Nico Prat : « Parler de la culture qu’on aime »

Avec son compère Joe Hume, Nico Prat présentera chaque dernier samedi du mois « Le Burger du mois » sur MCM. Le duo, bien connu des internautes, a délivré au micro de Coulissesmédias la recette de leur émission 100% pop-culture.

img_1360

Coulissesmédias  : La première du « Burger du mois », c’est le 24 septembre sur MCM. Quel est le principe de l’émission ?

Nico Prat : Le 24 septembre à 9h30 et le lendemain en prime ! Ça claque ! Le principe c’est tout simplement de proposer chaque mois le meilleur burger. Chaque élément du burger étant en fait un élément de pop-culture, c’est-à-dire un comics, un film, un jeux vidéo… L’idée c’est de parler de la culture qu’on aime, qui est donc la pop-corn-culture (sic) et de dire ce qui, pour nous, est important chaque mois dans cet univers.

Joe Hume : Dans l’actualité et dans le rétro aussi. On essaie de ne pas faire une émission qui soit trop dans la nostalgie ou trop dans la réflexion sur ce que va être l’avenir de la pop-culture. On est dans l’actu (sic).

Nico Prat : On veut une émission cool. Pas forcément légère parce qu’on aborde certains sujets de front et on les décortique.

 

Coulissesmédias  : Votre particularité, c’est que vous écrivez vous-mêmes vos sujets.

Joe Hume : On est rédacteurs en chef de l’émission.

Nico Prat : Voilà, on a la chance d’être animateurs et rédacteurs en chef. Il n’y a pas un seul mot qu’on prononce et qui n’est pas de nous. Je lis les mots de Joe et inversement.

 

« On se connaît par cœur »

 

Coulissesmédias  : C’était une volonté de votre part ?

Nico Prat : La volonté au départ elle vient de Bertrand Amar. C’est lui qui nous a contactés et on avait envie de rebosser ensemble. On n’avait pas retravaillé ensemble depuis le « Top Pop News » sur Dailymotion et on voulait le faire sur un projet comme celui-là. On aurait pu le faire avec d’autres gens mais on se connaît par cœur, on sait ce qu’on aime et on sait où on veut aller. Il n’y a jamais eu de conflit sur le moindre contenu. Non seulement, c’est plus simple pour nous d’être les réd chefs (sic) mais en plus c’est logique.

 

Coulissesmédias : Vous co-animez vraiment l’émission?

img_1361Joe Hume : Oui tout à fait, on est tout le temps tous les deux face cam (sic) et comme vous pourrez le constater, on se répartit même les voix-off de nos sujets. On fait comme en politique, on essaie d’avoir un temps de parole à peu près égal. En plus, on a vraiment à cœur d’écrire des textes cool parce que, dans notre méthode de travail, chacun écrit les textes de l’autre. C’est-à-dire que j’écris le texte de Nico et lui le mien. On essaie vraiment de s’accorder la même place et de ne pas s’attirer la couverture à nous.

Nico Prat : Joe a une formation de comédien et donc, quand on est en plateau, c’est aussi nos caractères qui sont comme ça, il est, je pense, plus exubérant. Mais ça ne change rien.

Joe Hume : C’est ce qui fait aussi que notre duo fonctionne.

Nico Prat : Si on était tous les deux exactement pareil, ce serait un peu chiant.

Joe Hume : Le but c’est de présenter avec deux personnalités distinctes et en même temps complémentaires.

 

Coulissesmédias  : Dans cette émission, vous êtes assez cash, vous osez vraiment dire ce que vous pensez…

Nico Prat : Les gens retiennent une émission super cash, principalement à cause de « Sans conservateur » et du « Steak ». En vrai, « Sans conservateur » ce sera toujours ce qu’on jette et qu’on n’aime pas mais, pour le « Steak », sur la première le sujet est « Tim Burton est-il mort ? » mais pour le mois prochain ce pourrait être « Pourquoi Guillermo del Toro est le plus grand réalisateur actuel ? ». J’invente, je ne le pense même pas. Pour ce numéro, c’est le choix des sujets qui fait penser que c’est cash. L’émission ne l’est pas du tout.

 

« Les vrais fans s’engueulent à la sortie des cinoches »

 

Coulissesmédias  : L’idée est tout de même de prendre parti ?

Nico Prat : Oui parce que la pop-culture, je trouve, est traitée dans les médias comme un sujet lolilol. C’est léger, c’est sympa, c’est fun mais il y a matière à débat. Les vrais fans s’engueulent à la sortie des cinoches (sic), ils s’écharpent sur des sujets que ma mère trouvera peut-être cons mais qui sont passionnants. Il y a des choses à raconter et on donne notre avis parce qu’on nous laisse le donner mais aussi pour montrer que, oui, on peut avoir un avis sur le nouveau Tim Burton. On ne veut pas juste dire « Regardez, y a le nouveau Tim Burton qui sort, c’est sympa ». Parfois c’est léger, comme quand on donne notre avis sur « Jumpin’ Jack Flash » qui n’est pas non plus le film du siècle, mais ça nous paraissait important.

img_1363

Coulissesmédias  : Vous vouliez vous différencier des autres émissions sur la pop-culture ?

Nico Prat : Déjà, il n’y en a pas des masses (sic), en France j’entends. Les gens d’ailleurs ne comprennent et ne savent pas forcément ce qu’est la pop-culture. Beaucoup de gens pensent que Louane c’est de la pop-culture.

 

Coulissesmédias  : Justement, quelle est votre définition de la pop-culture ?

Nico Prat : La pop-culture, c’est pour moi une culture qui est populaire et mondiale. Ce sont les deux critères à remplir. Quand tu es Stromae, tu n’es pas pop-culture. Quand tu es Daft Punk, tu es pop-culture. Ça c’est ma théorie, la pop-culture, c’est tout ce qui est populaire, mondial et cool. Pour en revenir à la question précédente, comme on n’a pas l’impression que ce soit un truc beaucoup traité ou en tout cas bien traité, on ne se pose pas la question de se dire « il ne faut pas faire comme ci, il ne faut pas faire comme ça ». Il y avait une émission, que je ne citerai pas, qui ne me plaisait pas des masses parce que je trouvais qu’ils traitaient la pop-culture de biais. Ce n’est pas la première émission sur la pop-culture mais on a envie que ce soit une des meilleures.

 

Coulissesmédias  : On va retrouver des codes de « Rockyrama » dans « Le Burger du mois » ?

Nico Prat : Il y a une référence à « Rockyrama » dans le décor mais on ne reprend pas de code ou de sujet. En fait les deux n’ont rien à voir. On va parler de Tim Burton sur « Rockyrama », on va parler de plein de trucs et je vais continuer à écrire pour eux. On a plein de projets avec eux, c’est vraiment nos potes. « Rockyrama » c’est la famille. Ils ne sont pas impliqués sur ce projet-là mais ils auraient pu l’être et d’ailleurs on a essayé que ça se fasse. On va dire que c’est le même univers.

 

« L’humour, il y en a un peu partout dans l’émission »


Coulissesmédias  : Au cours de l’émission, il y a un duel entre vous sur vos objets fétiches. C’est l’occasion de mettre un peu d’humour ?

Nico Prat : Ce n’est pas LE moment (sic) où on va mettre de l’humour. L’humour, il y en a un peu partout dans l’émission je pense. Notre humour tout au moins, on verra qui ça fait rire. C’est un peu plus léger. Joe est beaucoup plus branché jouets que moi mais ça fait partie du truc. On est des collectionneurs aussi. Certains sont des œuvres d’art mais mon porte-monnaie Jar Jar Binks n’en est pas une. Il faut que ça reste léger mais ce n’est pas la pastille humour.

 

Coulissesmédias  : On peut imaginer qu’il y ait dans l’émission un retour sur ce qui s’est dit sur les réseaux sociaux ?

Nico Prat : Si on voit qu’un débat s’ouvre sur un sujet et qu’il mérite d’être traité, on le traitera. Après il ne faut pas oublier que c’est une mensuelle donc les gens auront oublié ce dont on parlait la fois d’avant ou ils n’auront pas forcément vu l’émission. Sur une quotidienne c’est plus facile mais s’il y a une bonne idée, on le fera.

 

Coulissesmédias : Vous avez aussi une contrainte supplémentaire comme les émissions sont enregistrées bien avant la diffusion ?

Nico Prat : C’est chiant (sic) mais en même temps c’est une pure question de logique. Il y a environ quatre jours d’écriture, une journée de tournage, quatre jours de montage donc ça fait déjà deux semaines. On n’a pas le choix. On ne prétend pas non plus être dans l’actu brûlante et pour les films, on a les dates de sortie à l’avance donc on peut se préparer.

img_1362

Coulissesmédias  : Le concept de l’émission, il vient de MCM ?

Nico Prat : C’est notre producteur, Bertrand Amar, qui est venu nous chercher. C’était une envie commune avec MCM et l’idée du Burger elle est venue ici, au Tough Burger*. On s’est dit que le burger était une icône de la pop-culture au même titre que Ronald McDonald ou les Daft Punk donc,ça a un sens.

 

Coulissesmédias  : Le Tough Burger* sera toujours votre lieu de tournage ?

Nico Prat : Tout à fait. On tourne ici le lundi après-midi, quand le restaurant est fermé.

 

« C’est une chaîne qui a beaucoup accompagnée mon adolescence »

 

Coulissesmédias  : MCM, c’est une chaîne que vous regardez ?

Nico Prat : C’est une chaîne que je regarde assez peu en direct mais que j’ai énormément regardé dans mon adolescence parce qu’ils avaient « Hartley, cœurs à vif ». C’était assez cool, ils avaient Francis Zégut qui faisait une émission et ils avaient une série qui a été complètement oubliée injustement et qui s’appelait « Dead Last ». C’était un groupe de rock qui trouvait une amulette qui leur permettait de voir les morts. Le pitch est con mais la série était plutôt cool. C’est une chaîne qui a beaucoup accompagné mon adolescence, je la regarde moins maintenant mais je la regarderai le 24 septembre à 9h30.

Coulissesmédias : Un dernier mot ?

Nico Prat : Joe Hume est un con.

 

Propos recueillis par Antoine Rogissard

 

*Tough Burger, 40, rue de Meudon, 92100 Boulogne-Billancourt