Jérémy Michalak : « Le même sujet avec quelqu’un d’autre que Lucie ne m’intéressait pas»

Le 8 mars prochain sera diffusé sur June le documentaire « Lucie à la Conquête de l’Ouest ». Produit et réalisé par Jérémy Michalak, il raconte l’aventure de Lucie Carrasco, jeune styliste qui a traversé les Etats-Unis en fauteuil roulant. Très cash, celui qui a pleinement vécu le voyage aux côtés de Lucie revient pour Coulissesmédias sur les difficultés qu’il a eu à faire diffuser son documentaire, la place des handicapés en France et la personnalité hors-normes de Lucie.

jeremy-michalak-france-2

Coulissesmédias : Après quatre ans de bataille pour le produire et lui trouver un diffuseur, votre documentaire sur Lucie Carrasco sera sur nos écrans le 8 mars. C’est un vrai soulagement ?
Jérémy Michalak : C’est un vrai soulagement parce que ça n’a jamais été gagné ce projet. C’est mon job de vendre des émissions de télé, j’ai une boîte qui, depuis dix ans, en vend beaucoup : on fabrique 250 heures de programmes par an, je me disais qu’un documentaire de 50 ou 80 minutes sur un sujet simple et avec un personnage intéressant, en sachant que toutes les chaînes ont besoin parfois de se faire bien voir avec ce genre de sujet, ce serait facile. Quand quelque chose qui doit se faire en deux heures prend quatre ans, quand il se réalise, on n’est pas soulagés, on n’est pas fiers non plus mais on est heureux d’en être arrivé au bout.

Coulissesmédias : Il y a des refus qui vous ont fait mal ?
Jérémy Michalak : Oui parce que ce sont de vraies injustices. Qu’on ne soit pas soutenus par les différents organismes publics, ministères, secrétariats d’Etat, CNC, qu’on finance avec nos impôts – c’est très réac de dire ça mais, je m’en cogne parce que ce pognon (sic) est censé servir à ça et là, en l’occurrence, pour ce qui est du CNC, il est maîtrisé par une sorte de petite mafia qui n’a pas besoin de se justifier – c’est intolérable. Quand les mecs vous disent « On ne finance pas », que vous demandez pourquoi et que plus personne ne vous répond parce qu’ils n’ont pas la nécessité de se justifier, vous vous dîtes qu’avec le pognon des gens, ils choisissent des documentaires mais sans dire pourquoi untel et pas l’autre. Comme ça, vous vous retrouvez avec un CNC qui finance des « Tellement Vrai » sur NRJ12 sur des aventures de nains sodomites ou des documentaires sur France 5 sur la carotte et sur le Babybel. C’est bien qu’ils financent tout le monde mais ce n’est pas normal que, nous, on n’ait pas eu un seul centime sur ce programme-là.

« Les fauteuils roulants, ça ne fait pas d’audience » (Numéro 23)

Coulissesmédias : Mais même au niveau des chaînes, vous avez eu du mal à le faire accepter ?
_DSC9129Jérémy Michalak : Quand une chaîne de télé privée vous répond « Les fauteuils roulants, ça ne fait pas d’audience », certes je n’attendais pas de faire un 20h50 sur TF1, je savais que ce n’était pas possible, mais que Numéro 23, les premiers que je suis allé voir, disent ça alors qu’ils venaient d’avoir leur fréquence en allant au CSA en promettant de mettre des noirs, des handicapés, des ci, des ça, qu’ils allaient parler de tout le monde, que ce serait la chaîne de la diversité et que d’entrée de jeu, ils ne tiennent pas leur promesse alors que, comme ils ont une fréquence, on les paie avec de l’argent public, c’est un petit scandale ! Encore une fois, je ne suis pas le Robin des Bois de n’importe quoi, je dis juste que j’ai été confronté à ça et que je trouve que c’est une vraie injustice, c’est pour ça que ça m’a tendu. Et c’est pareil pour France Télévisions, je suis désolé mais quand on me dit « Ah c’est super, on va la mettre au Téléthon », je me dis que c’est la philosophie inverse du Téléthon. C’est très bien de faire le Téléthon mais je n’y participe pas parce que ça me gonfle, le charity business m’emmerde. Je pense qu’il y avait la place pour mettre un projet comme ça sur France Télé, surtout que, j’insiste, ça ne coûte rien. Je ne crache pas dans la soupe, mais ce qui est assez frustrant, c’est qu’on arrive à vendre des émissions sur Nabilla en cinq minutes pour plusieurs millions d’euros et que là ça ne coûte rien et on met quatre ans à le vendre. En même temps, un programme comme celui de Nabilla me permet de financer des projets comme celui-ci.

Coulissesmédias : Vous n’avez jamais lâché l’affaire ?
Jérémy Michalak : J’ai tendance, quand on me jette par la fenêtre, à revenir par la cheminée comme on dit. Depuis le départ, j’ai dit à Lucie que je ne pouvais pas lui faire de promesses et que ce serait dur. Après les premiers refus de Numéro 23, France 2, France 5 et France 4, on se dit que le groupe TF1 et le groupe M6 n’iront pas, peut-être Canal avec Planète No Limit mais on n’en sait rien. On se dit qu’on a fait le tour et comme j’ai fait le tour pendant quatre ans, j’ai dit à Lucie qu’on allait attendre que les directions changent et qu’on y retournerait dans un an, puis dans deux ans, qu’on irait au bout de l’exercice mais que les chances de réussite sont quand même très maigres. Finalement, ça s’est fait complètement par hasard. On discutait de tout autre chose avec Richard Lenormand (directeur général du pôle TV chez Lagardère, ndlr), c’est venu dans la discussion et il m’a dit qu’il le prenait. Heureux hasard.

« Le montage qu’on a fait sera diffusé tel quel »

Coulissesmédias : C’est un coup de chance mais June correspondait parfaitement au documentaire ?
Jérémy Michalak : Oui, ça avait du sens. L’avantage aussi de June, c’est que le montage qu’on a fait sera diffusé tel quel et qu’on ne m’a pas demandé de modifier un plan, de changer une musique. Ça n’aurait pas été le cas sur une chaîne de télévision « premium ». On m’aurait dit que les Pixies, c’était trop segmentant et que le Nirvana sur le passage du tatouage ça ne parle pas à la ménagère de moins de 50 ans. Il y a une vraie liberté là-dessus. Je veux aussi remercier France 24 qui est rentré dans le financement, tout comme RTL TVI en Belgique.

Coulissesmédias : Comme vous le disiez précédemment, c’est un documentaire qui ne coûte rien, notamment parce que le budget est ridicule ?
Jérémy Michalak : Pour dire la vérité, les premières fois où j’ai présenté ce projet aux chaînes de télé, il n’était pas question pour moi d’apparaître à l’image. Je pensais y mettre un journaliste ou un réalisateur, le vendre et le suivre un petit peu comme quand on produit une émission. Fin de l’histoire. Finalement on s’est rendu compte qu’éditorialement parlant, c’était intéressant parce que je n’y connaissais rien et que, du coup, ça allait créer des choses. Pendant ces quatre années, j’étais toujours en contact avec le boulet (sic) et du coup il se passait des trucs et il s’est créé une relation. On n’est pas meilleurs amis du monde non plus, on se connaît à peine parce qu’on s’est vu six fois dans notre vie mais il se crée un truc et du coup, le documentaire a pris cette forme-là.

Coulissesmédias : Finalement, ça a été un mal pour un bien d’attendre quatre ans ?
Jérémy Michalak : Sans doute. Pour en revenir au budget, il est tellement petit que c’est pour ça que c’est moi qui suis là-dedans, que c’est moi qui le réalise, qu’il y a des séquences qui sont filmées au téléphone et que je l’ai monté et dérushé. D’un autre côté, c’est un mal pour un bien parce que ça apporte une touche de modernité à ce documentaire. C’est-à-dire qu’on n’est pas sur un truc qu’on verrait sur France 5 avec une grosse caméra lourde et avec un mec qui dirait qu’il faut retourner parce qu’il y a un reflet. Là c’est brut.

« Ça aurait pu faire une grande saga »

Coulissesmédias : Lucie a eu son mot à dire sur le montage ?
Jérémy Michalak : Non, elle m’a fait confiance. Comme on est partis ensemble, on se connaît un peu mieux mais ça, c’est mon job. Je savais qu’il y avait des trucs qu’elle n’aurait pas aimé voir et je ne les ai pas mis. Je suis revenu avec 47 heures de rushs, on a fait un documentaire de 84 minutes mais on aurait pu faire plusieurs 26’ ou plusieurs 50’. Ça aurait pu faire une grande saga._DSC9114

Coulissesmédias : Ce qui est important à dire, c’est que ce n’est pas un documentaire sur le handicap ?
Jérémy Michalak : C’est un documentaire sur Lucie. Elle est handicapée mais ce qui est bien, c’est qu’elle n’est pas dans le déni, elle dit « Ouais il y a un problème mais on va contourner les obstacles ».

Coulissesmédias : Vous vous en amusez même ?
Jérémy Michalak : Le rapport que j’ai avec Lucie, et c’est en discutant avec elle que je m’en rends compte, c’est que j’ai un tempérament assez vanneur et qu’avec mes potes, on passe notre temps à nous envoyer des horreurs et des vannes dans la gueule juste pour déconner. C’est notre manière de communiquer. Lui parler comme ça, ça me permet d’oublier qu’elle a un truc si différent et la mettre exactement au même niveau que mes bons potes.

Coulissesmédias : Il y avait aussi moins de gêne au fil de l’avancée du voyage ?
Jérémy Michalak : Il y a un truc extraordinaire que je n’avais pas remarqué et que j’ai découvert en regardant les images, c’est que, quand on lui fait la bise à l’aéroport, j’ai les mains dans le dos. Je n’ose même pas la toucher et c’est pour ça que, des fois, je suis mal à l’aise avec le sujet mais il y avait beaucoup moins de gêne à la fin.

Coulissesmédias : L’équipe est sortie soudée de ces quinze jours ?
Jérémy Michalak : Ça nous a tous rapprochés parce qu’on est sorti de là en se disant qu’on avait vécu un truc. Ce n’est pas une énième émission de télé. C’est con de dire « C’est une aventure humaine », j’ai l’impression de sortir du « Loft » ou de « Secret Story » en disant ça mais là, pour le coup, c’est le cas.

Coulissesmédias : On voit dans le documentaire les différences entre la France et les Etats-Unis en termes de handicap. Vous espérez que cela fasse réagir ?
Jérémy Michalak : C’est délirant les différences qu’il y a. Dans l’absolu, si ça peut faire réagir, ce serait bien mais j’ai quelques doutes (rires), d’autant qu’il y a une loi qui existe déjà, la loi du 11 février 2005. Il y a onze ans, il était prévu que tous les lieux publics soient accessibles. Au bout de dix ans, on présente le documentaire dans un lieu public et Lucie n’a pas pu y rentrer. Encore une fois, c’est Lucie qui me disait ça et on a beaucoup à apprendre d’elle, il ne faut pas être un ayatollah de l’accessibilité non plus, elle ne demande pas à ce qu’un ascenseur soit construit dans le château de Versailles, qu’on rebâtisse un monument historique pour le rendre accessible, ça non. En revanche, les troquets qui ont une marche pour rentrer, il faut savoir qu’une rampe d’accessibilité coûte 150€. Voilà.

« Aux Etats-Unis, les handicapés sont parties prenantes (…) de la société »

Coulissesmédias : Et l’accessibilité aux transports en commun est aussi quasi nulle en France ?
Jérémy Michalak : Que dalle, enfin c’est peanuts (sic). Mais ce n’est pas que là-dessus, on est dans une dynamique pourrie et Lucie l’explique bien. C’est compliqué de dire les handicapés parce que quelqu’un qui n’a pas de bras et quelqu’un qui est aveugle ce n’est pas les mêmes possibilités d’insertion et de travail, mais généralisons quand même. Aux Etats-Unis, les handicapés sont parties prenantes vraiment de la société, c’est-à-dire que, comme tout leur est accessible, ils vont travailler parce qu’ils peuvent rentrer dans les bureaux. Comme ils travaillent, ils ont du pouvoir d’achat. Comme ils ont du pouvoir d’achat, les bistrots se disent qu’ils peuvent mettre une rampe à 150 balles parce qu’elle va être vite amortie. Et comme ils consomment, ils sont dans le processus de vie de la société. Ils sont autonomes, ils travaillent, c’est accessible, ils consomment. C’est hyper vertueux et donc, on les considère comme des personnes « normales ». En France, ce qui est différent c’est que comme rien n’est accessible, ils ne peuvent pas travailler. Comme ils ne peuvent pas travailler, ils touchent des allocations misérables. Comme ils touchent des allocations misérables, le patron de bistrot se dit qu’ils n’ont pas d’argent pour se payer une bière et donc, il ne va pas installer une rampe qu’il mettra longtemps à amortir.

Coulissesmédias : C’est une personnalité forte Lucie ?
Jérémy Michalak : Le même sujet avec quelqu’un d’autre ne m’intéressait pas. Je n’ai pas vocation à faire des documentaires et des trucs militants sur le handicap ou sur autre chose. J’ai plus vocation à faire du divertissement, c’est ce qui m’amuse dans la télé. Le fait qu’elle ait cette personnalité-là et ce discours si singulier que je n’avais jamais entendu m’a poussé à faire ce documentaire. Les gens qui disent qu’il faut donner pour la recherche, je l’ai déjà entendu, c’est bien mais le discours de dire « Moi je n’attends pas qu’on vienne me donner de l’argent et qu’on me trouve un remède miracle », « Je vis ma vie au jour le jour », « Les portes qui sont fermées je les défonce » et « J’habite à Lyon mais je vais traverser les Etats-Unis », la gonzesse (sic) qui m’a dit ça les yeux dans les yeux la première fois que je la rencontre, elle n’arrivait pas à ouvrir son paquet de chips toute seule et à choper la paille de son coca. Là, je me suis dit « c’est quoi cette tarée ?, c’est quoi cette force intérieure ? ».

Coulissesmédias : D’ailleurs, le documentaire ne joue pas sur l’apitoiement et malgré les moments durs, vous vous êtes bien marrés. Vous l’avez évoqué en conférence de presse, c’est un « road trip déjanté » ?
Jérémy Michalak : Tous les moments d’émotions qui pourraient tourner, si on les laissait plus en longueur, si on insistait plus, en pathos, sont dégoupillés de suite par une vanne. Je préfère avoir un moment d’émotion qui se termine par un rire qu’un moment d’émotion où on se dit que c’est triste. Ça ne diluera pas, j’ai l’impression, l’impact et le message.

_DSC9142

« Lucie m’a convaincu en une demi-seconde »

Coulissesmédias : Comment vous vous êtes rencontrés avec Lucie ?
Jérémy Michalak : L’histoire de notre rencontre c’est qu’il y a un peu plus de quatre ans, Lucie m’envoie un mail sur ma boîte pro. « Salut je m’appelle Lucie, j’ai un projet c’est de traverser les Etats-Unis… », je n’y fais pas gaffe. Elle envoie un deuxième, troisième, quatrième mail. A ce moment-là, je vais voir la tronche qu’elle a sur Internet et je vois qu’elle est en fauteuil roulant. Très courageux, je ne réponds toujours pas. Cinquième, sixième mail et puis au bout d’un moment le mail est arrivé au bon moment, je n’en sais rien – hasard, je me dis « bon, elle insiste, elle a l’air folle, je vais aller voir son site Iinternet ». Là, je vois qu’elle a les cheveux rouges, je me dis « qu’est-ce que c’est que cette punk ?, rencontrons là ». On s’est rencontré comme ça et elle m’a convaincu en une demi-seconde.

Coulissesmédias : Le fait que ce soit diffusé pour la journée de la femme, c’est tout un symbole ?
Jérémy Michalak : La journée du handicap n’aurait pas été le bon créneau. Ce qu’on dit dans ce documentaire, c’est qu’elle a beau être dans son fauteuil, elle est passionnée de mode. Comme toutes les nanas, elle aime le shopping, se maquiller, se vernir les ongles, se faire masser les cheveux. C’est une vraie gonzesse et ça non plus, je n’ai pas l’impression qu’on le voit à la télévision. On voit plutôt des gamins qui se bavent dessus. Ou alors, quand on voit des handicapés, c’est François Cluzet avec Omar Sy mais ce n’est pas la vraie vie. C’est vachement plus facile de les accepter _DSC9153quand ils sont comédiens que quand ils le sont vraiment. Quand elle a envie de pisser, c’est Stevens (son aide, ndlr) qui l’y amène. François Cluzet, il y va tout seul, ce n’est pas Omar Sy qui lui tient la teub ou alors, c’est qu’il y a une complicité formidable qui est née sur ce tournage. Ce qui est gênant, c’est qu’on ait eu autant de problèmes à aller au bout de ce truc-là alors que ça se regarde, ce n’est pas chiant.

Coulissesmédias : On a une image finalement très clichée des handicapés ?
Jérémy Michalak : Il y en a aussi des supers cons et très très chiants mais c’est pour ça que ce qui m’intéressait, ce n’est pas le handicap, c’est la gonzesse qui envoyait un signal nouveau et vraiment différent. Je n’ai jamais entendu ce discours-là et le premier truc qu’elle m’a dit quand je l’ai rencontrée c’est « Je les déteste les handicapés » parce que je lui avais dit que je n’y connaissais rien au handicap. Je me dis que c’est un peu malvenu et quand je lui dis « Ah bon ? », elle me dit que c’est parce que, pour beaucoup d’entre eux, des gens qui ne prennent pas soin d’eux, qui s’apitoient, sont larmoyants, attendent qu’on vienne les aider et revendiquent des trucs impossibles. Elle dit « Arrêtez d’attendre, allez-y pour ce qui peuvent, c’est maintenant ». C’est ça qui m’a plu chez elle.

« J’avais l’impression de faire un sketch »

Coulissesmédias : Et on le voit dans le documentaire, elle porte toujours des talons ?
Jérémy Michalak : Quand elle m’a dit qu’elle collectionnait les Louboutins, je lui ai dit « Mais qu’est-ce que tu fais avec ça. Tu ne marches pas, tu roules » et elle m’a répondu qu’au moins elle ne les usait pas. Bonne réponse. Elle me dit « Je suis une pétasse à roulettes » et finalement, on se répond pas mal. C’est con mais on se ressemble assez, on a le même âge donc on a les mêmes références de tout et on s’était vus cinq fois avant de faire le documentaire mais on avait l’impression de se connaître depuis vingt ans. J’avais l’impression de faire un sketch, pourtant ce n’est pas écrit.

Coulissesmédias : Et Lucie commence à se faire un nom dans la mode ?
Jérémy Michalak : Je lui souhaite en tout cas que ça lui ouvre des portes mais en France, on lui propose d’être hôtesse d’accueil dans une maison pour handicapés. C’est terrible de se dire comment on peut les condamner à faire ce qu’ils n’ont pas envie de faire. Elle arrive à se faire entourer par les plus grosses stars de la planète, simplement parce qu’elle refuse le destin qu’on lui prévoit.

Coulissesmédias : Elle sait depuis sa naissance qu’elle peut mourir d’un jour à l’autre donc elle vit tout au jour le jour. C’est sa force ?
Jérémy Michalak : C’est ça qui m’a intéressé.

Propos recueillis par Antoine Rogissard
Photos : Matthieu Munoz.
« Lucie à la Conquête de l’Ouest » le 8 mars à 20h40 sur June TV