Alain Marschall et Olivier Truchot : « L’aventure est encore devant nous ! »

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« L’aventure est encore devant nous ! »

A la tête des « Grandes Gueules » depuis 2004 sur RMC, Alain Marschall et Olivier Truchot fêteront les 10 ans du talk-show le 4 juin. A la veille d’une émission évènement proposée en direct du Palais des Glaces, le duo d’animateurs, toujours aussi passionné, tire un très bon bilan des « GG » qu’ils verraient bien durer, avec ou sans eux.

Coulissesmedias.com : Vous allez fêter les 10 ans de l’émission. La lassitude commence-t-elle à se faire sentir ?

Alain Marschall : Non, parce que l’émission a évolué au cours de ces 10 dernières années. Chaque année, on essaie aussi de renouveler le plateau parce qu’être sur l’actu du quotidien, c’est éviter la routine. Si on prend l’émission il y a 10 ans et qu’on regarde la bande de personnalités qu’on avait, cela a beaucoup changé. Il ne reste que Jacques Maillot et Bernard Debré. J’ai même l’impression que c’est passé assez vite en fait.
Olivier Truchot : On essaie de ne pas se lasser pour que l’auditeur ne se lasse pas non plus. Cela marche aussi parce que l’on prend du plaisir à le faire. En radio, l’auditeur sent si ceux qui présentent l’émission prennent plaisir à le faire, s’ils s’amusent toujours autant. On a effectivement toujours renouvelé « Les Grandes Gueules » et les rendez-vous différents  au  sein même de l’émission.

Coulissesmedias.com : Vous attendiez-vous à une telle longévité ?

Alain Marschall : Est-ce qu’on aurait pris le pari des 10 ans ? Non. D’abord parce que ce n’est pas mesurable quand on commence une quotidienne. Le succès n’est pas immédiat, instantané. On sait qu’en radio il faut installer les choses dans la durée, il faut être patient. Gagner les auditeurs et installer un format, cela prend du temps. On savait qu’on était quand même partis pour quelques saisons mais 10 ans, non.
Olivier Truchot : Chaque jour, on pense à ce qu’on fera dans l’émission du lendemain. Au début, on était parti sur 4/5 « Grandes Gueules » pour faire tous les jours la même émission et on s’est rendus compte que ça ne marchait pas parce que l’actualité ne se renouvelait pas assez. On a affiné l’émission petit à petit. On n’était pas dans l’idée de se projeter sur 10 ans. Il fallait d’abord que cela marche quelques semaines, un mois etc… Le seul juge de paix,  c’est l’audience. Surtout qu’à RMC, il y a 10 ans, l’audience n’était pas encore très forte donc il y avait beaucoup de pression, d’ambition. En radio c’est la fidélité qui compte. Chaque année, on a construit quelque chose.
Alain Marschall : On savait qu’on avait un format original parce que quand le patron d’RMC Alain Weill a eu l’idée, il nous a dit : « Mettez des gens autour de la table, pas ceux qu’on entend habituellement, les journalistes ou les éditorialistes, qui commentent l’actualité». L’idée nous est venue de prendre des gens qui sont dans la vraie vie mais qui sont aussi engagés dans la vie de tous les jours et qui ont des choses à dire sur leur métier et sur l’actualité.

Olivier Truchot : « Le succès de l’émission, c’est la liberté totale de parole »

RMC-les-grosses-teteCoulissesmedias.com : Qu’est-ce qui plaît tant aux auditeurs selon vous ?

Alain Marschall : C’est la diversité des métiers, des points de vue, le fait que les « GG » soient sincères. Il y a une mixité sociale. Didier Girault, un agriculteur éleveur de bovins et Jacques Maillot, fondateur de Nouvelles Frontières, vont débattre du même sujet d’actualité, à égalité, et parfois être d’accord ou pas. Il n’y a pas de jugement, chacun se respecte.
Olivier Truchot : C’est vraiment notre originalité de faire venir des personnalités que personne ne connait au départ à l’exception de Jacques Maillot ou Bernard Debré. Des gens qui, à priori, ne se seraient pas rencontrés dans la vraie vie et qui tout à coup vont devoir débattre pendant 2h. Le 2ème succès de l’émission c’est la liberté totale de parole, ils disent ce qu’ils ont envie de dire et je pense que c’est ce qui plaît aux gens.

Coulissesmedias.com : L’émission part d’un concept plutôt simple. Comment parvenez-vous à la renouveler ?

Alain Marschall : On se renouvelle tous les jours. C’est l’actualité qui fait que tous les jours on l’écoute. On regarde quels sujets sont commentés à la machine à café, font la une de l’actu ou sont susceptibles de faire réagir les grandes gueules. C’est vraiment de la confrontation de points de vue, d’expériences, de témoignages. C’est ça qui nous tient, qui motive et qui fait vivre l’émission.

Coulissesmedias.com : Pensez-vous que la formule est inusable et qu’on pourrait encore écouter les « GG » dans 10 ans ?

Olivier Truchot : Je pense que le format est au-delà de nous, il est intemporel, si on renouvelle les GG. Il y en a beaucoup qui sont repartis en 10 ans. Leur métier n’est pas de faire de la radio. Le concept est très simple, il  n’a pas de durée dans le temps, il ira sûrement au-delà de nous et je le souhaite. Il y a un exemple  en radio avec « Les Grosses Têtes » qui vont continuer au-delà de Philippe Bouvard. Si le concept est bon, l’émission survit à ses animateurs.

Coulissesmedias.com : Les « GG » est l’une des émissions phares d’RMC, ressentez-vous une certaine pression ?

Olivier Truchot : Plus l’audience est montée, plus il y a eu d’exigences de la part de la direction. Aujourd’hui, on joue un peu dans la cour des grands avec de la concurrence très forte. C’est une émission qui a 10 ans, il ne faut pas qu’elle use alors que beaucoup de choses bougent autour donc on fait très attention à ceux qui nous écoutent, à se renouveler et à se remettre en question, comme toute radio privée qui vit des annonceurs.
Alain Marschall : Il y a 1.8 million de personnes qui écoutent chaque jour donc, c’est déjà une raison de surveiller les propos que l’on tient. On est quand même sous l’autorité du CSA et, comme on est en direct, on doit contrôler ce qui se dit, qu’il n’y est pas de dérapage ou le moins possible et faire attention aussi aux gens qui sont avec nous et de leur dire ce qui parfois peut leur échapper.

Alain Marschall : « On avait l’envie de réussir à la radio, au-delà de l’émission »

RMC-les-grosses-teteCoulissesmedias.com : Quel est le programme pour cette émission anniversaire ?

Alain Marschall : Ca se passe dans un grand théâtre, le Palais des glaces, où l’on sera 500. On a rempli la salle plus rapidement que les Rolling Stones ont rempli le stade de France ! (rires)
Olivier Truchot : Ce sont nos auditeurs qui se sont inscrits sur Internet qui ont une invitation. L’intérêt, c’est que toutes les « GG » sont réunies alors qu’habituellement elles ne le sont jamais puisqu’on n’en met que trois autour de la table. Là, il y aura 15 personnes sur 16. Il y aura des surprises. On se remémorera les 10 ans. C’est aussi l’anniversaire des auditeurs des « GG ».
Alain Marschall : C’est un moment de fête, pas de nostalgie. C’est une émission qu’on fait à la radio donc il faut avant tout leur délivrer une bonne émission, il faut que ce soit convivial. On retrouvera même quelques unes des « GG » historiques qui ont fait la 1ère , le 30 août 2004 !

Coulissesmedias.com : Vous êtes associés depuis 2002 sur RMC, il est rare qu’un duo dure aussi longtemps à la radio…

Alain Marschall : Pour que ça dure, il faut d’abord apprendre à travailler ensemble, se respecter l’un et l’autre. Dès le départ, c’est la manière dont les rôles se sont installés, je ne pense pas qu’il y ait eu l’envie de bouffer l’autre. Ce qui a fonctionné c’est qu’on est arrivés tous les deux dès le début de l’aventure avec Alain Weill. On avait le souci de réussir à la radio, au-delà de l’émission.
Olivier Truchot : On est rigoureux, on fait les choses sérieusement mais sans se prendre trop au sérieux. On n’oublie pas qu’on ne fait que de la radio donc il faut le faire bien, déjà par respect par rapport à ceux qui nous écoutent. C’est ce qui nous lie un peu, on a aussi le recul et c’est important dans le métier. Nous on est contents déjà de faire notre métier. Je trouve que c’est un privilège de faire le métier que j’ai choisi, de bien gagner ma vie. C’est ça l’essentiel, au-delà de la notoriété. Ca vient forcément avec parce que l’émission a du succès et ça fait partie du jeu mais ce n’est pas l’essentiel.
Alain Marschall : Je pense qu’on n’a jamais été sous les feux de la rampe, dans la starification. D’abord parce qu’on a toujours fait que de la radio. De la télé on n’en fait que depuis qu’on est ici dans le groupe avec BFMTV.

Quel bilan tirez-vous de ces 10 années ?

Olivier Truchot : En fait l’émission a progressé constamment. La radio soit ça décolle pas soit ça progresse progressivement et c’est ce qui s’est passé. On a continué à faire progresser, il y a eu des moments forts. La présidentielle de 2007 a pas mal aidé les GG parce qu’elle a été beaucoup suivie et l’émission avait déjà 2/3 saisons. Lors de sorties ensuite, on était agréablement surpris que les gens viennent assister à l’émission parce qu’ici, dans un studio, on ne se rend pas compte de l’impact.
Olivier Truchot : C’est la radio. La télé on peut très bien avoir un fort succès parce que le concept est très fort et ça peut retomber très vite. La radio c’est lent, quand on prend nos illustres ainés, Ruquier fait ses meilleures audiences 15 ans après.
Alain Marschall : Les gens doivent prendre l’habitude, s’identifier aux « GG ». Chacun a sa « GG » préférée ou détestée. Mais on aime bien aussi écouter la « GG » qu’on déteste parce qu’à chaque fois, on s’énerve à l’écouter et ça crée une famille avec les auditeurs. On a vu aussi assez rapidement à travers les appels ou les mails qu’il se passait quelque chose. Les gens s’identifiaient à l’émission. C’était long, mois après mois, trimestre après trimestre mais on voyait le truc s’installer.

Olivier Truchot : « Les critiques, on les balaie un peu ! »

Coulissesmedias.com : Beaucoup ont critiqué RMC en parlant notamment de « populisme ». Comment avez-vous vécu ces attaques ?

Alain Marschall : Ils ont confondu « populaire » et « populisme » ! (rires)
Olivier Truchot : Les critiques, on les balaie un peu. On l’assume parce que nous on veut être une radio populaire donc, on est très content d’être écoutés par le plus grand nombre et par tout le monde. Ceux qui tiennent ces propos font un peu du racisme social ou de la ségrégation. Des gens seraient autorisés à écouter des émissions d’info et débattre et puis les autres non. On pense que les opinions se valent. Après, on peut faire appel à des experts, on a des invités, des politiques mais il n’y a pas de raison de mépriser l’auditeur qui prend la parole. Dans ce cas là, on ne fait plus voter les gens ! (rires) Je trouve ça bizarre comme critique après on peut toujours nous critiquer. C’est une émission de libre expression donc ça peut parfois déraper. Les gens peuvent aller au-delà de ce qu’ils pensent et donc avoir des propos qui sont un peu outranciers mais ça fait partie du débat. Quand on fait un débat en famille parfois, on peut aller très loin pour avoir gain de cause et puis on peut le regretter après.

Coulissesmedias.com : Comment prépare-t-on une émission quand on sait que tout peut arriver ?

Alain Marschall : On la prépare normalement et après on est vigilant quand on arrive en direct.
Olivier Truchot : Chaque « Grande Gueule » est responsable. C’est du direct, si elle dit quelque chose, on ne l’a pas prévu donc elle doit assumer, on ne peut pas couper. On ne peut pas être sanctionnés quand c’est en direct mais si l’on rediffuse, cela veut dire que l’on valide. Si le CSA nous envoie une mise en demeure, un carton jaune, on le respecte et on se défend. On n’en a eu que 2 en 10 ans mais c’était ni moi, ni l’émission, c’est quelqu’un qui parlait en tant qu’invité et en tant que « GG ». C’est la liberté d’expression mais tout est très encadré et souvent des personnalités demandent des droits de réponse qu’on accorde facilement. On peut dire des bêtises, le tout c’est de le reconnaître.
Alain Marschall : C’est comme si vous disiez après un match de foot : « J’ai eu 2 cartons jaunes ou un carton rouge, le prochain match on ne fera plus de tacle ! ». On ne jouera plus au foot à ce moment là ? C’est absurde. Nous, on est vigilant à ce qu’il y ait le moins de mauvais gestes possibles mais on est en direct et c’est aussi le risque que l’on prend. On doit respecter la loi. Certains enregistrent et provoquent les mauvais gestes exprès et les gardent et on est moins sévères avec eux qu’avec nous d’ailleurs.

Coulissesmedias.com : Vous êtes conscients d’avoir inspiré les autres radios ?
Olivier Truchot : Si l’on reprenait les propos de certains sur RMC il y a 10 ans et qui aujourd’hui, soit cherchent à débaucher les gens d’RMC, soit à reproduire ce que l’on fait…
Alain Marschall : Ceux qui nous critiquaient essaient aujourd’hui de retrouver la même recette. Ils disaient : « Qu’est-ce que c’est que cette radio qui fait appeler les gens sur un numéro surtaxé à 4 chiffres ?!» et ils font la même chose quelques années après. Cela nous fait rire. C’est la règle du jeu. C’est justement parce qu’on n’est jamais entrés dans ce débat microcosmique de média qu’on a continué à faire notre job correctement et qui fait que le succès s’est installé.

Alain Marschall : « Ce côté brut de décoffrage n’existe pas à la télé »

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Coulissesmedias.com : Avez-vous imaginé adapter le format pour la télévision, un peu à la manière de Jean-Jacques Bourdin ?
Olivier Truchot : On a eu des offres, on a parfois été approchés mais très vite, on s’est rendu compte que ce n’était pas possible. La télé ne fait quasiment plus de direct et je pense que c’est une émission qui fonctionne aussi parce qu’elle est en direct avec une liberté de parole et d’opinion, sans montage. Il n’y a pas d’autres émission de talk en direct.
Olivier Truchot : On s’était interrogés sur l’intérêt de le reproduire à la télé et je pense que ce n’est pas possible aujourd’hui. Il y a toujours le droit de réponse mais plus personne ne le fait parce qu’ils ont peur des pressions économiques et politiques. Il y a une liberté à la radio, en tout cas aujourd’hui sur RMC, qu’il n’y a pas à la télé. Je ne connais pas une émission télé qui joue à fond le direct parce que même les émissions de talk comme celles de Ruquier (ndlr : « On n’est pas couché ») ou Ardisson (ndlr : « Salut les Terriens ») sont enregistrées. Ils coupent au montage les choses qui gênent donc c’est un peu biaisé. C’est une émission assez peu formatée. Parfois, tout le monde parle en même temps et ce n’est pas bien mais c’est le côté brut de l’émission qui plait aussi.
Alain Marschall : Quelle est la chaîne qui oserait miser sur des anonymes ? Il faut assumer que l’on a des personnalités qui ne sont pas des stars. Ce sont des agriculteurs, des fromagers etc… Est-ce que la télé l’assumerait ? Je n’en suis pas convaincu non plus. Ce côté brut de décoffrage spontané à la télé ça n’existe pas et personne ne veut le faire.

Coulissesmedias.com : Quels sont exactement vos rôles dans les « Grandes Gueules » ?
Alain Marschall : On ne s’engueule pas parce que les rôles sont bien définis. Olivier est un excellent débatteur, il sait exactement à quel moment il faut porter le fer, apporter la contradiction et ça ne sert à rien d’en rajouter sinon, ça devient la cacophonie. Il relance, réengage le débat, pique l’un et l’autre, et moi, je viens avec les mails, je mets de l’huile dans les sujets, j’introduis les acteurs. L’émission fonctionne comme ça, il n’y a pas de raison de la changer. C’est une émission qui ne s’arrête jamais. Quand l’un est en vacances c’est l’autre qui prend le relais. Y compris quand les autres font des ponts de 3 jours, nous, on est là. Les deux seuls jours dans l’année où l’émission est enregistrée c’est le 25 décembre et le 1er janvier parce que les « GG » sont en famille.
Olivier Truchot : C’est assez apprécié d’ailleurs par les gens qui nous écoutent, notamment l’été. Ils nous disent : « Ah c’est sympa, vous êtes là !». On croit assez peu aux grilles d’été, c’est un truc dépassé. L’actualité est partout, elle est mondiale.

Olivier Truchot : « Je n’ai pas de plan de carrière »

Coulissesmedias.com : Où vous voyez-vous dans 10 ans ?

Alain Marschall : Euh, merde j’aurais 61 ans ! (rires)
Olivier Truchot : Moi personnellement, je ne me projette pas tellement. Je ne me suis pas demandé ce que je ferais dans 10 ans donc, je suis incapable, sincèrement, je ne dis pas ça pour me défausser, de me projeter en 2024. Je n’ai pas de plan de carrière, je pense que c’est un métier de plaisir formidable qui marche par la passion. Il y a beaucoup de métiers qui sont comme ça, tant qu’on prend du plaisir, il faut continuer. Si l’on trouve que c’est insupportable, il faut faire autre chose et laisser la place aux autres.
Alain Marschall : Ce que je ne supporte pas c’est que l’on vienne travailler en râlant. Dans ma courte carrière professionnelle, les deux ou trois fois où j’en avais marre de me lever le matin, j’ai toujours démissionné. J’ai appris à vivre depuis 14 ans au rythme de la progression d’RMC, je pense que c’est une radio qui en a encore sous le pied, l’aventure est encore devant nous. Il y a encore beaucoup de choses à faire. Donc, moi franchement, je vois une saison après l’autre.
Olivier Truchot : En même temps, c’est le quotidien. Sincèrement, on n’est pas à se dire « qu’est-ce qu’on va faire demain ? ». Déjà, parce qu’on n’a pas le temps de réfléchir à cela. L’émission est dynamique, on essaie de la faire progresser. On réfléchit à l’émission des 10 ans, à ce qu’on va faire cet été, au bilan de la saison et à ce qu’on pourrait faire pour que ça marche encore mieux. En général, sa sortie, on ne la choisit pas soi-même. Soit c’est l’auditeur qui la choisit parce qu’il ne vous écoute plus soit c’est le patron qui a envie de faire autre chose et puis, il y a la concurrence. Non seulement, on nous demande de faire de l’audience mais aussi d’en faire plus que le voisin.

Propos recueillis par Olivier Sudrot Photos : Thierry Stein / CoulissesMédias