Elodie Gossuin : « Quand on a une tribune médiatique, autant être utile » (2/2)

Seconde et dernière partie de l’entrevue de Coulissesmédias avec Élodie Gossuin, co-animatrice de la matinale de RFM depuis la rentrée. Maman épanouie de quatre enfants, elle nous en dévoile un peu plus sur sa vie à côté de la radio, aussi bien dans le domaine politique, familial, sportif ou encore associatif.

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Coulissesmédias : Si vous accordez une grande importance à la radio, on vous voit tout de même régulièrement à la télévision pour défendre des associations dans des jeux. Vous êtes vous-même marraine d’une association, c’est important pour vous ?
Élodie Gossuin : Je suis marraine de l’Unicef, c’est forcément important mais le regard change aussi en devenant maman. On a conscience de la responsabilité qu’on a quand on a une tribune médiatique. La preuve, on en parle aujourd’hui. Et plutôt que faire des choix par pur narcissisme ou égocentrisme, autant être utile. Il y a peut-être aussi ce côté que je regrette dans le milieu médical finalement mais me dire que la communication est essentielle aux associations et que mon action est là même si elle paraît plus superficielle, elle est importante aussi. Les actions peuvent être multiples, je suis allée pour l’Unicef au Sénégal en juin pour une mission et du coup, ce n’est pas que de la com’, c’est aussi être sur le terrain et dans l’action concrète. L’Unicef, c’est le Fond des Nations Unies pour l’Enfance et en travaillant avec eux, on prend conscience des conditions de vie de chacun, que ce soit les migrants à l’heure actuelle ou les pays face aux situations d’urgence et puis les situations sanitaires globalement, au Sénégal ou ailleurs, ne serait-ce que la vaccination, la malnutrition, la scolarisation des enfants, même tout simplement des enfants qui n’ont pas d’état civil, qui ne sont pas inscrits. Se dire qu’on peut être utile dans le travail global que font ses gens qui travaillent au quotidien pour l’Unicef, ça fait plaisir, de la même façon que je travaille sur la vie associative en Picardie, me dire que je contribue, comme tout le monde peut le faire avec ses compétences. Les miennes sont avant tout d’ordre transversal à chaque fois avec la communication mais pour moi c’est important de le faire. Il y a plein d’associations, impliquez-vous, ce n’est pas une question d’ordre financier, il y a plein de champs d’action possibles. Tout le monde peut et moi c’est ma priorité en tant que maman, ça l’est aussi pour ma ligne de conduite dans la vie. J’essaie d’être fidèle à l’éducation transmise par mes parents.

« Dans ce milieu, j’ai tellement d’exemples de ce que je ne veux pas devenir »

Coulissesmédias : En faisant ces émissions, c’est aussi le moyen d’aider en s’amusant ?
Élodie Gossuin : Oui, c’est aussi un plaisir pour moi, c’est mon boulot en même temps. J’ai la chance de faire quasiment que des choses qui m’éclatent… Pourvu que ça dure ! C’est quand même chouette d’aller sur « N’oubliez pas les paroles » quand on ne sait pas chanter, je m’éclate parce que je suis fan et parce que je regarde l’émission chez moi. Et puis, je suis heureuse d’être à côté de Nagui. J’ai toujours cette même vision, j’ai l’impression de rester une gamine. J’ai mon âme d’enfant, j’apprécie tout ce que je découvre et je fais en sorte de garder ça parce que quand on devient blasé et aigri, c’est terrible ! Dans ce milieu, j’ai tellement d’exemples de ce que je ne veux pas devenir. Je fais en sorte de rester dans mon monde de Bisounours. La vie a quand même plus de saveur quand on a l’impression de la redécouvrir chaque jour. C’est bien de côtoyer des contre-exemples dans la vie pour savoir ce qu’on ne veut pas devenir.

Coulissesmédias : En télévision, vous avez aussi été l’une des figures de « Touche Pas à Mon Poste ». Vous pourriez y revenir un jour ?
Élodie Gossuin : Non. C’est clair et net. La réponse est claire. J’étais sur le pilote pour France 4, j’ai suivi, j’ai eu une coupure où je suis restée sur France 4 et c’est une chance qui m’a été donnée. Je n’oublie jamais ceux qui m’ont accordé leur confiance. Après, je fais en sorte d’avancer, c’est comme dans la vie, les amours, les amitiés… On avance et c’est chacun son parcours. Aujourd’hui, moi c’est sans TPMP mais en gardant la reconnaissance et l’admiration que j’ai pour Cyril qui est quelqu’un de brillant.

Bruno Roblès et Elodie Gossuin  ©Anthony Ghnassia

patrick-sebastien-emission-annees-bonheur-france-2« Pour certains, populaire c’est ringard »

Coulissesmédias : La télévision pour vous, c’est donc vraiment des participations par ci, par là ?
Élodie Gossuin : Honnêtement, par rapport au rythme actuel avec la radio le matin, c’est impossible pour moi d’être en quotidienne. Ce qui m’éclate le plus, ce sont mes participations par exemple aux « Années Bonheur » avec Patrick Sébastien parce que c’est la télé que j’aime, ce sont les gens que j’aime. Qui en télé est plus authentique, cash, intègre, avec une ligne de conduite que Patrick Sébastien ? Populaire aussi au sens noble du terme et pour autant brillant. Tant de gens aimeraient le taxer de ringard parce que pour certains, le populaire c’est ringard et pour moi, il incarne exactement ce que j’aime en télé donc des participations comme celles-là où on me confie un rôle à ses côtés, c’est plus qu’un cadeau, c’est tout ce que j’aime. Il y a d’autres projets avec France 2, ce n’est pas à moi de l’annoncer mais ponctuellement, notamment avec Stéphane Bern et des choses qui me tiennent à cœur et qui me correspondent aussi où je suis pleinement moi-même. J’ai un gros défaut, Bruno Roblès pourrait le dire, c’est que je suis tout le temps insatisfaite, je vais tout le temps me remettre en question et je vais faire la gueule quand il y a un truc qui ne va pas, je vais avoir du mal à passer dessus. Ça me permet de ne jamais être prétentieuse. En revanche, ça m’empêche de savourer des fois des instants où ça va quand même. L’avantage, c’est que je bosse non stop du coup.

Coulissesmédias : On vous retrouvera dans « Mot de Passe » cette année ?
Élodie Gossuin : Non, je serai dans « Pyramide ». C’est un bonheur de travailler avec ces équipes. Bosser avec Olivier Minne ou Bruno Guillon, ce sont des mecs à qui on a envie de faire des câlins tout le temps tellement c’est de l’amour. Il n’y a aucun ego mal placé, personne ne tire la couverture. Je me sens très bien sur France Télévisions. C’est un peu ma maison parce. Je n’ai jamais menti, triché ou joué la comédie, ils savent parfaitement ce dont je suis capable ou ce que je suis. Ils me confient toujours quelque chose qui me correspond. Ils me font confiance et du coup je me vois bien rester. C’est ce que je souhaiterais du fond du cœur, continuer l’aventure avec eux.

Coulissesmédias : Le plus important pour vous, cela reste tout de même d’avoir du temps pour votre famille ?
Élodie Gossuin : C’est ce qui compte, c’est pour ça que je ne peux pas tout. Il y a des journées où, pour dire la vérité, je bosse 18 heures, je ne le cache pas mais ça va être une ou deux journées maximum par semaine où effectivement il ne reste que six heures pour manger, prendre une douche et dormir et c’est quand même très compliqué. Le deal avec mes enfants dans la discussion familiale d’organisation, c’était de dire si je ne suis pas là le matin, je serai là le soir pour venir vous chercher à l’école, je suis à la maison pour leur faire faire leurs devoirs, pour leur faire le bain, on mange tous ensemble, je les couche, je leur lis leur histoire. Le mercredi après-midi, je suis là et je tente de ne rien faire le week-end hormis les activités centrées sur eux, pour eux. J’ai quatre enfants, je ne les ai pas fait pour que ce soit quelqu’un d’autre qui les élève. Je n’ai pas de nounou à la maison. Ils ont un papa et une maman et on gère comme ça, c’est notre choix de vie, notre volonté. Cela implique d’être à la maison parce que je ne peux pas me permettre de laisser mes enfants s’autogérer.

Coulissesmédias : Vous êtes très impliquée dans la région Picardie en tant que conseillère régionale. Amiens ne sera pas capitale régionale puisque Lille l’a emportée, vous êtes déçue ?
Élodie Gossuin : Je suis forcément déçue pour Amiens parce qu’effectivement c’est tout de même notre capitale régionale à l’heure actuelle et que ça implique aussi des difficultés organisationnelles et économiques à venir alors qu’on a des structures très importantes à Amiens. On a évidemment l’Hôtel de région, les cours d’appel, les universités, etc… Et de savoir comment cela va se gérer par la suite, je n’en sais rien mais c’était une évidence pour moi que Lille serait capitale. C’est très inquiétant pour les Amiénois et pour nous tous. Nous resterons attachés et nous continuerons à défendre Amiens en espérant que la plupart des structures soient maintenues, qu’il y ait une répartition économique et administrative.

Elodie Gossuin UnicefCoulissesmédias : Vous serez sur une liste lors des prochaines élections ?
Élodie Gossuin : Je ne sais pas et quoi qu’il advienne, je suis indépendante, je ne fais pas de politique. Mon parti, c’est ma région. De la même façon que je suis investie à l’Unicef, si je suis investie chez moi c’est pour la vie associative et des dossiers qui ne relèvent pas de politique politicienne purement régalienne mais qui me tiennent à cœur et notamment sur la communication transversale. Si je le fais, c’est parce que je suis attachée à ma région et c’est ma principale motivation, je suis sans étiquette.

Coulissesmédias : Dans votre vie, il y a aussi une passion pour les rallyes. Vous continuez ?
Élodie Gossuin : Malheureusement, je n’ai plus le temps mais j’ai fait le Rallye des Gazelles et le Trophée Andros et c’est génial parce que quand on goûte à ça il y a une vraie adrénaline qui se dégage. C’est une drogue, les sensations sont tellement uniques et puis le Trophée Andros, c’est une ambiance : on est à la montagne tous les week-ends, tout le monde est hyper chaleureux. C’est vraiment une famille et ça me manque. Le volant me manque et je compense en faisant 300 kilomètres par jour pour venir à Paris, pas avec la même conduite évidemment. Le Rallye des Gazelles c’était une aventure extraordinaire mais il faut avoir un mois de libre donc je ne pense pas que cela puisse se représenter mais ça avait été assez fabuleux, en plus on avait gagné. Ce sont des souvenirs magiques, le fait d’être perdu, de dormir n’importe où, avoir juste des rations alimentaires militaires et ne même pas savoir où on dort, ce qu’on va boire, où on se trouve, se retrouver à la frontière algérienne en se disant « je suis complètement paumée ». On se remet tellement en question que ça fait partie des aventures où on rentre différente. C’est comme l’aventure exceptionnelle que j’ai pu vivre en télé quand j’ai eu la chance de partir sur le Dakar pour France Télévisions et de bosser avec des gens comme Gérard Holtz ou Luc Alphand, ça a été un cadeau inestimable car ce sont des gens que j’aime profondément.

« Je ne me place pas du tout en Miss maman »

Coulissesmédias : Vous aviez publié une autobiographie en 2004. Ecrire un livre aujourd’hui, cela pourrait être d’actualité ?
Élodie Gossuin : C’est la première fois qu’on m’en reparle, j’avais un peu essayé d’oublier ce livre. Ce qui est marrant, c’est que je pense que j’écris bien plus profondément et sincèrement aujourd’hui que lorsque le livre a été publié mais c’est plus par envie de transmettre à mes enfants des sensations, des anecdotes et des choses qui me sont arrivées pendant la grossesse ou qui leur arrivent maintenant et dont ils ne se souviendront plus. Pour moi, l’écriture c’est une transmission incommensurable pour la valeur que ça a, après quand je vois les messages que je reçois sur Twitter et même sur le Facebook de l’émission, je me sens dans un club de mamans. Il y a un peu ce côté-là où tout le monde sait que j’ai eu deux fois des jumeaux donc les mamans de jumeaux, de familles nombreuses ou même d’un seul enfant, j’ai l’impression qu’on partage quelque chose. Quand je vois l’utilité que ça a de partager, je ne ferme pas la porte de pouvoir être dans une certaine forme de partage avec les mamans autour d’un ouvrage mais sur la maternité, sur l’enfance. Je ne me place pas du tout en Miss maman avec une prétention quelconque mais je pense que c’est assez utile de déculpabiliser les mères d’aujourd’hui parce qu’on se sent coupable de tout. Je le ressens même ici par rapport à l’émission, c’est très familial, il y a de nombreuses mères de famille et, très souvent, on se comprend et on se déculpabilise de sujets communs. Je pense que la part d’égocentricité qui a pu m’animer à travers mon bouquin – parce que c’est difficile de laisser le superflu de côté pour se retrouver soi-même – je l’ai passée. C’est peut-être parce que j’ai 35 ans et quatre enfants.. La radio a aussi cet avantage de pouvoir être dans la vraie vie tous les jours si on ne triche pas. Comme j’ai passé ce cap, peut-être que ce que je partage beaucoup avec des blogs de mamans de jumeaux, avec des assoc de préma, je me dis pourquoi pas si c’est aussi à but plus généreux ou porteur. Si ça peut être utile, why not ?

Coulissesmédias : RFM, c’est le meilleur de la musique. Votre top3 de la playlist RFM ?
Élodie Gossuin : Je suis une grande fan de Rose, qui est très régulièrement sur RFM.. Ma fille s’appelle Rose d’ailleurs, c’est un point commun. J’adore rencontrer les artistes et quand on se rend compte qu’ils sont fidèles à l’image qu’on se fait d’eux, qu’ils ont la même sincérité et la même authenticité, c’est super fort. On a reçu Louane, mes enfants sont tellement fans que c’est impensable pour moi de ne pas la citer et j’adore ce qu’elle fait. Elle a un talent fou et c’est une gamine qu’on a envie de protéger et qui est tellement sans filtre et cash, j’adore. Je suis aussi très variété française : Goldman ou Balavoine, j’aime beaucoup cette variété française-là. Finalement, grâce à RFM, je redécouvre des artistes pour lesquels je n’ai pas trop de sensibilité à la base. Je suis tombée sous le charme davantage de Calogero, Cats on Trees alors que ce n’est pas trop ma fibre à la base. Ce qui me correspond vraiment sur RFM, c’est la programmation musicale en numéro 1. Et l’horoscope en numéro 2 parce que c’est moi qui le donne tous les matins.

Propos recueillis par Antoine Rogissard
Photos : Anthony Ghnassia /Christophe Russeil /FTV/Unicef –DR.