pas faire une pâle copie. S’il y a de l’humour, c’est notre humour à tous les deux. On essaie simplement de respecter le format de l’émission.

Aurélien Letheux : Le format c’est un acheteur, un mécano et quelques plans identiques. Sur tout le reste, dialogues, textes et réparations, c’est nous.

Gerry Blyenberg : C’est notre univers à nous. On l’a fait avec notre passion.

Aurélien Letheux : Il y aura plein de différences. Sur la négociation, ce sera beaucoup moins important que ce qu’on peut avoir dans le format anglais parce qu’on vit en France. Quand on va acheter une voiture, on ne casse pas le prix en deux sinon on nous fout dehors. On le joue tel que c’est dans la vie réelle.

 

Coulissesmédias : Les voitures présentées seront uniquement françaises ?

Aurélien Letheux : Il y a de tout mais, effectivement, on a essayé de choisir quelques modèles français. Il y a une voiture anglaise, une voiture italienne, une voiture allemande, grosso modo un medley de véhicules.

Gerry Blyenberg : Et autant dans les époques. Il y a des voitures des années 50 jusqu’au Youngtimer des années 90.

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Coulissesmédias : La première émission portera sur la 2 CV ?

Gerry Blyenberg : On voulait un modèle français.

Aurélien Letheux : C’est un modèle populaire français. Pour lancer l’émission c’était logique.

Gerry Blyenberg : En faisant un « Wheeler Dealers » France, c’était normal de partir sur la voiture la plus culte.

 

Coulissesmédias : Comment s’est formé votre duo ?

Gerry Blyenberg : Naturellement, je passais par là un jour et je me suis dit « Lui, il a une bonne dégaine, il doit aimer la vieille voiture ». (rires)

Aurélien Letheux : On s’est rencontrés sur les castings. Mais dès le premier, et sans s’en parler, on espérait que ce soit ce duo-là puisqu’on en a testé plusieurs. Au moment du coup de fil, j’ai demandé si c’était Gerry avec moi. Et lui c’était pareil. Même nous, on avait trouvé qu’ensemble ça passait bien. Après, on a appris à se connaître au fil de l’émission.

Gerry Blyenberg : Maintenant, je connais tous ses défauts, c’est nettement moins marrant qu’au début. (rires)

Aurélien Letheux : L’avantage, c’est que ça a bien collé en terme d’humour. Je pense que ça va se sentir, au fil des émissions on se connaît de plus en plus et on peut des fois aller de plus en plus loin dans la plaisanterie.

Gerry Blyenberg : Sans trop en donner non plus. On s’entend très bien parce qu’on se marre beaucoup hors tournage. Au début c’était compliqué parce que je tournais les achats de voiture à l’extérieur et lui il était dans son atelier. C’est la réalité du milieu.

Aurélien Letheux : Après il y a les essais de fin où on se marre beaucoup et où on a passé beaucoup de temps ensemble. Le tournage était plutôt amusant.

Gerry Blyenberg : C’est primordial qu’on s’entende bien tous les deux.

 

Coulissesmédias : Gerry, les téléspectateurs vous connaissent puisque vous aviez animé « Pimp My Ride ». C’est un avantage ?

Gerry Blyenberg : J’ai tourné ça il y a quelques années mais c’était un autre registre. C’était plus cliché du fait de la customisation des véhicules. Mais je ne renie pas ça parce que je viens de la custom culture. Quand je vends des voitures, je ne vends pas des hot roads, je vends des classic cars. C’est mon métier de tous les jours d’acheter, de négocier et de vendre des voitures de collection.

 

wheeler-dealers-france-s1-visuel-dillustration-copyright-julien-pannetier-17Coulissesmédias : L’idée de l’émission est justement d’acheter une voiture avec un certain budget, de la restaurer sans la dénaturer et de tenter par la suite de faire une plus-value…

Aurélien Letheux : Exactement. L’bjectif principal de l’émission est toujours de restaurer pour que la voiture revienne dans un état le plus conforme possible. Il peut arriver qu’il y ait quelques améliorations mais qui sont plutôt pour fiabiliser la voiture ou améliorer ses performances. Jamais en terme d’esthétique. Pas de tunning, si la voiture n’a plus de jantes, on cherche les jantes d’origine pour lui remettre. Il faut se dire aussi que ça dépend du type de véhicule. On ne va pas dénaturer une deudeuche. (sic) Si on est sur une sportive des années 90, aller lui mettre un filtre à air haute performance pour qu’elle fonctionne mieux, c’est plutôt aller dans le positif.

Gerry Blyenberg : On respecte les périodes, c’est important. Dans les années 50, on ne vendait pas des accessoires performants ou même esthétiques. On s’en foutait. (sic) Tandis que dans les années 90, ça va avec les voitures.

Aurélien Letheux : On fait comme si c’était pour nous. A chaque réparation on s’est posé la question de savoir ce qu’on veut ou pas sur nos caisses. (sic)

Gerry Blyenberg : Il peut y avoir un petit accessoire mais il est de l’époque de la voiture. On essaie au maximum de rester dans l’état d’esprit d’origine. Avec un budget limité.

 

Coulissesmédias : Aurélien, c’est votre première expérience dans les médias. Avez-vous demandé conseil à Gerry ?

Aurélien Letheux : Non, pas vraiment.

Gerry Blyenberg : Je n’en avais pas énormément. Sur « Pimp My Ride », j’étais le chef d’équipe, c’était Ramzy l’animateur. Je n’étais pas animateur donc, je n’avais qu’une petite expérience. Et, très honnêtement, il n’a pas eu du tout besoin de ça. Au contraire, des fois il cause plus que moi.

Aurélien Letheux : On n’est pas animateurs professionnels. On est tous les deux amateurs et d’ailleurs on le joue comme ça.

Gerry Blyenberg : On ne se donne pas un rôle d’animateur parce qu’on ne l’est pas.

Aurélien Letheux : Je pense que la chaîne ne voulait pas d’animateurs, elle voulait des professionnels de l’automobile. Plus qu’un vrai animateur qui sera forcément plus à l’aise avec la caméra mais moins bien au niveau des explications mécaniques.

 

Coulissesmédias : Le public doit pouvoir comprendre la mécanique…

Aurélien Letheux : Il y avait deux avantages. Donner plus de crédibilité auprès du public et leur donner la possibilité d’avoir de vraies explications mécaniques. On leur dit quels mots employer et sur les textes ils nous ont laissé une grande liberté pour dire des choses censées.

Gerry Blyenberg : Forcément,un vrai animateur, ça va se sentir très très vite. On va sentir qu’il est animateur, qu’il a bien joué mais au niveau des termes mécaniques on saura très vite qu’il n’est pas dans ce domaine-là. Il y a très peu d’animateurs en France qui peuvent parler de mécanique. Je pense qu’ils ont fait le bon choix, comme dans la version originale d’ailleurs, de choisir deux personnes qui sont vraiment dans ce milieu-là avant d’être animateurs.

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Coulissesmédias : Les dix épisodes ont déjà été tournés. Vous avez réussi à faire de belles plus-values ?

Gerry Blyenberg : Sur certains véhicules on a fait une belle plus-value, sur d’autres moins. Il y a un peu de tout, comme dans la vie de tous les jours finalement. Sur dix véhicules achetés, forcément il y en a où on gagne moins d’argent et des fois on en perd même.

 

Coulissesmédias : L’émission reflète vraiment la réalité ?

Gerry Blyenberg : A chaque achat, on espérait faire une belle plus-value mais on n’en savait rien. Aurélien repère des problèmes que je n’avais pas décelé et donc forcément qui coûtent de l’oseille et font qu’à la fin on gagne moins. Mais, on part toujours dans le même état d’esprit.

Aurélien Letheux : Il faut savoir que les réparations qui sont faites sur les véhicules sont des réparations dont les véhicules ont besoin. C’est-à-dire qu’on n’a pas une voiture qui arrive et on se dit « celle-là il faut faire les freins parce qu’on n’en a pas encore fait ». Non, la voiture elle arrive, on l’inspecte et on dit y a ça, y a ça, y a ça. On fait toutes les réparations dont elle a besoin. Après, comme je disais, la seule petite entorse qu’il peut y avoir c’est s’il y a trop de réparations, comme pour la 2 CV, on ne filme pas tout. On a 50 minutes donc,on ne peut pas tout montrer à l’écran. Mais ce qu’on ne montre pas, on le fait parce que ça va être fait sur une autre voiture. On ne va pas faire deux fois la même chose. Mais c’est le seul cas, tout ce qui est fait, c’est ce qui a besoin d’être fait. On ne fait pas de plan avant l’achat de la voiture. La voiture arrive et puis on tourne suivant ce qu’il y a à faire sur le véhicule. On s’est posé la question au début mais non, on travail dans le bon sens donc on fait en fonction du véhicule.

Gerry Blyenberg : On n’a pas non plus acheté des voitures où il n’y avait rien à refaire. De toute façon elles auraient été hors budget.

 

Coulissesmédias : Justement, de combien était votre budget ?

Gerry Blyenberg : On n’a pas de budget bien précis mais on a une fourchette à respecter. Le but n’est pas d’acheter un véhicule de collection à 100 000€.

Aurélien Letheux : La base des voitures est entre 3 et 15 000€. L’idée est d’avoir une voiture abordable et la plupart sont en dessous de 10 000€.

 

Coulissesmédias : En comptant les réparations à venir ?

Gerry Blyenberg : A l’achat du véhicule. On ne nous a jamais ditVous devez dépenser tel tarif à tel centime près ». On le savait de toute façon.

Aurélien Letheux : On essayait de fixer un prix en fonction de l’annonce. Après, il y a quand même une petite marge d’erreur.

Gerry Blyenberg : On voulait vraiment que ça reste abordable pour Monsieur Tout le monde.

Aurélien Letheux : Il fallait que ça reste crédible, autant pour l’achat que pour la vente.

Gerry Blyenberg : C’était un impératif pour la chaîne et de toute façon on trouvait légitime de faire une émission et que tout soit réel. Une fois les réparations terminées, on a mis une annonce sur Le Bon Coin et on a attendu d’avoir des réponses. Les gens l’ont vue passer et ils ont appelé pour acheter le véhicule.

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Coulissesmédias : Votre duo est sur un pied d’égalité ?

Gerry Blyenberg : Ah oui totalement. On se complète parce qu’on n’a pas du tout le même rôle mais le but c’est de faire le bénéfice à deux. On est associés à 50-50.

Aurélien Letheux : Il y a un acheteur-négociateur, un qui répare et à la fin on partage les bénéfices.

Gerry Blyenberg : En terme de diffusion, on passe sensiblement le même temps à l’antenne. Aurélien est peut-être un peu plus présent parce qu’il y a beaucoup de réparations mécaniques.

Aurélien Letheux : Nous, en tout cas, sur l’émission, en terme de tournage, on est sur un pied d’égalité. On se sent comme ça et je pense que ça se ressent.

 

Coulissesmédias : Vous avez vu le premier épisode monté. Qu’en avez-vous pensé ?

Gerry Blyenberg : Qu’est-ce qu’on est mauvais. (rires) Non, très honnêtement, on en a un peu parlé tous les deux mais on n’est pas là pour absolument mettre notre tête à la télévision. On n’a pas du tout cette ambition mais je trouve qu’on passe vraiment très très bien. En général, on n’aime pas se voir à la télévision mais franchement, je trouve qu’on se débrouille vachement bien.

 

Coulissesmédias : Il y a quand même une petite appréhension avant la première diffusion ?

Gerry Blyenberg : Forcément, c’est le tout premier épisode d’une longue série de plusieurs années de « Wheeler Dealers ». (rires)

Aurélien Letheux : On espère que ça va plaire, c’est sûr.

Gerry Blyenberg : Mais on ne s’inquiète pas parce que, quelque part, c’est notre passion et notre passion, on la vit tous les jours. Si les gens ressentent ça, tant mieux, s’ils ne le ressentent pas, ça ne va rien changer pour nous.

Aurélien Letheux : On a tous les deux un boulot à côté donc c’est un peu différent d’un animateur qui ne vit que de ça.

Gerry Blyenberg : On a été choisi au hasard. Il y a une pression, oui, mais toute petite.

 

Propos recueillis par Antoine Rogissard